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10 avr. 17
Guinée

Molly, en Guinée : “Pour un impact positif : un litre de curiosité, deux kilos de positivisme et une grosse poignée de bienveillance.”

Qui es-tu ?

Peux-tu te présenter en 4 mots ?

  • Experte dans l’art de la maladresse
  • Aventurière en herbe
  • Championne internationale de collé serré
  • Goûteuse officielle des meilleurs alokos (bananes plantains) de Conakry

Pour quelle raison ce projet d’engagement en Service Civique ?

J’ai pris une année de césure après ma deuxième année en école de commerce pour découvrir le monde associatif, renforcer mes compétences et enfin trouver ce que je veux faire de ma vie.

Quels objets as-tu apportés avec toi et pourquoi ?

Une bougie parfumée pour camoufler mon manque de rigueur ménager… Mais il s’est avéré qu’elle a trouvé ici un rôle fondamental lors des coupures de courant.

L’interculturalité

Quelles ont été tes premières impressions à ton arrivée ?

Ho punaise, oh punaise, oh punaise je suis en Afrique, j’y suis vraiment, comment je suis arrivée là ? C’est super ! C’est réel ? Ha oui effectivement c’est bien réel j’ai la gastro… hum j’avais jamais remarqué que le Smecta avait si bon goût !

Quelles sont les différences qui t’ont le plus marqué entre la France et la Guinée ?

Soyons clair, en France on me conseil d’éviter de sourire et de dire bonjour à n’importe qui. En Guinée, si tu ne dis pas bonjour à TOUTE ta rue en souriant, que tu ne demandes pas comment ça va, et la famille, et le chien, et la lampe que tu as acheté l’autre jour sur le marché, et le marchand de la lampe comment va-t-il… alors c’est toi qui a un problème. Autant dire que le matin il faut se lever tôt pour partir au travail et arriver à l’heure.

La mission

Quelles sont les actions que tu as réalisées pour le moment ?

J’appuie le développement commercial d’une association (Wakilare) qui permet aux personnes handicapées de Conakry de sortir de la mendicité par la formation en cordonnerie, 4 jours par semaine. Je participe aussi aux activités de France Volontaires lors des rencontres des associations partenaires et des volontaires présents en Guinée.

Au cours de ta mission de volontariat, quelles sont les trois compétences que tu as acquises jusqu’ici ?

On peut dire que j’ai acquis quelques compétences en gestion des ressources humaines puisque je travaille dans un atelier de cordonnerie avec des artisans handicapées qui étaient en situation de mendicité avant et qui, pour la plupart, n’ont jamais été à l’école. C’est très intéressant, j’apprends beaucoup autant professionnellement que personnellement.

Quelles sont les difficultés que tu as rencontrées ?

Ma plus grande difficulté je pense est de ne pas devenir obèse à cause du cocoboularé (riz à la noix de coco), du riz sauce feuille, du riz sauce arachide, des alokos, des mangues préparées…

En tant qu’ambassadeur de l’engagement citoyen à l’international, quelles sont selon toi les trois qualités essentielles pour devenir volontaire ?

Pour être volontaire en Afrique, je proposerais 3 règles :
1/ Entraîne toi à manger du piment
2/ Entraine toi à manger de l’huile
3/ Entraine toi à manger trop
Sinon sérieusement je dirais que la recette parfaite pour avoir un impact positif sur ton pays d’accueil est un litre de curiosité, deux kilos de positivisme et une grosse poignée de bienveillance. Ainsi tu pourras t’épanouir au mieux dans ta mission.

Si tu devais promouvoir l’engagement citoyen à l’international en une phrase…

S’engager c’est quitter sa famille, son environnement, son confort pour aller apporter ses compétences et investir sa personne dans une culture étrangère. Ce n’est pas facile mais ce que vous allez recevoir de votre pays et votre structure d’accueil dépasse tout ce que vous pouvez imaginer et vous profitera, c’est certain.

Et après ?

Quels sont tes projets post-volontariat ?

J’avais prévu de terminer ma licence en gestion et ensuite de faire un doctorat en sciences sociales, puis de faire du volontariat pendant dix ans pour finir par fuir la société en parcourant le monde sac sur dos, écrire un livre et devenir afin présidente de la terre.

Un conseil aux futurs volontaires ?

Je suis venue dans l’idée de souffrir, de confronter mon corps et mon esprit à des choses que je n’avais jamais vécu pour évoluer et devenir plus forte. Mais au-delà de la souffrance et de la peur j’ai découvert le monde tel qu’il est vraiment et pas tel qu’on nous le représente dans les médias. Le seul conseil que je peux donner c’est celui de rester soi-même, d’arriver sans idées reçues, sans préjugés et de se laisser porter par l’expérience. C’est le meilleur moyen pour vivre pleinement son volontariat.

Pour plus de renseignements, contactez l’Espace Volontariats de Guinée : [email protected]