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05 sep. 24
Guinée

Solenne aide à la direction d’une école maternelle

J'ai appris à saluer dans les cinq dialectes principaux et je peux comprendre les conversations en soussou.

Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Solenne Luneau, j’ai reçu un nom guinéen qui est Bountouraby Bangoura. J’ai 27 ans et je suis originaire de la région parisienne. Je suis actuellement en volontariat dans la ville de Coyah et je réside dans un prieuré catholique au village de Kendoumayah (à sept kilomètres de piste de mon lieu de mission).

Peux-tu présenter ta structure d’accueil ?
Envoyée par la DCC (Délégation catholique pour la coopération) je suis en volontariat avec la congrégation des Sœurs apostoliques de St Jean, une communauté chrétienne française établie depuis trente ans à Kendoumayah. Les Sœurs sont responsables de deux écoles catholiques à Coyah, une école maternelle et une école primaire. Ces deux écoles ont pour vocation d’accueillir tout le monde, peu importe la religion, même les plus pauvres, grâce à un système de parrainages.

Quelles sont les motivations qui t’ont poussée a t’engager dans la solidarité internationale, et plus particulièrement en Guinée ?
J’ai toujours ressenti cet appel à me mettre au service des autres. Puis j’ai rencontré la DCC, mon organisme d’envoi, à un évènement scout et j’ai tout de suite aimé leurs propositions : s’engager avec ses compétences sans savoir où on va être envoyé. Attirée par l’inconnu et les surprises, je me suis laissée tenter. Je voulais découvrir une nouvelle culture, un nouveau mode de vie dans l’humilité et en étant intégrée dans un nouveau quotidien. Quand ils m’ont dit que j’allais en Guinée, j’ai dû regarder sur une carte où c’était avant de signer le contrat. Un pays méconnu mais avec beaucoup de belles surprises !

Quels sont les principaux défis auxquels tu es confrontée dans ton travail quotidien?
Mon travail est d’aider à la direction d’une école maternelle de 200 enfants, n’ayant moi même aucune expérience dans l’éducation. Le défi est là, tout apprendre et tout gérer avec des personnes qui nous font confiance sur nos capacités. Le défi quotidien, ensuite, réside dans l’interculturel et les relations. Dans un pays multiethnique, et dans un contexte catholique au sein d’un pays à majorité musulmane, il faut arriver à comprendre les rouages des codes sociaux pour ne pas offenser. Puis surtout, quand les enfants arrivent à l’école en maternelle, beaucoup d’entre eux ne parlent pas le français (langue obligatoire de l’école). Il est difficile de consoler un enfant qui a peur des blancs et qui ne comprend rien à ce que tu lui dis. Très vite j’ai appris les rudiments de la langue locale. Ce qui est également difficile, c’est de s’adapter aux méthodes d’enseignement du pays, totalement à l’opposé de ce qu’on connaît. Observation et humilité sont maître mots d’un volontariat pour moi.

Quels sont les projets spécifiques sur lesquels tu travailles et quelles sont leurs impacts sur les communautés ?
Un des principaux projets de ma mission cette année a été la construction d’un nouveau bâtiment pour l’école maternelle. Un bâtiment qui permettra l’année prochaine d’offrir un espace bibliothèque aux tous petits et une infirmerie pour les malades.

Un accomplissement dont tu es fière durant ta mission ?
Ce dont je suis le plus fière de ma mission c’est mon intégration. J’ai appris à saluer dans les cinq dialectes principaux et je peux comprendre les conversations en soussou. J’ai pris le temps d’aller au contact des habitants de notre village et de m’asseoir avec eux. J’ai pu faire partie de différents groupes (à la paroisse, au village) et j’ai toujours été accueillie comme l’une d’entre eux. Je peux faire des blagues sur les diversités ethniques et comprendre leurs caractères et mésententes. Cela m’ouvre beaucoup de portes et m’aide énormément à rentrer en contact avec les autres.

Quels conseils donnerais tu à quelqu’un qui veut faire du volontariat à l’international ?
Le conseil premier que je donnerais c’est pose des questions, intéresse toi aux expériences, aux populations et aux cultures que tu vas rencontrer. Le deuxième conseil c’est lance toi. Lance toi parce que tu vas pas le regretter, si tu penses que c’est pas encore le bon moment n’oublie pas que le bon moment il faut le déclencher donc ça ne tient qu’à toi.

Quels sont tes projets pour la suite ?
Je rentre très prochainement et pour le moment, après vingt mois de mission sans retour en France, mon premier projet c’est de saluer et revoir les proches et de manger autre chose que du riz.

Quel est le meilleur moment que tu retiens dans ta mission ?
Le rassemblement du mercredi. Le mercredi c’est la journée où je suis seule à la direction. C’est donc moi qui doit animer et tenir le rassemblement du matin. Nos petits, chaque matin, font un chant à Ste Odile, une prière d’action de grâce pour la nuit, on leur demande s’ils sont en forme et ils écoutent les différents conseils du jour avec un rappel des règles. Le moment pour moi de prendre le temps de les saluer, de les interroger et de les faire rire. Le travail à la direction ne permet pas de passer beaucoup de temps avec les enfants. Ce moment est particulièrement précieux.