Michela, volontaire congolaise à Saint-Denis
Originaire du Congo-Brazzaville, Michela effectue son volontariat en service civique à l’ensemble scolaire Jean-Baptiste De La Salle à Saint-Denis. Elle réalise une mission de sensibilisation auprès des élèves sur les dangers des réseaux sociaux. Après 9 mois passés en France et quelques semaines de confinement, elle nous livre sa vision du volontariat et son ressenti face à la crise sanitaire.
Qui es-tu ?
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je suis Miamehd Jaceldy Henryck Michela, âgée de 26 ans et originaire du Congo-Brazzaville. Je suis titulaire d’une licence en gestion comptable et financière.
Pour quelle(s) raison(s) ce projet d’engagement ?
Ce projet d’engagement est basé sur la découverte et l’apprentissage, ce sont mes principales raisons.
Comment as-tu connu le programme de réciprocité ?
J’ai connu ce programme de réciprocité grâce à France Volontaires Congo.
Quelle est ta mission en tant que volontaire ?
Ma mission est de faire de la sensibilisation sur les dangers liés aux réseaux sociaux, auprès des élèves de ma structure d’accueil : Ensemble scolaire Saint-Jean-Baptiste De-La-Salle, avec la Délégation Catholique pour la Coopération (DCC).
Le contexte de crise sanitaire
Comment as-tu adapté ta mission de volontariat au contexte actuel ?
Malheureusement, je n’ai pas pu adapter ma mission de volontariat au contexte de crise puisque que les personnes cibles auxquelles je dois m’adresser : les élèves, ne sont pas présents dans l’établissement. Il est impossible de faire de la visioconférence avec eux car ce moyen est utilisé pour avancer sur le programme scolaire. Ainsi, mon tuteur n’a pas pu adapter ma mission.
Parle-nous de ton quotidien en confinement
Mes journées sont plutôt calmes. Elles se passent généralement avec les frères de la communauté où je loge (Frère des Ecoles Chrétiennes, Lassaliens), le midi à table avec eux et le soir je fais du vélo au terrain de sport de l’établissement. Je passe aussi beaucoup de temps sur internet à suivre des formations en ligne, converser avec ma famille et suivre la comédie.
Une chose positive sur ce confinement ?
La chose positive sur ce confinement est qu’elle aide à se mettre au calme pour réfléchir posément sur son avenir et ses différents projets.
La crise sanitaire change-t-elle ta vision de l’engagement ?
Oui, cette crise sanitaire change ma vision de l’engagement, car pour moi il devrait plus se focaliser sur les personnes en détresse, abandonnées à elles-mêmes. Plusieurs personnes à travers le monde vivent tous les jours ce que nous vivons actuellement (confinement dû à la maladie, à l’exclusion sociale…), c’est envers ces personnes vulnérables que l’on devrait s’engager pour leur redonner le sourire.
L’interculturalité
Quelles ont été tes premières impressions à ton arrivée en France ?
En arrivant en France, j’étais très étonnée car je voyais ce pays comme un paradis, mais une fois qu’on s’y trouve, on constate beaucoup de manquements et de problèmes. Par contre, mon intégration n’a pas du tout été difficile, j’ai eu cette grâce d’être entourée de personnes merveilleuses.
Quelles sont les différences qui t’ont le plus marqués entre le Congo et la France ?
Du point de vue social, bon nombre de Français, sauf si tu les connais depuis très longtemps ne sont pas ouverts à faire plus ample connaissance avec les autres, les conversations ne sont pas spontanées. Une autre différence intervient au niveau de la mobilité avec les TGV, tramways, métro, RER… qui sont inexistants au Congo.
Quelles sont les découvertes que tu as faites en France ou en Europe ?
Les villes que j’ai pour l’instant visitées sont Grenoble, où j’ai fait du ski avec plusieurs chutes (rire) et Metz. Une spécialité découverte est le plat hivernal des Français, avec du fromage fondu, la raclette.
Et après ?
Si tu devais résumer ton expérience en 1 mot ?
Enrichissante !
Comment penses-tu valoriser ton expérience en rentrant au Congo ?
Cette question est très importante. Pour l’instant, je suis encore dans la phase de réflexion, car nous n’avons pas les mêmes moyens au pays qu’ici en France et donc je ne vois pas pour le moment comment valoriser mon expérience.
Quels sont tes projets post-volontariat ?
Mon projet post-volontariat est de me lancer dans l’éducation de deux catégories de jeunes filles : la première serait celle des filles étant toujours sur le banc de l’école en leur apportant un enseignement de qualité et dans de bonnes conditions afin de former des femmes élites. La seconde serait celle des filles ayant abandonné l’école pour diverses raisons. Tout cela passera par la construction d’un centre ou d’une école agréée dans l’alphabétisation et l’apprentissage d’un métier pour les files ayant abandonné les études ; et d’une école d’excellence avec internat pour les filles poursuivant leurs études.
C’est un projet ambitieux, qui nécessitera beaucoup de ressources, mais je suis confiante qu’un jour cela se réalisera. Former une fille, c’est former toute une nation et c’est primordial.
Un conseil aux futurs volontaires ?
N’ayez pas peur de vous engager ! Prenez le courage de quitter votre zone de confort afin de visiter d’autres lieux, d’autres coutumes, d’autres personnes pour ainsi acquérir une vision plus large du monde et surtout, pour vous mettre au service des autres. Cela est bénéfique dans les deux sens : plus on donne de soi, plus on en reçoit et cela vaut sur les plans personnel, social, intellectuel, culturel, émotionnel… Osez franchir le cap du volontariat !
En savoir plus sur la Délégation Catholique pour la Coopération
Pour plus de renseignements, contactez l’Espace Volontariats Congo : par mail [email protected]