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Publication
29 mai. 23
Cameroun

Tockem, un site à la croisée du tourisme et du développement durable

Un peu avant Dschang, un peu après Bafoussam. « Entrée Bafou », il faut rouler plusieurs minutes sur une piste de terre rouge avant d’arriver à Ntsingbeu. C’est un village dans les collines embrumées le matin, avec une très belle lumière. C’est un site éco-touristique aux multiples facettes. On s’y fait réveiller par les enfants qui jouent à 1,2,3 soleil ! Nous sommes à Tockem, une association, un éco-hôtel et une multitude de projets de développement local.

Tockem, tourisme et développement durable

Tockem, au cœur de la chefferie de Ntsigbeu de l’ouest camerounais, accueille des VIES depuis plusieurs années. Créée en 1978 sous l’appellation Association Camerounaise pour la Santé et le Développement par Sa Majesté le Docteur Pierre-Marie METANGMO, l’association change de nom en 2001 pour devenir TOCKEM, “médiation” en langue Yemba. L’association est implantée dans le département de la Menoua, dans la région de l’Ouest camerounais. Pour décrire Tockem, il faut intégrer deux concepts phares : le tourisme et le développement durable, mais c’est aussi et surtout un Haut lieu d’engagements.

Un lieu de découverte et d’engagement

La fondation de Tockem naît de la rencontre entre les expertises, les cultures françaises et camerounaise. 8 personnes y travaillent dont 7 français et une Allemande : 2 sont volontaires hors cadre,3 sont VSI et 2 VSC, et ça s’explique par la philosophie de la structure : employer en priorité des locaux. Les employées du pôle tourisme sont du village, le Président de l’association habite dans la chefferie et le Directeur Général aussi.  Employer localement c’est bien, mais toutes les compétences ne sont pas disponibles sur place. C’est pour cela que ces compétences viennent aussi d’ailleurs comme Damien ou les autres volontaires qui sont engagés autour des projets de TOCKEM. Les volontaires apportent un point de vue extérieur qui complète celui des locaux, Ils collaborent avec les locaux qui ont une fine connaissance du terrain. Il y a une coopération vivante, un brassage d’expériences et de culture qui renforcent et enrichissent la structure.

Première structure d’accueil des VIES au Cameroun

Depuis un an et 2 mois, Selena Bagaya, jeune niçoise de 25 ans, s’est engagée en tant que VSI sur un projet d’eau et d’assainissement à Nkong-Zem et à Fokoué, initié en 2005 grâce à la coopération entre la commune de Nkong-Zem et la ville d’Halluin en France. Le projet tend à pallier le manque d’organisation actuel de la gestion des ouvrages hydrauliques et d’assainissement. Le programme Eau Hygiène et Assainissement (EHA) est axé sur la construction et l’optimisation d’infrastructures pour l’accès à l’eau potable et à l’assainissement, la gestion de ces infrastructures et la sensibilisation des communautés aux règles d’hygiène et aux bons usages de l’eau. Les objectifs du projet sont d’accompagner la Régie communale de l’eau et de créer, former et accompagner le comité d’usagers. Les différents projets visent à renforcer les capacités et les compétences du service public de l’Eau afin de fournir aux 42 000 habitants de la commune de l’eau en quantité et qualité suffisante. 2 800 élèves bénéficieront d’un accès facilité à l’assainissement.

Damien Laroche, est Volontaire de Solidarité Internationale envoyé par le SCD[1] Elans sur le projet de gestion des déchets. Ce projet vise à l’amélioration de la gestion des déchets ménagers dans la ville de Mbouda. Lancé en 2020, il a pour objectif d’améliorer les conditions de vie et la santé des 48 000 habitants de la population urbaine de Mbouda et contribue à la protection de l’environnement par la formation, le renforcement des équipes municipales et les activités de sensibilisation. Celles-ci permettent, dans les établissements scolaires une meilleure compréhension des enjeux environnementaux.

Damien, 29 ans bordelais en mission de VSI depuis 1 an à Tockem en tant que coordinateurs de programme

« C’est ELANS qui m’a choisi, je devais partir aux Comores et la veille de mon départ j’ai eu un entretien avec Élans. Je suis ingénieur en matériaux, technicien en mesures physiques spécifiquement en eaux et assainissement et j’ai aussi une formation avec Bioforce au Sénégal. Je m’étais beaucoup engagé en Amérique latine dans différents projets en milieu ruraux et semi-urbains ainsi que dans la protection de forêt et de la faune également dans des projets d’éducation, et d’éco-tourisme. C’est pour ça que j’ai été pris sur cette mission. Je m’y suis complètement retrouvé entre mes études et ma volonté de m’engager dans la solidarité internationale. En plus c’est un plaisir de travailler dans un cadre paisible hors zone de conflit, être en sécurité pour travailler.  Pour moi c’était aussi important que ce soient des projets de développement et pas de l’humanitaire en plus, le cadre est particulièrement beau et ma compagne a trouvé un travail sur un autre projet. »

[1] SCD : Service de Coopération au Développement

Tamara Larbi est, elle aussi VSI envoyée par le SCD-Elans. Elle est cheffe de projet d’insertion des populations déplacées internes de la crise anglophone dans la Menoua.

Le projet d’insertion des déplacés internes de la crise anglophone au Cameroun dans la Menoua est porté par TOCKEM, financé par le Centre de crise et de soutien du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères français et soutenu par le Service de Coopération et d’Action Culturelle (SCAC) de l’Ambassade de France au Cameroun. Son objectif est d’améliorer les conditions de vie des déplacés internes et de favoriser la cohésion sociale dans leur communauté d’accueil. Le projet met en place des lieux d’accueil et de prise en charge, appelés Kits ECHOS, pour apporter des soins, éduquer, orienter, informer et permettre l’amélioration des revenus des populations déplacées. Nous estimons à 14 300 le nombre de bénéficiaires directs du projet.

Tockem, c’est une chefferie, une terre d’accueil de volontaires, une association dynamique aux multiples volets, un lieu d’engagement pour les communautés locales, pour la solidarité internationale.

 

Sarah Cheibany