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28 fév. 24
Ghana

Nawfal, volontaire pour la professionnalisation des jeunes du Nord du Ghana

Au Ghana, Nawfal, 31 ans, est engagé pour la professionnalisation et l’autonomisation des jeunes des six districts Nord du Ghana, originaires d’une zone rurale et éloignée des opportunités professionnelles. Volontaire du Corps Européen de Solidarité, il est déployé pour une mission d’une année au Dalun Simli Centre,, un centre de formation local de l’Association Ghana Developping Communities Association. GDCA agit pour former les jeunes aux métiers de l’artisanat et à acquérir des compétences professionnelles.

 

« A travers ce volontariat, je gagne confiance en moi »

 

Tu es volontaire en zone rurale, quelles sont tes motivations et pourquoi as-tu choisi cette mission ?

Ma principale motivation a été une volonté de me professionnaliser. Après m’être perdu dans des études de droit, il m’a fallu quelques temps pour trouver ma voie : celle de la solidarité internationale.  A force de persévérance, j’ai obtenu un Master en Programmes Internationaux et de Développement (IRIS) et le volontariat m’a d’abord permis de réaliser une première expérience de 6 mois dans une association en Turquie. Pour davantage me professionnaliser, j’ai choisi d’intégrer cette mission chez GDCA au Ghana.

J’avais le choix avec une autre mission au Maroc, mais choisir cette mission au Ghana en particulier correspond à une volonté de prendre plus de risque et de me lancer un défi. Je voulais expérimenter une mission plus loin, plus reculée, et en Afrique de l’Ouest, région où je  projette poursuivre ma carrière professionnelle dans le développement et l’action humanitaire.

 

Ta structure d’accueil œuvre pour le développement communautaire, peux-tu nous expliquer de quoi il s’agit ?

Ma structure d’accueil, GDCA existe depuis 40 ans, elle est née d’une collaboration ghanéo-danoise afin de participer au développement communautaire et à la montée en compétences des communautés vulnérables du Nord du Ghana pour développer leur insertion, leur autonomie, et leur employabilité.

Je suis moi-même affecté à Dalum Simli Centre, son centre de formation aux métiers de l’artisanat pour les jeunes adultes, jeunes femmes et publics vulnérables de la région Nord du Ghana, zone où l’accès à l’emploi est difficile. L’objectif est de participer à l’autonomisation de ces publics et à renforcer leur employabilité. Le centre accueille des promotions d’une soixantaine de jeunes par discipline (plomberie, électricité, apiculture), pour des programmes certifiants d’environ 5 mois comportant la formation professionnelle, un stage professionnalisant, une formation à l’entreprenariat, et un accompagnement vers le marché du travail. Le programme est entièrement gratuit pour les bénéficiaires qui sont également nourris et logés sur le centre. Le centre possède en outre une radio, qui est la deuxième radio la plus écoutée dans le Nord du pays ainsi qu’un programme d’alphabétisation pour les jeunes femmes.

 

Formation au centre

 

Quelle est ta mission ?

A Dalun Simli Centre, j’ai la charge de la recherche de financement, développement partenaire, et communication en tant qu’assistant de gestion. A l’intérieur de ce cadre-là, je suis assez autonome dans ma mission, je me fixe mes objectifs. J’écris des projets, je développe des partenariats, et j’essaie de mettre en place des outils pour des prochains volontaires qui prendront la suite. J’aurais la sensation d’avoir accompli ma mission ici si en partant j’ai réussi à monter un partenariat solide pour le centre qui dure dans le temps, créé un programme de pisciculture, et laissé derrière moi une bonne image de moi.

Nawfal Mellity en mission

 

En quoi cette mission constitue un apprentissage pour toi ?

J’apprends beaucoup de soft skills : j’acquière confiance en moi et en gestion du stress, je gagne en autonomie et en leadership. Je suis ravi parce que l’équipe m’a bien intégré, je me sens pris au sérieux, écouté.

« A travers ce volontariat, je gagne confiance en moi parce que l’équipe a su me mettre à l’aise et m’intégrer comme un membre à part entière. »

 

Comment gères-tu la vie en zone rurale ?

Avant de venir ici, ma plus grande crainte c’était l’isolement social. Je craignais de me trouver en zone rurale, alors que j’ai toujours grandi en ville. Finalement, je ne suis pas tant isolé que ça, j’ai des collègues locaux sur le terrain. De plus, puisque je veux poursuivre dans le développement et l’action humanitaire, j’apprends à m’adapter aux terrains reculés et isolés et je m’acclimate bien. On finit par s’adapter, et vivre dans un petit village devient le quotidien.

 

Quelles ont été tes premières impressions en arrivant dans le pays ?

Dans les premières secondes, la chaleur et l’humidité dès l’ouverture des portes de l’avion ! Il faisait tellement chaud ! Et puis rapidement, ce qui m’a également marqué c’est la perte d’autonomie : j’ai vite compris que j’allais devoir être aidé. L’équipe de ma structure d’accueil a sur ce point été fantastique : pour chaque problème que j’avais dès le premier jour, j’étais accompagné.

 

Quel est le meilleur moment que tu as eu à vivre depuis le début de ta mission au Ghana ?

J’adore les concerts, et régulièrement je vais en ville au stade de Tamale où ils organisent des grands concerts qui durent toute la nuit. J’adore vivre cette ambiance, voir les personnes danser sur tous les types de musique du dance-hall aux musiques traditionnelles locales.

 

Quels conseils as-tu à donner pour de futurs volontaires ?

1)Fais des recherches sérieuses en amont sur le pays mais ne cherche pas à en avoir une image trop précise

2)Prépare-toi correctement à ton départ

3)C’est une aventure en soi de s’engager à l’international, sois respectueux, intègre-toi et fais l’effort d’apprendre la langue pour favoriser le contact avec les locaux (et en prime, ça fait baisser les prix !)

Et surtout, 4) Persévère et crois-y! Je me suis battu pour en arriver là et réussir à m’engager dans le domaine de la Solidarité internationale. Je sens que cette expérience de volontariat me donne la chance d’effectuer mon premier pas, et de me rendre légitime dans le milieu.

 

Nawfal Mellity sur le terrain