Servane, volontaire psychologue au Togo
Servane Ravina a terminé au mois de février dernier un service civique de sept mois en tant que psychologue à Lomé (Togo), au sein de l'association Les Amis pour une nouvelle génération des enfants (Ange).
Ça n’a pas été facile de passer du rythme de vie parisien au rythme loméen. Un proverbe africain illustre bien cela « Les Occidentaux ont une montre. Les Africains ont du temps. »
Servane Ravina a terminé au mois de février dernier un service civique de sept mois en tant que psychologue à Lomé (Togo), au sein de l’association Les Amis pour une nouvelle génération des enfants (Ange).
Peux-tu te présenter en quelques mots et nous raconter ton parcours ?
J’ai 25 ans et je suis passionnée par le voyage. J’adore découvrir de nouvelles cultures et rencontrer des personnes de tous horizons. Après des études au Canada, au Pays-Bas et en France, je viens d’être diplômée en tant que psychologue clinicienne avec une spécialisation en psychopathologie.
A l’occasion de la visite de la délégation de France Volontaires au Togo, une cérémonie a permis de présenter l’ONG ANGE,
au cours de laquelle Servane s’est exprimée au nom de tous les volontaires de l’association.
Pourquoi avoir choisi de t’engager comme volontaire ?
J’ai choisi de m’engager en tant que volontaire pour mettre en œuvre mes connaissances et compétences au service des jeunes. Je voulais aussi avoir une meilleure compréhension des enjeux sociétaux et des réalités que des personnes issues de cultures différentes peuvent vivre.
Peux-tu nous décrire ta mission et les actions effectuées ?
J’ai eu une double casquette au long de mon service civique. Une partie administrative, avec la rédaction de rapports d’activités et d’appels à projets, la recherche de fonds et le recrutement des volontaires. Et l’aspect psychologie, en menant des entretiens individuels et en groupes de paroles hebdomadaires avec les enfants, et des entretiens d’accueil lorsqu’un enfant ou un jeune rejoignait ANGE.
A titre d’exemple, lors d’un atelier autour des émotions des enfants, nous avons d’abord raconté une histoire relatant différentes émotions comme la joie et la tristesse et avons animé ensuite une conversation autour de ces thèmes. Puis nous avons invité les jeunes à dessiner ces deux émotions afin qu’ils puissent réfléchir dessus à leur manière, en passant par une expression artistique.
Abigail, stagiaire en éducation spécialisée (à gauche) et Servane (à droite) en train d’animer l’atelier sur les émotions avec les enfants.
Quel est ton meilleur souvenir ?
Il est difficile d’en choisir un seul! Un de mes meilleurs souvenirs est le road trip que j’ai fais avec des amis dans la région de Kara, au nord du pays. Nous avons vu des paysages magnifiques et avons rencontré des habitants très accueillants qui nous ont partagé leur culture.
Les difficultés que tu as rencontrées ?
Une de mes plus grandes difficultés a été la différence culturelle de la notion du temps! Ça n’a pas été facile de passer du rythme de vie parisien au rythme loméen. Un proverbe africain illustre bien cela « Les Occidentaux ont une montre. Les Africains ont du temps. » je trouve que cela résume très bien!
Qu’as-tu appris et transmis durant ton expérience ?
J’ai appris à m’adapter aux différences culturelles par rapport à de sujets très variés. Je pense qu’il est très important de considérer l’interculturalité au sein de nos interactions. J’espère avoir transmis un maximum d’outils aux jeunes pour apprendre à s’exprimer, à prendre la parole en groupe et s’interroger sur différents sujets (par exemple: les émotions, l’amitié, la violence, l’empathie…)
Servane et Koumy, un artiste togolais connu pour ses créations très colorées, joyeuses et rappelant le monde imaginaire de l’enfance.
Si un jour vous passez par Lomé, n’hésitez pas à lui passer le bonjour. Sa maison cache de nombreux trésors!
Quels sont tes projets pour la suite ?
J’aimerais m’engager au sein d’une organisation internationale visant à promouvoir la santé mentale, le droit des femmes ou travailler directement dans un contexte clinique en psychiatrie en France.
Quels conseils donnerais tu à quelqu’un qui envisage de faire du volontariat international en France, au Togo ou dans un autre pays étranger ?
Je conseillerais de partir avec le plus d’ouverture possible tout en gardant de près nos valeurs personnelles. Les cultures peuvent être différentes et je pense qu’il est important de s’imprégner des bons aspects tout en conservant un équilibre avec ce que nous sommes réellement. Le voyage et la découverte de l’autre sont des choses réellement enrichissantes, qui m’ont permis de recalibrer certaines opinions que j’avais et d’en confirmer d’autres. Cela permet d’apprendre à se connaître d’une autre manière.
La structure d’accueil
Les Amis pour une nouvelle génération des enfants (Ange), est une association de loi 1901, à but non lucratif, qui a pour but de défendre et de promouvoir les droits et intérêts des enfants de la rue et ceux en conflits avec la loi.
L’association a été créée en 2001, à l’initiative d’un conseiller de jeunesse et d’animation socio-éducative, Gabriel Kossi AMmouzou, son directeur actuel. Elle a pour cible les enfants de la rue et ceux en conflit avec la loi et s’est donnée pour mission d’assurer la récupération, la prise en charge de ces enfants et d’œuvrer pour leur réinsertion socioprofessionnelle. L’équipe accueille aujourd’hui plus de 700 enfants scolarisés ou en apprentissage, qui sont entièrement pris en charge par la structure.
Reconnue par l’Etat, le Forum des organisations de défense des droits des enfants au Togo (FODDET), Ange. avec son équipe technique d’une dizaine de professionnels travaille en partenariat avec la direction générale de protection de l’enfance (DGPE) au Togo, l’Unicef, Fondacio, le Plan le BICE, Terre des Hommes, etc.