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« J’aime plaisanter autour des mots »

© Sébastien Grimaud / Etymocurieux

Sébastien Grimaud, plus connu comme l’Etymocurieux sur Instagram, est un amoureux des mots. Ancien professeur de français, il propose aujourd’hui des contenus originaux à plus de 230.000 abonnés sur l’étymologie de la langue française, avec distance et humour. Présent sur le stand de France Volontaires à la Gaîté lyrique à l’occasion du festival de la francophonie début octobre, il nous a expliqué les dessous de son aventure

« Solide et solidaire ont la même étymologie »… Dans l’une de ses dernières vidéos publiées fin septembre, Sébastien Grimaud nous expliquait les origines d’un terme qui est cher à tous les volontaires internationaux d’échange et de solidarité (V.I.E.S). Depuis près d’un an maintenant, il décortique les mots et expressions de la langue française pour nous en livrer la substantifique moelle.

Le 2 octobre dernier, il était présent au Festival de la francophonie, qui s’est tenu pendant quatre jours au CENTQUATRE-Paris et à la Gaîté lyrique, dans la capitale. Sur le stand de France Volontaires, il a rencontré ceux qui sont impliqués dans la défense de la langue française aux quatre coins du monde*. Et nous a expliqué son travail comme sa vision de la francophonie.

Le concept de ton compte Instagram, c’est d’expliquer l’étymologie d’un mot à tes abonnés : comment procèdes-tu pour les choisir ?

Je n’ai pas une approche académique de la langue. L’idée n’est pas de faire un cours de grammaire ou de latin, je prends des mots du quotidien, et j’aime voir la façon dont ils ont voyagé, dont ils peuvent révéler leurs « secrets » ou un sens caché. Parfois je me pose et je laisse venir l’inspiration, mais la lecture aide beaucoup aussi, évidemment. Au détour d’un texte, je peux m’apercevoir qu’il y a un mot intéressant à traiter, soit parce qu’il est rare, soit parce qu’il est rigolo. Et de plus en plus, avec le succès du compte, je reçois des suggestions de mes abonnés.

Tu as été professeur de français : est-ce qu’il y a un lien entre cette activité et la façon dont tu travailles sur Insta ?

Alors ça n’a rien à voir ! (rires) Enfin si, il y a de la transmission, mais c’est différent dans la forme : un cours dure une heure, une vidéo dure une minute. Disons que j’ai toujours eu l’envie de transmettre ce qu’on m’avait appris. Je n’ai pas la science infuse, au contraire. J’apprends moi-même tous les jours et c’est ce que j’adore dans la création de contenus. Il faut se renouveler en permanence, chercher de nouvelles idées. Enseigner pendant des années m’a appris la pédagogie évidemment, le fait d’y aller pas à pas, cela m’a aussi appris à utiliser l’humour de temps en temps, car si on se contente de lire un dictionnaire, ce ne sera pas très intéressant. J’aime plaisanter autour des mots.

"Cela m’arrive régulièrement que des profs m’écrivent pour me dire qu’ils ont utilisé mes vidéos dans leurs cours"

Ce que tu fais en création de contenus est-il utilisable dans le cadre d’un cours de français ?

Oui, cela m’arrive d’ailleurs régulièrement que des profs m’écrivent pour me dire qu’ils aimaient bien ce que je faisais, qu’ils ont utilisé mes vidéos dans des cours comme une ressource pédagogique. Aussi bien en commentaires sous mes publications qu’en messages privés, ils me disent qu’utiliser ces petites « pastilles » est une manière différente d’animer leurs cours.

Y a-t-il une forme de satisfaction au fait que tes contenus soient réutilisés de la sorte ?

En fait je suis honoré de ça ! Je crée mes contenus avec beaucoup de soin, je travaille énormément, cela représente des heures de recherche, d’écriture de script… Alors quand je vois que ça trouve un écho et que des profs s’en saisissent comme une ressource utile et fiable, j’en suis évidemment très content !

Le succès du compte te donne-t-il envie de participer à d’autres événements comme ce festival de la francophonie ?

Oui, cela me donne clairement envie de croiser les gens qui suivent mon compte, et plus globalement tous ceux pour qui la francophonie est une réalité. On est 300 millions sur la planète à parler français, je trouve ça dingue. Parmi mes abonnés il y a beaucoup de Québécois, des Africains aussi (Sénégalais, Ivoiriens…), des Belges ou des Suisses. Ici, je suis content de pouvoir rencontrer vos volontaires qui sont originaires de tous ces pays : c’est du français un peu différent et c’est intéressant d’évoquer la résonance différente qu’un mot peut avoir dans différents endroits du monde. Certaines zones francophones ont même leurs propres mots, comme au Liban ou en Louisiane. En fait, le sujet est infini !

Volontariat et francophonie en chiffres

De nombreux volontaires sont mobilisés par France Volontaires et ses membres autour de la thématique de la francophonie, dans le monde comme sur le territoire français dans le cadre de la réciprocité des échanges. A titre d’exemple, en 2022, 24% des missions en Service civique international ont été réalisées dans le cadre de la francophonie. Ces volontaires sont particulièrement présents dans les Alliances françaises (31% des missions), les lycées français (28%), les instituts français (7%), ainsi que dans des associations proposant l’enseignement du français. Du point de vue géographique, 59% se sont déroulées en Europe et 41% sur le reste de la planète.

Bio express

Sébastien Grimaud a 31 ans. D’origine réunionnaise, il a fait des études de lettres classiques (latin et grec) avant d’enseigner le français au sein de l’Éducation nationale. Fin 2023, il a créé le compte Etymocurieux sur Instagram pour partir à la rencontre de la racine des mots, avec érudition et humour. Sa première vidéo expliquait ainsi « pourquoi le mot « nycthémère » n’est pas une insulte ». En quelques mois, son compte a rassemblé une large communauté de passionnés de la langue française.
Sébastien Grimaud
Auteur du compte Instagram Etymocurieux

5 questions au cofondateur de Life Project 4 Youth (LP4Y)

 © LP4Y

 

La journée mondiale pour l’élimination de la pauvreté, célébrée chaque année le 17 octobre, est l’occasion de rappeler que 30% des 1,2 milliard de jeunes vivent dans des conditions insalubres et survivent grâce une économie informelle en combattant par tous moyens à leur disposition la misère et le sous-emploi. Cette journée est l’occasion de donner la parole à John Delaporte, cofondateur de l’ONG Life Project 4 Youth (LP4Y), nouvellement membre de la plateforme France Volontaires. Véritable soutien à des milliers de jeunes, LP4Y contribue concrètement à la construction d’un monde meilleur

Quelles sont les principales missions de LP4Y ?

Life Project 4 Youth est un mouvement global d’organisations nationales entièrement dédié à l’inclusion des jeunes en situation de grande pauvreté et victimes d’exclusion.  C’est une organisation de jeunes, pour les jeunes, par les jeunes. Nous portons la voix de ces derniers depuis quinze ans dans quatorze pays et jusqu’aux Nations Unies à New-York. 

Chaque année, LP4Y accompagne directement à l’emploi et à la vie décente près de 2000 jeunes (dont 85% de femmes) grâce à ses 26 centres de formation et de développement d’actions communautaires situés dans des villages et des bidonvilles.

John Delaporte (troisième en partant de la droite) et les autorités du Slum Clearance Board de Kannagi Nagar à Chennai. © LP4Y

Pourquoi avoir décidé de rejoindre la plateforme France Volontaires ?

L’action volontaire, l’engagement, la participation sont des valeurs au centre de notre projet. Depuis quinze ans, plus de 700 volontaires se sont engagés à nos côtés, ont été formés, accompagnés en mission et au retour. Plus de la moitié d’entre eux ont réorienté leur projet de vie au cours de leur mission et se sont engagés depuis auprès des jeunes. France Volontaires et LP4Y sont des organisations jumelles, toutes deux créées en 2009. Nous coopérons étroitement dans plusieurs pays d’Asie du Sud et du Sud-Est ou du Moyen-Orient. France Volontaires est un partenaire au quotidien. Rejoindre la plateforme est un pas de plus dans notre participation au développement de l’esprit de mission auquel nous croyons tant.

Parmi vos principales actions, on retrouve le plaidoyer pour défendre la cause des jeunes en situation de précarité, l’accompagnement des jeunes les plus exclus vers l’intégration sociale et professionnelle mais également le soutien à des initiatives innovantes en faveur de l’inclusion des jeunes. Quelle place le volontariat international prend-il dans ces actions et dans votre développement stratégique ?

Le volontariat international d’échange et de solidarité est l’un des principaux constituants de notre stratégie qui s’articule autour de trois piliers :

– Le pilier « Accompany » : c’est l’accompagnement des jeunes les plus exclus d’Asie et du Moyen-Orient vers l’intégration professionnelle et sociale.

– Le pilier « Campaign », c’est du plaidoyer : faire campagne avec des jeunes adultes issus de l’extrême pauvreté pour proposer des solutions concrètes et de terrain aux problèmes d’exclusion. Ces valeurs ont été reprises dans le premier long métrage “I’m the future” produit par LP4Y, qui sera en salle en 2025.

– Enfin le pilier « Engage » : engager des partenaires pour augmenter le nombre d’initiatives qui soutiennent l’inclusion des jeunes et en multiplier l’impact. LP4Y est notamment le fondateur et l’animateur du Youth 4 Change Network, un réseau de plus de cent organisations de la société civile (OSC) engagées dans la lutte pour l’inclusion des jeunes dans quarante pays, mais aussi du Youth Inclusion Network, réseau de plus de cinquante entreprises internationales et nationales engagées pour l’inclusion de tous les Jeunes dans sept pays différents. Le mouvement LP4Y a développé une entité de conseil en accompagnement de structures d’inclusion de jeunes et conduit ainsi des projets à Madagascar et aux Philippines.

"Le volontariat est la clé pour le développement d'actions désintéressées au profit des populations les plus démunies"

John Delaporte, cofondateur de LP4Y

LP4Y est présent dans quatorze pays grâce à une fédération de dix-sept organisations. Comment se répartissent vos actions à l’international ?

Une première zone d’action a été créée à partir de 2009 en Asie du Sud-Est, puis une deuxième en 2014 en Asie du Sud et depuis 2019, une troisième zone a été créée au Moyen-Orient. Présents dans quatorze pays, nous sommes de plus en plus confrontés à des crises climatiques (aux Philippines, en Indonésie, au Bangladesh, au Népal ou en Inde), à des crises politiques (au Liban et au Myanmar), à des crises migratoires … Une étude montre que dans cinq ans, 80% des pays destinataires de l’aide au développement se situeront dans des zones de crise. Le mouvement LP4Y continuera au cours des prochaines années à intégrer des organisations désireuses de s’allier pour se donner les moyens de répondre aux énormes besoins de certaines communautés.

Comment les volontaires contribuent-ils concrètement aux missions de LP4Y ? Sont-ils mobilisés sur l’ensemble de vos programmes ? Avez-vous des ambitions de développement des missions de volontariat dans un domaine en particulier ?

Le volontariat est la clé pour le développement d’actions désintéressées au profit des populations les plus démunies. La coopération entre les pays passe par le transfert de compétences, l’alliance de moyens et de savoir-faire, le financement de projets innovants, de projets à impact fort. On trouve des personnes à forte compétence, engagés volontaires en mission, qui sont une chance pour les organisations engagées pour la coopération internationale. Les dispositifs français d’accompagnement des organisations de solidarité internationale sont autant d’opportunités de renforcer nos actions. 

Par ailleurs, constatant depuis quinze ans l’accroissement de crises climatiques qui affectent les communautés et la nécessité de coalitions, de coopération et de coordination entre toutes les parties prenantes potentielles, et constatant l’incroyable force d’engagement des jeunes, nous avons le projet de mettre en œuvre une action d’envergure : « 500 Jeunes, volontaires pour le climat », qui alliera toutes les formes de volontariat, dont celui de VSI de réciprocité. Le combat ne fait que commencer.

Life Project 4 Youth en bref

Life Project 4 Youth Alliance est une fédération de dix-sept organisations dans quatorze pays dont la mission est le développement de solutions innovantes pour l'inclusion professionnelle et sociale des jeunes (15-24 ans) issus de l'extrême pauvreté et victimes d'exclusion. LP4Y soutient et défend l'inclusion décente de milliers de jeunes et de leurs familles dans 57 programmes, 19 centres de formation et de développement, six académies Little Angel, six villages verts, deux LP4Y Labs en Asie du Sud-Est, en Asie du Sud, au Moyen-Orient, en Europe et en Amérique. LP4Y est un membre fondateur du réseau Youth 4 Change www.y4cn.org et du réseau Youth Inclusion www.yinglobal.org . Il jouit d'un statut consultatif spécial auprès du Conseil économique et social des Nations unies.

La jeunesse d’Haïti en mission de volontariat culturel en France

La Friche culturelle de la Belle de Mai, à Marseille, accueille l’une des volontaires haïtiennes du programme Tanbou © C. Dutrey/La Belle de Mai

Les neuf volontaires du programme Tanbou se sont tous retrouvés dans les locaux de l’Institut français le mercredi 9 octobre 2024. Parmi eux, la première cohorte de jeunes haïtiens arrivés en France pour une mission de volontariat international d’échange et de solidarité (V.I.E.S) depuis le mois de juin, et les derniers arrivés fin septembre. Les riches échanges ont permis aux uns de revenir sur leur expérience de mission et aux autres de partager leur motivation et leurs espoirs à l’aube de la leur. L’occasion de souligner l’importance du travail en « Équipe France » pour mener des actions ambitieuses, dans une dynamique de coopération fondamentale pour France Volontaires.

Ils s’appellent Ketnylie, Marvens, Chrismaëlle, Hasner, Mischma, Aristi, Soraya, Emmanuella et Heberson. Tous sont volontaires internationaux dans le cadre du projet Tanbou porté par l’Institut français en partenariat avec France Volontaires et sur financement de l’Agence française de développement (AFD).

Tous partagent la conviction que leur engagement sera utile pour créer des passerelles entre tous les acteurs des industries culturelles et créatives (ICC) indispensables pour préserver le patrimoine culturel haïtien et international. Tous sont en France pour plusieurs mois, en mission de Service civique ou de Volontariat de solidarité internationale (VSI), pour vivre une expérience professionnalisante et formatrice qu’il entendent bien réinvestir dès le retour dans leur pays. Chrismaëlle Thermidor, arrivée en mai dernier à la Friche de la Belle de Mai à Marseille, le confirme : « Cette immersion dans l’écosystème des ICC en France m’a permis de découvrir des approches innovantes de production que je pourrai réutiliser en Haïti ».

Volontariat culturel : une expérience riche et fédératrice

Dans un pays en proie au désordre et à la violence, la culture apparaît pour chacun des volontaires du programme comme un vecteur de reconstruction du lien social, d’inclusion et de protection du patrimoine haïtien. Pour Chrismaëlle, aucun doute sur l’importance de cette mission de service civique international, car « plus on aura de personnes engagées, plus on pourra préserver le patrimoine culturel ».

Et c’est bien l’un des enjeux du vaste projet Tanbou, avec la création d’une Fabrique des arts à Port-au-Prince et l’accompagnement dans la professionnalisation des artistes et opérateurs culturels. Hasner Gelin, également volontaire de la première cohorte en mission de service civique au Festival des Francophonies à Limoges, ne perd pas de vue l’objectif final car « comme tous les volontaires haïtiens, [il est] ici pour le renforcement et l’avancement du secteur culturel haïtien ».

« Cette immersion dans l’écosystème des ICC en France m’a permis de découvrir des approches innovantes de production que je pourrai réutiliser en Haïti »

Chrismaëlle Thermidor, volontaire haïtienne à la Friche de la Belle de Mai

La plupart d’entre eux pratiquent déjà une ou plusieurs activités culturelles et artistiques. Tous ont la conviction que la culture contribue à l’amélioration des relations au sein de la société. C’est ce que rappelle Emmanuella Michel, volontaire récemment déployée en mission de service civique dans la salle de spectacle du Rocher de Palmer, à Bordeaux. « Les ICC représentent un immense potentiel pour transformer notre société, et chaque voix, chaque création compte. Il ne faut pas hésiter à sortir de sa zone de confort, à voyager, à explorer d’autres modèles pour mieux enrichir son propre parcours artistique ». Et c’est précisément ce qu’apporte une mission de V.I.E.S grâce à la découverte d’une autre culture, d’autres pratiques artistiques et de nouveaux modes de vie !

En mode « Équipe France » pour construire des projets communs et mener des actions ambitieuses

En introduction de ce temps d’échanges, Sophie Renaud, directrice des coopérations et dialogues des sociétés à l’Institut français, s’est félicitée de la mise en œuvre du programme Tanbou avec France Volontaire et l’AFD sur trois grands axes que sont l’accompagnement de la construction de la Fabrique des arts en Haïti, l’accompagnement à la préservation du patrimoine et la professionnalisation des acteurs. Ce dernier volet du programme Tanbou est rendu possible par l’intermédiaire du V.I.E.S, qui apparait plus que jamais comme un outil puissant pour le développement des activités de la culture et de l’art, mais également de la reconstruction du lien social, l’apprentissage du travail en commun, le renforcement de la société civile, l’inclusion des jeunes et la promotion de l’égalité femmes-hommes. L’occasion pour Sophie Renaud de souligner « l’efficacité de la coopération entre les opérateurs français autour de projets communs ».

A l’Institut français le mercredi 9 octobres 2024. © France Volontaires 

Pour France Volontaires, le programme Tanbou est aussi « l’occasion de retravailler avec Haïti, l’un des premiers pays de déploiement du volontariat » comme l’a rappelé Thomas Cossé, directeur du réseau et des programmes. « Si la brutalité de l’arrêt des missions nous a affectés, notre partenariat avec l’Institut français et l’AFD sur le programme Tanbou nous redonne beaucoup d’espoir ! Notre ambition est encore plus forte pour développer la coopération entre nos pays ». Des ambitions de coopération manifestement partagées par tous les opérateurs mobilisés sur ce projet, comme l’AFD, qui confirme par l’intermédiaire de Gaëlle Mareuge, chargée de mission ICC, que « c’est ce travail en commun qui permet d’avoir un beau projet et des résultats à l’arrivée ». Ainsi, elle encourage chaque volontaire à « profiter de ce temps de volontariat pour acquérir des compétences, vivre de nouvelles expériences et pouvoir enrichir Haïti ensuite ».

Le projet Tanbou

Alors qu'Haïti se trouve dans une situation économique particulièrement fragile, le projet Tanbou entend contribuer à la création de revenus dans le secteur des industries culturelles et créatives de l'île, et permettre en outre de restaurer du lien social. Dans cette optique, un nouvel espace culturel, la Fabrique des arts, va être édifié à Port-au-Prince, la capitale du pays afin de favoriser la création dans des domaines culturels pluridisciplinaires et de mettre en valeur le patrimoine local.

La deuxième cohorte de volontaires arrivée fin septembre. © France Volontaires 

Arsène et Stéphane dans la lumière des Jeux olympiques

Arsène et Stéphane au mois de juillet à Paris. © France Volontaires

Pendant tout l’été olympique, Arsène et Stéphane se sont investis pour faire de l’événement une réussite en s’engageant comme volontaires. Le premier, jeune sportif béninois sur la base de loisirs d’Etampes, était parrainé par le second, salarié d’EDF : l’entreprise, partenaire des Jeux olympiques, s’était en effet associée à France Volontaires dans le cadre du programme « Terre de Jeux Paris 2024 ». On a fait le bilan de l’opération avec eux lors d’un entretien croisé.

L’un vient du Bénin quand l’autre est originaire de banlieue parisienne, et quelques années les séparent… Rien ne prédisposait donc à ce qu’ils se croisent un jour. Mais, magie des Jeux Olympiques, Stéphane et Arsène ont passé l’été main dans la main à participer à ce grand événement mondial, réunis par le sport, leur désir d’engagement et la belle initiative d’EDF.

Au-delà de son implication dans l’organisation des Jeux (pensons à la magnifique vasque qui a ébloui le monde entier), l’entreprise a en effet décidé d’accompagner dix jeunes volontaires venus du monde entier, en leur offrant le soutien d’un parrain ou d’une marraine, salarié du groupe, afin de vivre au mieux leur mission en France. Stéphane Nouyoux et Arsène Azizaho faisaient partie de ces binômes de choc qui ont permis de faire de ces Jeux une magnifique réussite sportive et solidaire

Stéphane, pourquoi s'être porté candidat au parrainage d’un des volontaires du programme Terre de Jeux de France Volontaires ?

Je suis un enfant du Val-Fourré, un quartier qu’on qualifie parfois de difficile à Mantes-la-Jolie. Je sais que tout le monde ne part pas avec les mêmes chances dans la vie. Moi j’en ai eu un peu, je m’en suis bien sorti, mais ça n’a pas été le cas de tous mes camarades de classe de l’époque. Alors aujourd’hui, je m’investis auprès des jeunes. Par exemple je fais de l’aide au devoir avec un collégien depuis qu’il est en sixième (il est aujourd’hui en quatrième). Donner un coup de main, pour moi c’est naturel !

Quand EDF, mon employeur, a décidé de s’associer au programme de France Volontaires, on nous a soumis une liste de jeunes en provenance d’une dizaine de pays partenaires, je me suis porté candidat pour en parrainer un qui pouvait être francophone ou anglophone. Finalement, j’ai composé ce beau duo avec Arsène, qui est originaire du Bénin.

Arsène, volontaire du programme Terre de Jeux Paris 2024, était en mission dans la base de loisirs d’Etampes avec l’UCPA. Il était parrainé par Stéphane, salarié d’EDF. © France Volontaires

Arsène, comment s’est passée la rencontre avec Stéphane ?

Stéphane a été super accueillant. Je suis arrivé dans le courant du mois de mai 2024, on s’est rencontrés pour la première fois lors d’un événement organisé par EDF à l’Insep (l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance). Par la suite, début juillet, avant le début des Jeux olympiques, il m’a proposé d’aller faire une balade à vélo pour découvrir Paris. J’ai dû apprendre avant, car je n’étais encore jamais monté sur un vélo jusque-là ! Au final, des dix binômes qui ont été mis en place dans le cadre de ce programme, je pense que nous sommes l’un des plus actifs.

Stéphane, concrètement, comment s’est déroulé ce parrainage au quotidien ?

Dans notre mode de fonctionnement au quotidien, on s’est envoyé pas mal de sms et on a aussi beaucoup discuté de ce qu’on faisait chacun de notre côté, moi en France et lui au Bénin.

On a essayé d’avoir un maximum d’échanges même s’il était très pris pour sa mission sur la base de loisirs d’Etampes, avant et pendant les Jeux olympiques, sachant que j’étais moi-même bénévole lors de l’événement.

Arsène, quel souvenir garderas-tu de ton volontariat en France ?

Dès mon arrivée, l’équipe de l’UCPA qui m’a accueillie pour ma mission à Étampes s’est occupée de moi, elle m’a formé pour être efficace dans la « zone de célébration » (les sites gratuits ouverts au public pendant les Jeux). Je garde en particulier un super souvenir du passage de la flamme olympique sur place. J’ajouterai que la mission que j’avais pendant les Jeux paralympiques en tant qu’équipier transport m’a également permis de rencontrer des athlètes, faire des selfies avec eux et même toucher des médailles. À tous points de vue, cette mission restera une expérience inoubliable.

Bio express

Arsène Azizaho est un jeune béninois de 25 ans qui pratique le volley-ball. Après des études de sciences naturelles, il s’est finalement réorienté vers un parcours universitaire dans le journalisme et la communication. Il souhaite orienter sa carrière professionnelle vers la communication digitale et les réseaux sociaux.

Volontourisme: « En total décalage entre nos intentions et la réalité »

 © Sarah Cayre / France Volontaires

Le volontourisme, forme de tourisme mêlant voyage et engagement solidaire, séduit ceux en quête de sens et désireux d’aider. Derrière des intentions souvent louables, se cache un modèle marchand : des séjours payants proposés par des organisations qui tirent profit de l’engagement volontaire, parfois au détriment des communautés locales.
Pour Emma, l’envie de faire du volontariat en Afrique est venue en partie grâce aux réseaux sociaux. Mais dès son premier voyage au Togo à 19 ans, elle a vite déchanté :  ni formée ni encadrée par l’organisme avec lequel elle était partie, elle a très mal vécu une mission à l’intérêt douteux pour les populations locales. Elle témoigne de cette mauvaise expérience de “volontourisme”.

Juste avant le départ

” Me sentant perdue et en quête de sens, j’ai décidé, comme beaucoup d’autres, de me lancer dans un « voyage humanitaire ». Ma sœur, qui a pris en charge toute l’organisation, m’a accompagnée dans cette aventure. Pour vous dire à quel point je n’étais pas impliquée, je ne savais même pas où se trouvait le Togo en Afrique.

Centrée sur mes propres soucis, je me suis laissée porter sans vraiment réfléchir. J’ai commis toutes les erreurs possibles : je n’ai pas pris le temps d’étudier le pays ni sa culture, j’ai choisi de travailler avec des enfants sans avoir ni les compétences ni la formation nécessaires, et j’étais émotionnellement indisponible pour affronter ce qui m’attendait.”

Volontourisme : ce que j'ai vécu pendant la mission

“Pendant cette expérience, je me suis vite rendu compte que je n’étais pas prête. J’avais constamment l’impression d’être une imposteuse, une sensation qui ne me quittait pas. Je pleurais chaque jour en découvrant les histoires de certaines personnes, surtout des enfants. Je n’avais ni la patience, ni la maturité, ni la présence d’esprit nécessaires pour m’occuper d’enfants. À 19 ans, sans compétences ni diplôme dans le secteur, j’étais complètement dépassée par la situation. Ma sensibilité était à fleur de peau, et personne ne m’avait préparée à cela.

Je n’avais reçu aucune formation ni consignes avant d’arriver.  Physiquement, je n’étais pas non plus à la hauteur. Porter des briques de 25 kg pour construire une bibliothèque sous une chaleur écrasante de 40 degrés était bien au-delà de mes capacités. Rien n’était organisé à l’avance. Tout se faisait à la dernière minute, et en réalité, nous n’avions pas de travail structuré. Nous nous contentions de ranger et de nettoyer la salle de jeux, d’aider les maçons à porter des briques ou à défricher, de faire jouer les bébés qui n’allaient pas encore à l’école, de rendre visite à des familles, de distribuer le goûter aux enfants, et d’organiser des activités pour eux le week-end. Au fond de moi, je sentais que quelque chose n’allait pas avec l’association.”

"L’association ne débloquait pas de fonds pour les enfants qui nécessitaient des soins de santé, alors que nous avions payé pour couvrir ces frais"

“Dès que nous essayions de contacter les dirigeants pour obtenir des réponses, c’était silence radio. Ils ne répondaient plus.  Au fur et à mesure, je cherchais à discuter plus précisément avec les bénévoles qui étaient là depuis plus longtemps, pour savoir ce qu’ils pensaient réellement de l’organisation.

J’interrogeais aussi nos animateurs pour comprendre leur opinion sur leur employeur. Nous avons découvert qu’ils travaillaient 24 heures sur 24 et que leur salaire était dérisoire comparé au salaire moyen au Togo. Parfois, ils n’étaient même pas payés. Nous nous posions énormément de questions sur la différence entre ce qu’ils recevaient et ce que nous, les bénévoles, versions à l’association. Le plus troublant, c’était de constater que l’association ne débloquait pas de fonds pour les enfants qui nécessitaient des soins de santé, alors que nous avions payé pour couvrir ces frais, ainsi que pour leur scolarité. J’ai fini par me disputer violemment avec les dirigeants, frustrée par leur manque de transparence.

Je commençais aussi à comprendre que notre présence dérangeait certains parents. Beaucoup d’entre eux acceptaient notre aide simplement pour ne pas nous vexer, et cela me mettait de plus en plus mal à l’aise. Ce décalage entre nos intentions et la réalité m’a poussée à remettre en question tout ce que je faisais là. Mais c’est à mon retour en France que j’ai compris le concept de white savior* et de volontourisme. 

Après la mission, ouvrir les yeux sur le volontourisme

“Au Togo, j’étais avec six autres filles, dont Ana, qui était très suivie sur les réseaux sociaux, notamment sur TikTok. Elle avait documenté tout son voyage et recevait énormément de commentaires. Si la majorité étaient encourageants, une partie critiquait nos actions au Togo. Au début, nous ne comprenions pas ces reproches. Peut-être qu’au fond, nous ne voulions pas admettre que ce que nous faisions n’avait servi à rien et que nous avions, sans le vouloir, contribué à une forme de marchandisation de la pauvreté. Après des heures de discussions, parfois même des disputes, nous avons fini par reconnaître que nous étions tombées, sans le savoir, dans les filets du volontourisme.

Pourtant, cette expérience n’a pas été entièrement sans valeur. Nous étions toutes sensibles aux questions de justice sociale et avions tissé des liens avec le chef du village. Lors d’une dernière discussion dans son bureau, nous avions imaginé ensemble un projet visant à fournir un système d’assainissement durable aux habitants d’Assomé pour réduire le taux de paludisme. C’est ainsi qu’est née notre propre association, Akpel’eau, avec pour objectif de ne pas reproduire les erreurs que nous avions vécues. La construction des valeurs d’Akpel’eau a pris des mois. Une chose était sûre : nous allions sensibiliser les autres aux dangers du volontourisme tout en agissant pour la solidarité.”

* La notion de “sauveur blanc” désigne les actions mises en scène par une personne occidentale dans un pays défavorisé afin de se valoriser positivement.

Le volontourisme, qu'est ce que c'est ?

Cette forme de tourisme qui conjugue voyage et engagement volontaire a connu un fort engouement en France depuis les années 2000. Jouant sur la quête de sens des personnes en désir d’engagement, des organisations proposent des séjours payants qui ne répondent pas aux critères d’un volontariat éthique et responsable, bien souvent au détriment des communautés d’accueil et des personnes qui y participent. Pour éviter de participer à une mission relevant du volontourisme, passez par France Volontaires, plateforme du volontariat d’échange et de solidarité (VIES), qui vous garantit des missions éthiques et responsables avec l’ensemble de ses membres (associations, ONG et collectivités locales).

Bio express

Emma Ricoul a 22 ans. Il y a trois ans, elle a quitté ses études de commerce international pour une année sabbatique. Elle s’est retrouvée à Malte, aux Pays-Bas, au Mexique et enfin au Togo, où elle a vécu cette expérience de volontourisme. Après cette pause, elle a repris des études en développement durable où elle a pu développer son association, Akpel’eau, avec sept autres personnes. Elle est aujourd’hui étudiante en solidarité internationale.
Emma Ricoul

La Patagonie et les Alpes coopèrent pour un tourisme durable

En Patagonie, les grandes calottes glaciaires ont reculé d’un kilomètre depuis le début des années 90. © Man Kwan / Unsplash

Face au changement climatique, les acteurs du tourisme dans les Alpes et en Patagonie argentine ont décidé de se serrer les coudes : les deux territoires ont mis en place des échanges et une stratégie commune pour une gestion durable du tourisme. Ils coopèrent dans le cadre du projet « Des Montagnes et des lacs », qui a débuté en mai 2023 et prendra fin en avril 2025. Un binôme de volontaires franco-argentin a participé aux échanges.

Les Alpes européennes pourraient perdre 34% de leur volume de glace d’ici 2050. Cette statistique, effrayante, est le résultat d’une étude réalisée par l’université de Lausanne (Suisse) en coopération avec l’université Grenoble-Alpes. Dans le sud de l’Argentine, la Patagonie est quand à elle la région du monde qui connaît le plus haut taux de fonte: les grandes calottes glaciaires ont ainsi reculé d’un kilomètre depuis le début des années 90. Pour ces deux régions du monde, pour qui le développement économique passe par un tourisme raisonné, la prise en compte des enjeux climatiques est devenue une véritable priorité.

 © Mikhail Mokrushin/ Unsplash

Penser le tourisme durable à l’échelle internationale

En 2023, elles ont ainsi décidé de marcher main dans la main en créant le projet « Des montagnes et des lacs ». Coordonné par ResaCoop, il regroupe des opérateurs techniques comme l’ONG Tétraktys , spécialisée dans le tourisme durable et l’Ecole nationale des sports de montagne. L’objectif est d’accompagner les collectivités locales* françaises et argentines dans leurs réflexions sur le sujet. Alejo Apochian, jeune argentin de 21 ans, a réalisé une mission de volontariat de solidarité internationale (VSI) auprès de l’ONG grenobloise de décembre 2023 jusqu’au début du mois d’août 2024.

« J’ai toujours vécu en Patagonie, j’ai un fort engagement pour mon territoire, et l’opportunité d’une expérience de quelques mois à l’étranger me semblait pertinente. On pense trop souvent à échelle locale alors que d’autres structures connaissent le même genre de problématiques à l’échelon international », explique le jeune homme. « Quand on élargit son niveau de réflexion et qu’on joint ses efforts, on s’enrichit forcément. »

"Le tourisme post-covid a créé une massification touristique qu’il faut apprendre à maîtriser en prenant en compte les contraintes environnementales."

Bastien Montovert, en service civique au sein de l’ONG Tétraktys

Avec son compère Bastien Montovert (23 ans), qui est pour sa part en service civique, ils ont formé un efficace binôme de volontaires franco-argentin au sein de Tétraktys. Ces derniers ont en particulier travaillé autour de la question du tourisme de randonnée, un véritable savoir-faire pour les acteurs du tourisme alpin que ces derniers entendent partager avec leurs homologues sud-américains. La Route des sept lacs, dans la province de Neuquén, commence en effet à devenir un lieu de référence pour les marcheurs du monde entier.

Des ateliers sur le changement climatique pour un tourisme plus responsable

Avec les difficultés qui vont avec : « Le circuit est géré par des communes qui connaissent de fortes croissances de population et des services publics qui ne suivent pas toujours derrière », détaille Bastien. « L’explosion du tourisme post-covid a par ailleurs créé une massification touristique qu’il faut apprendre à maîtriser en prenant en compte les contraintes environnementales. C’est la clef pour assurer un développement durable des activités ».

Les deux volontaires ont plus globalement participé à l’ensemble des activités mises en place dans le cadre du projet Des montagnes et des lacs : l’accueil d’une délégation argentine dans les Alpes ou l’organisation d’ateliers sur le changement climatique dans les collèges et lycées de la région. Ils ont aussi réalisé une vidéo où argentins et français détaillent les effets concrets de la hausse des températures sur leur environnement et leur quotidien.

Après huit mois de mission, Alejo est reparti finir son cursus universitaire en sciences biologiques dans le sud de l’Argentine, avant, il l’espère, de devenir gardien de parc national. Bastien est encore chez Tétraktys pour quelques semaines. « Avoir évolué ainsi en binôme avec un Argentin a été plus que positif. Cela gomme les effets négatifs que peut représenter le fait de travailler avec des gens qui sont loin. C’est une bien meilleure gestion de l’interculturalité », conclut-il.

* La communauté de communes de la Matheysine, la mairie de Chamrousse et la communauté de communes de l’Oisans côté français, la Province de Neuquén, les communes de Villa la Angostura et Villa Traful côté argentin.

Qu’est-ce que le tourisme durable ?

Le tourisme durable est une approche du tourisme qui vise à minimiser son impact sur l’environnement, tout en contribuant au développement économique et social des territoires visités. Selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), il s’agit d’un tourisme qui tient pleinement compte de ses impacts économiques, sociaux et environnementaux actuels et futurs, en répondant aux besoins des visiteurs, des professionnels, de l’environnement et des communautés d’accueil. Concrètement, cela signifie adopter des pratiques respectueuses de la nature, favoriser les économies locales, promouvoir des modes de déplacement à faible empreinte carbone et sensibiliser les voyageurs aux enjeux environnementaux et culturels des destinations qu’ils explorent.

Regarder le reportage réalisé par Alejo et Bastien

Le programme EnLAzando

Alejo Apochian a réalisé sa mission en France dans le cadre du programme EnLAzando. Celui-ci, mené depuis 2020 par France Volontaires, vise à mettre en œuvre une coopération durable entre la France et six pays d’Amérique du sud : la Bolivie, la Colombie, l’Equateur, le Paraguay, le Pérou et, depuis 2022, l’Argentine. EnLAzando a pour objectif principal d’appuyer la structuration de réseaux et d’acteurs (organisations, volontaires, entreprises, universités, États, etc.) pour construire une vision commune du volontariat et créer les conditions d’un volontariat responsable et solidaire en Amérique du Sud.

 © Nicolas Weldhing / Unsplash

Bio express

Alejo Apochian a 21 ans. Il suit des études dans le domaine des sciences biologique en Argentine, et a réalisé une mission de volontariat de solidarité internationale (VSI) de huit mois au sein de l’ONG Tétraktys.
Alejo Apochian
Volontaire de solidarité internationale

Bio express

Bastien Montovert a 23 ans. En dernière année de master Tourisme parcours Monde latino-américain à l'ESTHUA d'Angers, il s’est spécialisé au fur et à mesure de son parcours professionnel et universitaire sur les formes de tourisme alternatives en milieu rural. Il réalise une mission de service civique au sein de l’ONG Tétraktys à Grenoble.
Bastien Montovert
Service civique

L'organisme d'accueil

Tétraktys est une ONG française, basée dans la capitale des Alpes, Grenoble. Son leitmotiv ? Le développement touristique et la valorisation des patrimoines comme vecteur de développement local pour les territoires ruraux du monde entier.

Destin croisé pour deux fans de slam

© France Volontaires

Juliette Roest  et William Mendy, alias Slam Korban, ont une passion commune : le slam. Lui est sénégalais, elle est française. Leurs routes se sont croisées au sein de l’association Africulturban, à Dakar, où William assurait des ateliers d’écriture tandis que Juliette était volontaire de solidarité internationale (VSI). On les a interrogés sur leur amour pour cet art oratoire.

Comment avez-vous découvert le slam ?

William : J’ai commencé à m’intéresser au slam après avoir passé mon bac, en 2017. Au lycée, il y avait un club de littérature, d’arts et de philosophie. C’est là que j’ai commencé à m’intéresser à la poésie. Il y a ensuite eu un concours de jeunes talents organisé par l’association Africulturban, et c’est ainsi que j’ai pu commencer à véritablement m’adonner au slam au sein de cette structure, dans laquelle j’ai fini par animer des ateliers.

Juliette : J’ai réalisé des études dans le domaine des arts appliqués (graphisme et design graphique), mais je me suis aperçue que ce n’est pas vers cela que j’avais envie d’aller. Cela a engendré une remise en question personnelle. J’ai eu envie de partir en volontariat pour donner une nouvelle direction à ma vie, sur les conseils de ma sœur qui était déjà partie en mission. C’est ainsi que j’ai été recrutée par l’association Africulturban, et que j’ai rencontré William, environ deux à trois semaines après mon arrivée. C’est comme ça que mon aventure avec le slam a commencé.

Pour vous, quel est l’intérêt de cet art ?

William : Pour moi, c’est avant tout une façon d’exprimer des messages de paix, de vivre ensemble, d’interculturalité. J’essaie aussi d’écrire des textes qui sont en lien avec la protection de l’environnement, la liberté ou la décolonisation mentale de l’Afrique. Mais au-delà des textes, le slam est pour moi avant tout un art de scène. C’est là que tout se joue.

Juliette : Moi à la base ce que j’aime c’est la poésie. Comment créer un texte ? Comment faire passer une émotion ? Je n’avais jamais fait de scène avant d’arriver au Sénégal, donc ça a été un effort pour moi de passer de la poésie au slam. Mais après avoir franchi le cap une première fois, je n’ai plus eu envie de m’arrêter ! C’est d’autant plus intéressant dans un pays « aux mille langues ». Certains déclament en français, d’autres en wolof, d’autres encore dans leur dialecte… C’est une façon « d’honorer la langue » comme nous l’a souvent répété William dans ses ateliers.

"Au Sénégal, le slam est un art oratoire très ancré dans la société."

Juliette Roest

"Le slam est avant tout un art de scène. C'est là que tout se joue."

William “Slam Korban”

La performance de William lors de la grande soirée du slam francophone à Casablanca le 20 mars 2024.

Vous avez tous deux réalisé des missions de volontariat : comment cela s’est-il déroulé ?

William : J’ai réalisé un service civique à partir de janvier 2022 via Cool’eurs du Monde à Saint-André-de-Cubzac, en Gironde. Mon rôle était d’organiser des activités d’écriture autour du slam, du rap, et de la culture hip-hop en général. J’ai également pu participer à un festival, Balance ton slam. Au-delà de l’intérêt artistique, il y avait aussi un aspect plus sentimental, dans la mesure où cela m’a permis de revoir mon grand-père, qui vit en France et que je n’avais pas vu depuis 13 ans.

Juliette : Chez Africulturban, j’étais chargée pour partie de missions dans l’événementiel, et aussi de mettre en place des ateliers pour enfants. J’avoue que le retour a été très dur, car pour moi cela a constitué le voyage de ma vie. On est bien loin du tourisme, c’était avant tout une véritable aventure culturelle. A mon retour à Bordeaux, je n’ai pas ressenti la même envie de monter sur scène, et j’ai mis un peu l’écriture de côté. Au Sénégal, le slam est un art oratoire très ancré dans la société, il y a une énergie qu’on perd un peu ici en France, je pense…

Quels sont vos projets pour l’avenir ?

William : Après avoir participé aux Journées du volontariat français à l’automne 2023 avec France Volontaires, j’ai participé à la Semaine de la francophonie au Maroc, qui s’est déroulée au printemps dernier. Et actuellement, je prépare un projet de sept nouveaux titres, un rassemblement de textes en français que j’ai écrit au cours de mes rencontres.

Juliette : Je vais reprendre des études dans le domaine de l’éducation socio-culturelle. Je me dis que ma passion pour l’écriture pourrait trouver à s’appliquer auprès d’un public parfois un peu marginalisé.

Juliette et William lors des Journées du volontariat français en octobre 2023 à Paris.  © France Volontaires

L’été en forme olympique de Christopher

Christopher Djonouma, volontaire du programme Terre de Jeux Paris 2024, début août 2024 à Vincennes (94). © France Volontaires

Arrivé courant juin dans la capitale, Christopher est l’un des 80 volontaires du programme Terre de Jeux Paris 2024. Ce Tchadien, passionné de basket, sera déployé à l’aéroport de Roissy pour accompagner les athlètes paralympiques dès la fin du mois d’août. Lors des épreuves qui se sont achevées il y a quelques jours, il était en mission dans la fanzone du château de Vincennes : nous l’y avons suivi une après-midi.

D’habitude, c’est l’un des hauts lieux du tourisme francilien : le château de Vincennes accueille chaque année plus de 100.000 visiteurs, curieux de découvrir la demeure du roi Charles-V qui y avait élu domicile au XIVe siècle. En cet après-midi du mois d’août, les amateurs d’histoire sont peut-être au rendez-vous, mais ce sont surtout les fans de sport qui se sont regroupés dans l’immense cour du monument historique. A l’occasion des Jeux olympiques, deux écrans géants y ont été installés pour suivre les épreuves. Au programme cet après-midi là : des demi-finales de sports collectifs ou de tennis de table, de la boxe ou du kitefoil…

En mission dans la fanzone des Jeux Olympiques de Vincennes

A Vincennes, on peut donc jouer les supporters mais il est aussi possible de mettre en œuvre ses propres talents sportifs : un stand de tir, une rampe de skate, un playground de basket et même… une vague de surf artificielle ont été installés dans l’enceinte du bâtiment. L’encadrement des activités est géré par l’Union nationale des centres sportifs de plein air (UCPA). Objectif : permettre aux jeunes (et moins jeunes) de se prendre, le temps de quelques heures, pour l’un des héros olympiques qui passent sur les écrans.

Christopher fait partie du staff qui coordonne le bon fonctionnement de ces ateliers sportifs. Au mois de juin, il est arrivé depuis le Tchad comme volontaire dans le cadre du programme Terre de Jeux Paris 2024 coordonné par France Volontaires. D’abord affecté au siège de la fédération à Arcueil, il a ensuite été envoyé sur la fanzone de Vincennes pour donner un précieux coup de main. Talkie-walkie en main, Christopher attend qu’on lui fasse signe pour intervenir : « Je suis là à chaque fois qu’on me sollicite. Parfois il faut organiser les files d’accès aux activités, à d’autres occasions on me demande de déplacer du matériel » explique le grand gaillard qui dépasse le mètre 90.

Justement, son talkie se met à grésiller : cette fois, on le réclame pour venir réaliser une petite vidéo du quiz qui est organisé sur la petite scène. Sous le vif soleil estival, l’animateur enchaîne les questions : «Quelle est la longueur exacte d’un marathon ? », « Dans quelle ville ont eu lieu les premiers JO modernes ? »… Christopher, lui, enregistre sur son téléphone les réponses des participants, qui gagneront des places pour la finale des épreuves d’athlétisme au Stade de France. « Moi j’aurais préféré des billets pour la finale du basket », ajoute-t-il dans un grand sourire.

Christopher et un membre du staff de l’UCPA renseignent une visiteuse de la fanzone du château de Vincennes. © France Volontaires

Avec sa joie de vivre et implication constante, Christopher a convaincu tout le monde sur le site. « Franchement, c’est un volontaire particulièrement volontaire », s’amuse l’un de ses collègues quand on lui demande ce qu’il pense de la présence du jeune homme sur le terrain.  Et lui, que pense-t-il de cet été olympique, et quel souvenir compte-t-il garder de tout cela ? « Honnêtement, j’ai l’impression qu’il m’arrive un truc extraordinaire tous les jours », s’enthousiame-t-il. « Même si je n’ai pas pu croiser d’athlètes, j’ai tout de même défilé sur les Champs Elysées pour le 14-juillet, et j’ai même pu visiter le ministère des Sports. Tout cela en seulement un mois et demi ! ».

De fait, la fin des JO n’a pas signé la fin de la mission de Christopher, bien au contraire. A nouveau mobilisé pour les Jeux paralympiques début août, il sera cette fois affecté à l’aéroport de Roissy. Pas trop déçu de s’éloigner de l’univers sportif ? « Pas du tout, au contraire. Je suis fan d’aviation, ça sera une autre nouvelle aventure », conclut celui pour qui tout semble être l’occasion de prendre du plaisir. Aux JO comme aux Paralympiques, Christopher est un volontaire en or.

Le programme Volontaires - Terre de Jeux Paris 2024

En partenariat avec le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 et avec le soutien du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, France Volontaires a lancé le programme Volontaires Terre de Jeux Paris 2024 : 80 volontaires internationaux vont être mobilisés partout en France en parallèle de cet événement sportif d’envergure. Ce programme répond à un double objectif : soutenir l’engagement des jeunes des pays dits « du Sud » auprès d’organismes français intervenant sur la thématique « sport et développement » ; nourrir l’objectif d’héritage porté par Paris 2024, particulièrement dans la perspective des Jeux Olympiques de la Jeunesse de Dakar 2026. Les volontaires réalisent des missions de Service civique et de Volontariat de solidarité internationale en France et participeront en tant que volontaires JO/JOP, à la bonne organisation des Jeux.

L'organisme d'accueil

En séjour de vacances ou en activités de loisir au quotidien, les éducateurs sportifs de l’UCPA accompagnent chaque enfant, adolescent et jeune adulte, dans la découverte et le perfectionnement de sports urbains et de nature. Ses activités sont proposées en France et à l’international, à la mer, à la montagne ou en ville.

Un toit pour les familles sinistrées du fleuve Sénégal

© Thomas Limousin / France Volontaires

En Mauritanie, un projet d’aménagement urbain doit permettre la reconstruction de logements à Kaédi : située le long du fleuve Sénégal, la ville a en effet subi des inondations en 2022, laissant plusieurs milliers de personnes sans logements. Celui-ci, financé par une association française, va permettre de redonner un toit convenable à quarante familles.

Cité historique du Fouta-Toro, le royaume qui dominait la vallée du fleuve Sénégal jusqu’à l’arrivée des colons, Kaédi abrite une diversité de populations et de groupes ethniques. On y parle toutes les langues de Mauritanie et des régions avoisinantes. Une ancienne mosquée, à l’architecture soudano-sahélienne, domine une vieille ville sillonnée de rues étroites. Entourée de waalo, ces terres fertiles cultivables en période de décrues, Kaédi a toujours bénéficié d’une agriculture riche et diversifiée grâce au fleuve. Malheureusement, sa terre argileuse peut parfois être source de désastre. Les dernières inondations en août 2022 ont détruit des centaines d’habitations, laissant des milliers de personnes sans logements.

Les sinistrés ont dans un premier temps pu bénéficier des réseaux de solidarités locaux, puis les Kaédiens du monde entier se sont mobilisées pour apporter leurs soutiens. Le Groupe de recherche et de réalisations pour le développement rural (GRDR), association française créée sous l’impulsion de la diaspora, a ainsi pu lancer un projet de reconstruction des maisons effondrées et a obtenue des subventions de la Fondation Abbé-Pierre. Organisation importante dans le développement de la vallée du fleuve Sénégal, le GRDR travaille en collaboration avec les collectivités territoriales pour renforcer les politiques de décentralisation. Depuis longtemps imprégnée du volontariat, l’organisation accueille quatre volontaires à Kaédi sur différents projets dont Léo, volontaire de solidarité internationale (VSI).

Léo en visite sur un chantier de reconstruction d’un logement détruit lors des inondations. © Thomas Limousin / France Volontaires

Recruté il y a deux ans sur le programme Maîtrise et adaptation des villes intermédiaires au Sahel (MAVIL), il a contribué à la rédaction d’un « portrait de territoire », un état des lieux de la commune censé orienter les choix politiques en matière de développement local. Il accompagne la commune de Kaédi dans la structuration d’une politique d’aménagement urbain, jusque-là embryonnaire. Il participe également au projet de reconstruction des logements effondrés.

Une centaine d'habitations détruites par les inondations du fleuve Sénégal

Lorsqu’il marche dans les rues de la ville, on le reconnaît vite : sa peau blanche, son mètre 90 et ses cheveux longs attirent évidemment l’attention. « Léo ! Léo ! », des enfants l’appellent au loin. « J’aime vivre ici, c’est un dépaysement quotidien », explique-t-il sur le chemin d’un chantier. La Mauritanie est son premier pays de mission, urbaniste de formation, il est confronté à des problématiques étudiées lors de ses études. « La thématique de la ville africaine m’intéresse beaucoup, les petites villes vont absorber toute la croissance des populations. Kaédi va doubler dans 20 ans, passant de 60 à 120 000 habitants. »

Sur la centaine d’habitations détruites, quarante logements jugés prioritaires ont bénéficié du soutien du GRDR. La priorité des logements vulnérables a été définie en concertation avec les comités de quartiers. L’association finance la reconstruction et propose aux bénéficiaires de rebâtir en banco ou en ciment. Le banco est un matériau de construction traditionnel en Afrique subsaharienne, fait de terre argileuse et de paille hachée. Il a l’avantage d’être un excellent isolant thermique. Les pièces de la maison restent fraîches malgré le fait que les températures à Kaédi excèdent les 40 degrés une grande partie de l’année. Un maçon superviseur est payé par le GRDR pour suivre l’état d’avancement des travaux.

 

La population de Kaédi va doubler dans 20 ans, passant de 60 à 120 000 habitants. © Thomas Limousin / France Volontaires

Dans une petite concession du centre-ville, la réhabilitation est bientôt terminée. Un logement avec trois pièces pouvant accueillir une famille. Léo a appris quelques mots en Haalpulaar. Il demande au propriétaire si les briques en banco sont bien originaires de Kaédi. Celui-ci lui répond que oui, il existe des ateliers le long du fleuve. Les fondations restent néanmoins en ciment, plus résistante face aux crues. « Ici, c’est une zone inondable dans Kaédi, lors de la saison des pluies, ça ruisselle, ça peut être très dangereux pour les populations ». Au bout de trois ans, le GRDR arrive aux termes de la première phase du projet. « D’ici la fin mars, tous les travaux de réaménagements seront terminés, on aimerait par la suite étendre les actions à plus de ménages » explique Léo.

Également passionné de photographie, il a monté un projet d’exposition itinérante pour présenter les résultats du programme MAVIL. Déjà exposé à Saint-Louis au Sénégal, l’exposition est présentée à Kaédi en plein centre-ville. La population, curieuse, s’amasse autour des panneaux, c’est une satisfaction pour Léo: « L’avantage ici, c’est que je touche à tout, même si je fais principalement du travail de recherche, je participe aussi à la recherche de financement et je suis impliqué dans d’autres projets. C’est une expérience très riche. »

Bio express

Léo Brenet est diplômé de l'Ecole de l'aménagement durable des territoires (ENTPE) et de l'institut d'urbanisme de Lyon. Il est volontaire de solidarité internationale (VSI), en mission en Mauritanie depuis septembre 2021. Il a été recruté sur le programme Maîtrise et adaptation des villes intermédiaires au Sahel (MAVIL), et a contribué à la rédaction d’un « portrait de territoire ».
Léo Brenet
Volontaire de solidarité internationale

L'organisme d'accueil

Le GRDR Migration-Citoyenneté-Développement est une association internationale de droit français composée de professionnels (agronomes, économistes, sociologues, géographes, urbanistes, travailleurs sociaux…) qui mettent leur savoir-faire au service des populations des territoires sur lesquels il agit. Créé en 1969 sous l’impulsion de ressortissants d’Afrique de l’ouest vivant en France, le Grdr est l’une des rares associations menant des actions de développement à la fois dans les pays de départ, de passage et d’accueil (Afrique de l’Ouest, Maghreb et France).

J’accompagne les jeunes vers l’excellence sportive et scolaire

© Milédou

Juliette Briand, a été envoyée par la Guilde auprès de l’association Milédou (Leading Youth Sport and Developement) au Togo. Elle coordonne trois programmes autour du sport en général et du basket en particulier.

Pendant ma dernière année d'études, j'ai découvert la SEED Academy, une académie au Sénégal qui rassemble des basketteurs prometteurs de toute l'Afrique

pour les former à briller sur et en-dehors de terrains, et je me disais : « Wahou, travailler là-bas, ce serait le rêve ». Finalement, j’ai trouvé une mission en volontariat de solidarité internationale (VSI) chez Milédou, au Togo, qui s’inspire du fonctionnement de la SEED Academy. Cela m’a confirmé que je ne m’étais pas trompée dans ma projection.

Je suis donc responsable des programmes, et je coordonne notamment trois d’entre eux. Une ligue de basket se déroulant d’octobre à mars, cette ligue permet aux jeunes de se rencontrer et de voyager à travers tout le Togo. Elle est financée par les fonds d’appui à la société civile togolaise, soutenus par l’ambassade de France au Togo. Il y a également un centre de formation Élite, situé en milieu rural dans la région maritime. Ce centre accompagne cinquante jeunes vers l’excellence sportive et scolaire. Ce programme, inspiré par la Seed Academy, est financé par l’AFD et la FIFA, et soutenu par Play International et l’institut Diambars. Enfin, le programme Milés, destiné aux 18-25 ans, il assure le suivi des jeunes joueurs des différents programmes tout en favorisant leur progression académique et professionnelle. Milédou développe leurs compétences en les connectant à des réseaux professionnels, des formations et des conférences, les préparant ainsi à leur insertion professionnelle. Bref, je ne m’ennuie pas !

Je vis des moments inoubliables pendant cette mission. Je pense en particulier à la journée dédiée aux droits des femmes que nous avons organisée à Kouvé, un village situé à 1h30 de Lomé (la capitale du Togo), où nous sommes très actifs. Nous avions prévu des matchs et des activités communautaires pour marquer l’événement. À notre arrivée, les jeunes de Kouvé avaient préparé une danse et acheté des pagnes : ils m’en ont offert un en signe de gratitude. J’étais profondément touchée.

On se prépare à pas mal de choses en arrivant ici, mais c’est impossible de tout anticiper parce que le changement de vie est conséquent : culture, climat, habitudes, gestion des moustiques, coupures de courant, chaleur, etc. La différence culturelle a été un défi, mais aussi une grande source d’apprentissage. Ce n’est pas tant une difficulté qu’une opportunité enrichissante. J’espère pouvoir conserver certaines choses apprises ici dans ma vie future. Pour la suite, j’aimerais continuer de travailler dans le monde du sport avec une dimension sociale ou politique. En France ou à l’étranger, mon cœur balance, il me reste encore quelques mois, la suite me le dira.

Bio express

Juliette Briand, 25 ans, a obtenu un master en Strategic Business Developement à l’IEA de Toulouse avant de se spécialiser en intégrant un second master en Relations et affaires internationales à l’IEP d’Aix en Provence. Elle a par ailleurs créé un podcast sur le thème de l’orientation scolaire pour aider les jeunes et leur donner la voix. Envoyée par la Guilde auprès de l'association Leading Youth Sport and Developement Togo sur le programme Milédou, elle passe un an en mission au Togo, de décembre 2023 à décembre 2024.
Juliette Briand
Volontaire de solidarité internationale

L'organisme d'accueil

Milédou (LYSD) est née de la rencontre à Johannesburg (Afrique du Sud) en février 2012, entre l’actuel président de l’association et les dirigeants de la NBA Afrique. Depuis mars 2013 et le lancement des activités, Milédou des programmes et organise des événements avec pour but d'utiliser le sport comme porte d'entrée auprès des enfants et des adolescents. Objectif : créer des synergies avec les autorités locales, construire ou rénover les infrastructures sportives, et former les éducateurs pour mettre en place des environnements épanouissants pouvant contribuer au développement personnel de chaque jeune.