Sébastien, volontaire de coopération décentralisée à Labé

Avant tout, il m'a fallu comprendre le fonctionnement d’une collectivité locale en Afrique.

Peux tu te présenter en quelques mots ?
J’ai 34 ans et suis originaire de Lyon. Après plusieurs années dans le domaine de vente et du marketing, j’ai souhaité m’investir dans le domaine de la solidarité internationale. C’est ce qui m’a amené depuis cinq ans à vivre plusieurs expériences au Burkina Faso, en Mauritanie et maintenant en Guinée où je suis arrivé en septembre 2023.

Peux-tu nous présenter ta structure d’accueil ?
Le Sicoval est une communauté d’agglomération regroupant 36 communes situées dans la région toulousaine. Depuis 2004 le Sicoval mène une politique de coopération décentralisée avec la commune urbaine de Labé. À travers celle-ci, nous mettons en œuvre des projets dans des domaines variés tel que l’appui institutionnel, l’EHA, la gestion des déchets et l’insertion socio-professionnelle des jeunes.

Quelles sont les motivations qui t’ont poussé à t’engager dans la solidarité internationale et en Guinée ?
J’ai toujours été sensible aux questions de solidarités internationales, après des années dans le commerce, j’étais en recherche de sens. Je voulais m’investir dans des activités au service des populations vulnérables tout en conciliant mon intérêt pour les voyages et l’interculturalité. Mes deux années au Burkina et mes séjours en Mauritanie ont contribué à créer une attache particulière avec l’Afrique de l’Ouest. C’est dans cette logique que j’ai candidaté en Guinée afin d’approfondir ma connaissance de la région.

Quels sont les principaux défis auxquels tu es confronté dans ton travail au quotidien ?
Avant tout, il m’a fallu comprendre le fonctionnement d’une collectivité locale en Afrique. Le rapport au travail est également très différent de chez nous. Les imprévus sont monnaie courante, il faut savoir faire preuve d’une grande capacité d’adaptation mais, c’est aussi ce qui rend le travail intéressant.
Sur le plan culturel, j’avais essentiellement vécu dans de grandes villes lors de mes précédentes expériences sur le continent. Le fait d’être dans une ville plus petite constitue une immersion encore plus dépaysante, car il existe moins de repères culturels ici.

Quels sont les projets spécifiques sur lesquels tu travailles et quelles sont leurs impacts sur la communauté?
Je travaille sur l’ensemble des axes de la coopération, ce qui rend l’expérience très variée et donc enrichissante. Au quotidien, je passe de projets en projets: construction de latrines et points d’eau dans les centres communautaires, mise en œuvre de projets de valorisation des déchets, accompagnement de jeunes entrepreneurs vers la formalisation de leur projet d’entreprise, accompagnement de la commune dans l’amélioration de la collecte de taxes ou encore renforcement des capacités de l’équipe communal. Ce qui est particulièrement intéressant, c’est de trouver des synergies entre tous ces projets afin de décupler leurs impacts sur le terrain.

Comment tu t’adaptes à la culture et au mode de vie en Guinée ?
Très bien, le Fouta est une région accueillante tout comme ses habitants. J’ai également eu la chance de pouvoir m’appuyer sur une équipe géniale dans la commune, notamment des jeunes qui était venus au Sicoval en service civique de réciprocité. Je vis également en collocation avec deux jeunes guinéens ce qui a grandement facilité mon intégration.

Quelles compétences ou expériences apportes-tu dans le cadre de ton engagement ?
Mes expériences et formations précédentes me permettent d’apporter des compétences en matière de gestion et de suivi des projets. Je pense également avoir su faire preuve d’humilité et d’adaptation afin de faire passer mes messages et créer de bonnes relations avec les personnes avec qui je travaille.

Peux-tu nous partager un moment fort que tu as vécu, ou meilleur souvenir en Guinée ?
Il y en a beaucoup mais pour n’en retenir qu’un,  l’une des personnes avec qui je travaille à la commune est qui est devenue depuis un très bon ami a été récemment papa d’un petit garçon. C’était mon premier baptême ici, cela a été une expérience très riche sur le plan culturel et émotionnel.