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25 juil. 22
Côte d’Ivoire

Morgan, volontaire ergothérapeute en Côte d’Ivoire

Après 7 ans de pratique de l'ergothérapie en France, Morgan, volontaire de la Délégation Catholique pour la Coopération (DCC), a voulu enrichir son expérience et faire évoluer sa pratique en se confrontant à une autre culture. Retour sur son année de volontariat de solidarité internationale (VSI) auprès de la Communauté de l'Arche à Bouaké, Côte d'Ivoire.

Peux-tu te présenter en quelques mots ? Quel est ton parcours ?

Je m’appelle Morgan. Je suis ergothérapeute diplômée depuis plus de 7 ans, une de mes grandes passions dans la vie. Je suis originaire du sud-ouest. Je recherche perpétuellement de nouvelles expériences qui pourraient me faire grandir professionnellement et personnellement. Je suis fascinée par le voyage et les rencontres que cela engendre. J’ai une personnalité plutôt curieuse et dynamique. J’aime discuter, partager et rencontrer.

Pourquoi as-tu voulu faire un volontariat à l’international ?

J’ai eu la chance de pouvoir naître, grandir et me former dans un pays comme la France. Toutes les personnes n’ont pas cette opportunité. J’avais au fond de moi, depuis longtemps, la volonté de partager cette chance avec des personnes qui le souhaitaient. Mais aussi pour que je puisse grandir et évoluer dans ma pratique en me confrontant à une autre culture et une autre vision de la vie.

Peux-tu nous présenter tes différentes missions ?

La Communauté de l’Arche en Côte d’Ivoire a été fondée à Bouaké le 18 octobre 1974 par DAWN Follet. C’est la première communauté de l’Arche sur le continent africain. L’Arche de Bouaké a 46 ans.

Les « professionnels », appelés assistants, des ateliers (lieu de travail des personnes handicapées) manquent de compétences pour asseoir des activités adaptées. L’Arche a donc fait appel à une ergothérapeute afin de renforcer les capacités d’intervention des acteurs et pour dynamiser l’accompagnement des pensionnaires. J’interviens donc pour redynamiser les capacités d’intervention des acteurs, améliorer l’accompagnement des pensionnaires, favoriser la croissance ou évolution ou la maturation des pensionnaires et faire éclore et développer les dons des personnes en situation de handicap et des assistants.

Pour cela, j’organise et j’anime des sessions de formations/initiations/formations continue dans le domaine du handicap. Je supervise la mise en pratique des formations reçues et j’évalue leur avancement. Je propose des activités innovantes.

Des personnels et pensionnaires de l’Arche

 

Quelles ont été tes premières impressions à ton arrivée ?

1ère impression : contente d’arriver enfin sur le territoire après un voyage trop long ! Arriver avec un ancien président peut prendre du temps. Impression fluctuante sur la 1ère semaine. Découverte de la vie en communauté, de mes nouveaux collègues, des nouveaux repères de vie, des nouvelles saveurs et odeurs. Mais si je devais donner l’impression générale : heureuse.

 Qu’est-ce que t’as apporté ta mission personnellement ? et professionnellement ?

Je ne dissocie pas vraiment les 2 espaces. Tout d’abord, ce sont de nouvelles rencontres magnifiques. Mais bien sûr, une nouvelle manière de penser, de réfléchir qui permet de mieux comprendre le monde. Ça ouvre une vision différente dans l’Être avec l’autre, dans le vivre-ensemble. Ça tombe bien car c’est ce que je recherchais.

Est-ce que tu as connu des difficultés ?

Oh oui ! L’acculturation n’est pas facile. La vision de la femme dans la culture, ainsi que sa place. Les relations homme/femme et la drague très présente. Les difficultés dans le travail en lien avec les différences culturelles. Les temps de latence ont pu être difficiles parfois. Mais ce qui a été le plus difficile, a été le décès d’une personne en situation de handicap de l’Arche.

Le meilleur moment que tu retiens dans ta mission ?

Il n’y a pas eu un moment en particulier, ça serait trop difficile d’en choisir qu’un. L’expérience de vie proposée par l’Arche ne pourrait se résumer en un seul moment mémorable. Je pourrais citer entre autres mes retours de vacances : quand les personnes en situation de handicap me sautent dans les bras, que mes collègues me prennent dans leur bras, … Mais aussi les moments de rire avec eux, les temps de partage avec le directeur, qui a été un réel soutient pour moi.

Je n’oublie pas non plus mes amis hors de l’Arche. La famille VSI avec qui j’ai pu partager des temps de famille qui font chaud aux cœurs. Les rencontres qui sont devenues des amis. Et aussi les visites de mes amis en Côte d’Ivoire dans le but de découvrir ma vie pendant ce VSI.

Morgan et son directeur

 

Quels sont tes projets après cette expérience ?

Je rentre en France, pour me professionnaliser et continuer à évoluer dans le développement.

 Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui veut faire du volontariat à l’international ?

Posez-vous les bonnes questions. Oui, l’expérience est extraordinaire, mais elle est remplie de plein d’embûches. Et on peut se sentir seul si nous ne sommes pas bien entourés.

Avant d’accepter, vérifier que le partenaire local et vous-même, soyez sur la même longueur d’onde. Se connaître est tout aussi important afin de connaître ses limites et ses besoins.

N’oubliez pas de prendre des choses qui vous font plaisir dans vos valises !