Passer au contenu principal
16 jan. 23
Côte d’Ivoire

Samantha, bénévole dans une association défendant les droits des enfants en Côte d’Ivoire

Ce genre de voyage, au-delà de nous sortir complétement de notre zone de confort, ne se déroule quasiment jamais comme nous l’avions imaginé.

Engagée depuis plusieurs années auprès d’associations en France, Samantha a décidé de prendre un congé sabbatique afin de mettre à profit son temps, ses compétences et son énergie dans une association internationale. Envoyée par la Délégation Catholique pour la Coopération (DCC), elle s’est investie pendant 6 mois en tant que chargée de communication auprès de l’association Sterna Africa en Côte d’Ivoire. 

Peux-tu te présenter en quelques mots ? Quel est ton parcours ? 

Marseillaise qui a rejoint Paris à l’issue de mon master 2 en management d’entreprise, j’ai passé près de 5 ans dans le monde des mutuelles. J’ai accompagné différents projets de réorganisation et de fusion en tant que cheffe de projets transformation. 

Engagée, j’ai en parallèle de mes études et emplois, été active dans des maraudes auprès des plus démunis au sein du Samu Social et de la Protection Civile. J’ai également œuvré au côté de la Croix Rouge bébé, en accompagnant des familles vulnérables, des mamans et leurs jeunes enfants, dans un processus d’accueil, d’échange et d’orientation vers des acteurs ou dispositifs adaptés.

Pour quelle raison ce projet d’engagement ? 

Le contexte sanitaire auquel notre monde a fait face m’a poussée à réaliser une profonde introspection sur le sens donné à mon quotidien aux niveaux professionnel et personnel. Celle-ci m’a poussée à sortir de ma zone de confort pour mettre mon énergie, mon enthousiasme et mes compétences au service de nouvelles perspectives et opportunités. J’ai souhaité mettre à profit mon temps et mes qualités humaines dans une aventure internationale.

Peux-tu nous présenter ta structure d’accueil et tes différentes missions ?

Sterna Africa est une association de solidarité internationale qui a été créée pour protéger et défendre les droits des enfants en Afrique. Elle évolue dans les domaines du volontariat et du développement communautaire. Créée en 2019 par d’anciens volontaires, elle est présente dans 5 pays d’Afrique : Bénin, Côte d’Ivoire, Burkina-Faso, Togo et Congo-Brazzaville.

En tant que chargée de communication, j’ai veillé à ce que l’ensemble des actions de Sterna Africa soient connues et reconnues sur le territoire et au-delà, en gérant et animant les réseaux sociaux et les newsletters. 

Je me suis également impliquée dans la vie communautaire, en participant aux différentes activités et missions de terrain. 

Quelles ont été tes premières impressions à ton arrivée ?

J’ai remarqué qu’il faut négocier constamment (taxi, marché, etc.) car les prix ne sont pas affichés. Aussi, l’état des routes m’a surpris, notamment à Abidjan qui est quand même la capitale économique du pays, car il y a peu de signalisations, de passages piétons ou encore de trottoirs. Enfin, j’ai été appelée « la blanche » en permanence.

Est-ce que tu as connu des difficultés ? 

Ma plus grande difficulté : la patience ! Le fait que tout soit long/lent et surtout dans le cadre de la réalisation de ce pourquoi j’ai réalisé ce voyage. J’avais beaucoup d’attentes (sûrement trop …), sur le fait que j’allais pouvoir aider, être utile dans le développement de l’association que j’ai rejoint. 

Et l’accomplissement dont tu es la plus fière durant ta mission ?

Je suis parvenue à mettre en relation des élèves d’une école primaire d’Adiaké (ville au sud-est du pays) et ceux de Saint-Paul-en-Jarez (village français) à travers une correspondance de courriers. 

Le meilleur moment que tu retiens dans ta mission ? 

Il y a plusieurs bons moments … je dirais que chaque découverte a été un moment particulier, que ce soient les paysages, la nourriture, les modes de transport, les rencontres, le mode de vie, etc., l’expérimentation de la nouveauté (agréable ou pas) constitue en soit un moment particulier. 

Quel bilan retire-tu de cette mission ? 

Je pense m’être prouvée que j’étais capable d’adaptation face à des situations auxquelles je n’aurais pas forcément pensé devoir être confrontées (trouver des transports seule ou accompagnée de 5 autres femmes blanches dans les quartiers les moins fréquentables d’Abidjan, gérer une situation conflictuelle avec un chef de village très remonté contre l’association, prendre la décision de partir avant la date de fin de mission parce que l’association n’avait pas les moyens de me donner de quoi réaliser ma mission …). 

Professionnellement, j’ai été confortée dans ma capacité de travail, ma rigueur, mon implication et mon engagement, ainsi que dans mon aptitude à m’auto-former quand nécessaire (je ne maitrisais pas forcément les outils associés aux réseaux sociaux, j’ai fini par former les équipes sur ces même outils une fois maitrisés). 

Quels sont tes projets après cette expérience ?

Mon projet s’est inscrit dans le cadre d’un congé sabbatique, je retrouve donc mon poste en janvier. Toutefois, cette aventure m’ayant permis de renforcer ma philosophie de travail qui consiste à trouver du sens dans ce que l’on accompli au quotidien, je pourrai être un bon vecteur pour donner ce sens à d’autres. Il est donc possible que j’oriente ma carrière sur des postes me permettant cet accompagnement. 

Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui veut faire du volontariat à l’international ? 

Je lui dirai de ne pas avoir trop d’attentes car elles sont souvent en lien avec notre cadre de référence, ce que nous connaissons, notre environnement, et que finalement ce genre de voyage, au-delà de nous sortir complétement de notre zone de confort, ne se déroule quasiment jamais comme nous l’avions imaginé.