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31 août. 21
Mauritanie

Témoignage de Ndassa, volontaire au sein des Association des Maires de la Mauritanie

Après cinq mois de mission en Mauritanie en tant que volontaire de solidarité internationale auprès de l’Association des Maires de Mauritanie, Ndassa Younchawou nous parle de son engagement à mi-parcours et de ses premières expériences au sein de cette instance faitière de 219 communes de Mauritanie.

Bonjour Ndassa, peux-tu d’abord présenter en quelques mots ton parcours ?

Je m’appelle Ndassa, j’ai une formation en sociologie de l’université de Yaoundé I. Après mes études à universitaires, j’ai été retenu par France Volontaires Cameroun comme stagiaire en charge de l’étude sur la dynamique de volontariat des VIES (Volontariats Internationaux d’Échange et de Solidarité). C’est ainsi que je découvrais pour la première fois le dispositif de volontariat qui offrait aux jeunes français et des autres pays, les possibilités de s’engager à l’international.

A la suite de ce passage à France Volontaires, j’ai travaillé comme agent de développement au sein des Fondations du groupe Somdiaa à Douala pendant huit années sur les questions de développement urbain et d’amélioration des conditions de vie des populations. Un travail tout aussi enrichissant ; se sentir utile pour soi et pour les autres en leur apportant soutien et accompagnement dans la réduction de la pauvreté. N’ayant jamais quitté le monde du volontariat, que j’ai connu à travers France Volontaires, j’ai gardé ma fibre d’engagement volontaire et solidaire tout en participant aux activés du réseau des Acteurs de Volontariat et de la Solidarité Internationale du littoral en tant que coordonnateur. L’objectif pour moi étant de partager avec la jeunesse camerounaise les valeurs du volontariat et d’encourager les associations à s’y investir afin d’offrir un cadre d’expression et d’apprentissage aux jeunes.

Voulant glaner une expérience professionnelle à l’international,  je me suis tourné vers France Volontaires afin de postuler en tant qu’assistant technique au sein de l’AMM (Association des Maires de la Mauritanie). Comme dit l’adage : volontaire un jour, volontaire pour toujours.

Pourquoi avoir choisi France Volontaires dans la quête de cette expérience professionnelle à l’international ?

Tout simplement parce que le volontariat avec France Volontaires, à travers le dispositif du volontariat de solidarité internationale, est structuré, encadré et sécurisé, ce qui est rassurant pour une personne qui souhaite travailler pour la première fois dans un autre pays. Pour moi, c’était le cadre le plus sûr dans ma démarche d’engagement à l’international.

Comment se sont passés concrètement ton accueil et ton intégration au sein de ta mission ?

En tant que volontaire, j’ai été suivi avant ma mission, dès lors que j’ai été retenu, sur toutes les démarches administratives et sanitaires. Par la suite, j’ai suivi une formation avant mon départ afin de recadrer ma mission et de lever les équivoques sur tous les préjugés, les attentes et les points d’ombres que j’avais sur mon pays d’accueil, la Mauritanie.  A mon arrivée, j’ai été également accueilli par l’Espace Volontariats de Mauritanie au sein de la “case de passage”. Les responsables ont mis à ma disposition toutes les facilités et informations dont j’avais besoin pour m’installer.

Pour ce qui est de la mission, une séance de travail introductive de recadrage de la mission et de présentation du cadre de travail s’est tenue au sein de l’AMM en présence du représentant national, de la responsable de communication, du partenaire de la GIZ et du secrétaire général de l’AMM. Aujourd’hui, je suis très bien installé socialement et professionnellement et bénéficie d’un suivi constant de la part de France Volontaires dans tous mes déplacements professionnels tant à l’intérieur du pays qu’a l’international.

Après 5 mois de mission, quelles sont les missions de terrain que tu as pu réaliser ?

L’AMM a pour objectif de promouvoir et de défendre les intérêts des collectivités territoriales et d’initier des actions et projets visant l’appropriation et la mise en œuvre de la politique de décentralisation et localisation des Objectifs de Développement Durable (ODD) au sein de 219 communes en Mauritanie. L’AMM travaille en étroite collaboration avec l’État, les partenaires techniques et financés (PTFS) tant au niveau national qu’international dans le cadre de la réalisation de ses objectifs. Comme positionnement opérationnel, je suis assistant technique du secrétaire général de l’AMM. Ce qui me donne l’opportunité de travailler sur toutes les questions ayant trait à l’implémentation des ODD au sein des différentes communes. Une opportunité énorme qui nécessite une polyvalence dans les réalisations des projets.

En termes de missions réalisées dans les différentes régions de la Mauritanie, j’ai mené au sein de l’AMM plusieurs activités de terrain.

La toute première mission est celle menée en avril dernier à Aleg.

Aleg est une région de Mauritanie située à plus de 450 Km de Nouakchott. C’était un atelier de renforcement des capacités des membres des associations régionales des maires, des secrétaires des communes et des responsables financiers sur la gestion administrative, la bonne gouvernance et la mobilisation des ressources auprès des partenaires techniques et financiers pour la réalisation des projets. J’avais pour responsabilité d’animer deux modules de formation : un sur la mobilisation des ressources et l’autre sur l’expérience de l’association camerounaise des Communes et Villes Unies du Cameroun CVUC.

La seconde mission est celle que j’ai effectuée à l’international, au Mali, du 10 au 13  juin

En compagnie de deux maires de Mauritanie, j’ai pris part à l’atelier de Bamako qui portait sur l’accès aux services de base des personnes déplacées. J’en avais pour responsabilité de préparer et de présenter la situation des réfugies en Mauritanie notamment ceux qui sont au niveau du camp de Mberra dans la commune de Bassikounou. Ça a été l’occasion pour moi de présenter l’état des lieux des réfugiés dans ce camp et des réfugiés qui sont en milieu urbain (Noukchott et Nouadhibou). Il a été aussi question de monter l’impact de la présence des réfugiés dans les communes qui les accueillent et la nécessité d’impliquer les communes mauritaniennes dans les démarches d’appropriation des projets et d’intégration des réfugiés et des populations hautes dans l’accès aux services de base.

La troisième mission est celle que j’ai effectuée dans la région de Kaédi

Elle portait sur l’implication des communes dans la création et la dynamisation des sites sentinelles au sein des communautés en partenariat avec l’OSA (Observatoire des Sécurités Alimentaires). En tant que participant, j’ai assisté aux ateliers de réflexion à la mise en œuvre des sites sentinelles. (Collecte de données sur la sécurité alimentaire, remonter les données et lancer les alertes) J’ai travaillé avec les autres participants sur les questions relatives au mode de fonctionnement, d’organisation, de collaboration des sites sentinelles avec les communes et les autres services déconcentrés de l’État tels que le CSA (le Commissariat a la Sécurité Alimentaire), la cellule régionale de planification, suivi et évaluation, etc.

Quelles expériences personnelles et professionnelles tires-tu de tes missions de terrain ?

Au niveau personnel, je dirais que ces missions participent à favoriser mon intégration socioculturelle au sein de la Mauritanie. Bien que les mauritaniens soient culturellement hospitalier vis-à-vis des étranges, le climat et la température de Nouakchott diffères de celles de l’intérieur du pays. Il fait excessivement plus chaud dans les régions qu’à la capitale qui bénéficie des fraîcheurs qui viennent de l’océan. Ces descentes sur le terrain m’ont permis de construire un capital social par la rencontre des partenaires et des autres travailleurs. C’est l’occasion également de découvrir le contexte de travail, le mode de vie et la réalité des communes.

Sur le plan professionnel, les missions de terrain participent à ma formation, à l’acquisition des connaissances. C’est aussi un cadre d’auto-évaluation sur mes compétences et les efforts à consentir dans tel ou tel autre domaine pour être au même niveau d’information et de connaissances. C’est un cadre qui m’a permis de découvrir les outils de travail déployer par les PTF, des consultants et je m’imprègne davantage sur les actions missions et attentes des bailleurs qui travaillent en étroite collaboration avec l’AMM et les communes.

Quelles ont été les plus grandes difficultés rencontrées dans les missions de terrain ?

Une des difficultés, c’est la barrière de la langue à certain moment, où des participants qui ne parlent pas français, engagent les échanges en arabe. Dans ces cas, j’étais toujours perdu.

Ce qui est le plus difficile en Mauritanie, c’est la chaleur dont il faut faire face lorsqu’on va en mission à l’intérieur du pays. A cette difficulté, il faut ajouter la longue distance à parcourir par route pour atteindre les lieux de mission. J’ai également noté le manque de professionnalisme du conducteur qui nous a conduit dans le cadre de la mission de Kaédi (non respects des vitesses, conduisait en téléphonant et le refus d’obtempérer aux agents des polices, etc.) Malgré le fait que je l’ai interpellé.

Un conseil aux futurs volontaires ?

Restez ouverts d’esprit et prêts à vivre des expériences uniques ! Elles seront positives et parfois négatives mais gardez toujours en tête votre engagement solidaire et volontaire. Le volontariat est un échange et un partage constant d’expérience.

Restez ouverts, rencontrer les gens, explorer leur réalité sans idées préconçues ni pré-notions. Gardez le meilleur de votre culture et tirer le meilleur de la culture des autres pour vous enrichir. L’adage ne dit-il pas que le véritable savoir est une collecte.

 

France Volontaires en Mauritanie

Association des Maires de Mauritanie