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17 avr. 23
Guinée

Maxime, “Plus on me pousse hors de ma zone de confort et plus je me sens confortable”

Plus on me pousse hors de ma zone de confort et plus je me sens confortable

Peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Maxime, j’ai 25 ans, j’habite en banlieue parisienne et actuellement, je suis étudiant. J’ai fait une licence en science politique internationale à l’UPEC suivi d’un master 1 en RH et je souhaite faire un master en solidarité internationale.

Quelles sont les raisons de ce projet d’engagement ?

Comme je souhaite faire un master en solidarité internationale, pour moi, c’est important d’acquérir une expérience professionnelle. J’ai regardé les offres du Service Civique, j’ai vu qu’ils proposaient des missions de 1 an. Comme j’adore voyager, découvrir de nouvelles cultures et m’imprégner de la culture, 1 an, c’était l’idéal. C’était une super opportunité donc j’ai postulé !

En quoi consiste ta mission ?

Ma mission est de sensibiliser à l’immigration irrégulière. J’ai intégré l’association Maraguiri qui œuvre autour de la jeunesse, l’art et la culture traditionnelle guinéenne. Ils ont une troupe d’une vingtaine d’artistes qui font des ballets de danse et des percussions. Ils organisent des cours d’apprentissage de djembé et de la danse. L’association organise également des événements pour la jeunesse, pour les assos et aussi font des projets sur plusieurs thématiques : l’environnement, la santé, l’échange interculturel et l’échange de réciprocité.

Ma mission se réalise dans le cadre de la réciprocité. C’est-à-dire que je suis en binôme avec un guinéen parti en France pour un service civique d’une durée de 6 mois.

Concrètement, pour atteindre l’objectif de ma mission, j’avais un projet de radio, toujours en cours, pour sensibiliser les jeunes sur l’immigration irrégulière, la santé, l’auto-emploi et beaucoup d’autres thématiques. L’idée est d’implanter la radio au sein du quartier de Kobaya et intégrer les personnes vulnérables : les femmes et les jeunes dans la programmation pour qu’elles suivent les intérêts des auditeurs. Ex : Donner les prix du marché…

En Afrique, la culture et l’histoire sont partagés de manière orale et non écrite. Pour moi, c’est important de faire un projet dans l’oralité et non l’écriture pour que ce soit accessible à tous, même les non alphabétisés. C’était mon idée.

Concernant le volontariat, la mission est écrite sur le papier mais il faut savoir s’adapter, être polyvalent pour faire évoluer sa mission et se sentir épanoui. Je me suis adapté et ça m’a permis d’avoir pas mal d’expérience et d’apprendre de nouvelles compétences sur la création de logo, de vidéo… J’ai participé à pas mal d’événement, fait de la représentation, participé à des assainissements…

Mon tuteur et moi, on est complémentaire. Pas comme un employé et un patron mais comme deux personnes qui font tous les efforts pour mettre en place nos initiatives ensemble.

Quelle est ta plus grande satisfaction ?

Le Forum des associations 2022 car ça a été un travail stressant : on avait un temps limité, un budget limité. Ça a été difficile. J’étais dans la logistique majoritairement mais j’ai été impliqué du début du projet jusqu’à la fin. On a été très content, très soulagé et satisfait du résultat.

Et ta vie en Guinée, elle est comment ?

Ce que je peux dire, c’est que c’est l’aventure et la découverte pour ma première fois sur le continent. Je me suis intégrée assez facilement car je n’avais pas d’attente particulière. Je suis arrivée et j’ai pris ce qu’on me donnait. Je me suis adapté à tout ce qui arrivait pour profiter pleinement de l’expérience. Je n’ai pas trop de soucis pour faire une croix sur mon confort. Plus on me pousse en dehors de ma zone de confort et plus je me sens confortable. Je suis resté 1 an en Guinée et pour vivre pleinement mon expérience, j’ai pris toutes les habitudes des guinéens en terme de nourriture, déplacement, mode de vie, négociation, parler la langue et aussi j’ai eu la chance de vivre en famille d’accueil qui m’a accueilli comme un membre de la famille.

Quand je pars dans un pays, j’évite au maximum les groupes d’expatriés pour fusionner avec les locaux, c’est un choix personnel. Pour vivre ma propre expérience à fond.

Raconte-nous une anecdote forte !

Je vais parler du Bonbonna flow !! Une bonbonna, c’est un tuktuk qui roule majoritairement sur la corniche nord de Conakry. C’est la où j’habitais et j’ai enregistré un son avec des amis que je vous invite à découvrir ici.

Que retiens-tu sur le plan professionnel et personnel pour la fin de ta mission ?

Je retiens beaucoup de choses. Déjà sur le plan professionnel, une expérience dans l’associatif, c’était ce que je recherchais avec le montage de projet : l’écriture du projet, les recherches de financement, les aspects de budget… Et ensuite, la réalisation et la fin avec la rédaction du rapport.

Sur le plan personnel, j’ai appris la patience, il en faut beaucoup. L’esprit d’analyse, la prise d’initiative, être autonome… C’est là que le projet commence à nous tenir à cœur quand on va commencer à prendre nos propres initiatives.

Aussi la détermination et l’optimisme. Très important. J’ai appris la diplomatie avec les institutions, la communication, j’ai beaucoup développé ma curiosité.

Quel a été ton lien avec l’Espace Volontariats ?

L’EV est un espace très utile pour tous les volontaires, ça permet de rencontrer d’autres ONG, d’autres volontaires. Je me suis fait de très bons amis expatriés là-bas et ça a été une passerelle pour certaines initiatives et projets de mon asso. Il n’y a pas de volontariat de réciprocité sans France Volontaires car ils appuient le dispositif. L’EV c’est un espace libre aux volontaires.

Qu’aimerais-tu dire aux futurs volontaires ?

Faire le volontariat, c’est une bonne décision, c’est très bien pour accueillir de l’expérience professionnelle. Ensuite, moi je trouve qu’un an est la durée idéale. Faites preuve de curiosité, d’ouverture d’esprit, de patience, d’adaptation et c’est la que vous vivrez pleinement l’expérience. Et c’est une erreur de se limiter à ce qui est écrit sur le papier, soyez polyvalent et autonome. Mais attention à ce que vous mangez et aux moustiques car on n’a pas tous le même organisme !