Passer au contenu principal

À Avoutokpa, un chantier solidaire franco-togolais redonne vie à la bibliothèque du village

Le village d’Avoutokpa, dans la région Maritime, a récemment accueilli une délégation de France Volontaires Togo*: cette visite s’inscrivait dans le cadre de la valorisatio d’un projet « Jeunesse et solidarité internationale » (JSI) et « Ville, vie, vacances et solidarité internationale » (VVV-SI) porté par Apprentis d’Auteuil et le Bureau National Catholique de l’Enfance (BNCE).

Ce dernier a réuni sept jeunes Français âgés de 15 à 17 ans, accompagnés de cinq encadrants de l’établissement Saint-Benoît d’Annecy (quatre éducatrices spécialisées et une psychologue). Du côté togolais, huit jeunes du BNCE, du même âge et engagés dans la vie associative du village, ont pris part à l’expérience.

Ces deux semaines de mission interculturelle et de chantier solidaire avaient pour objectif principal la réhabilitation de la bibliothèque du village d’Avoutokpa, avec des travaux de peinture, d’aménagement et de décoration réalisés en binômes franco-togolais. Le programme incluait également des ateliers éducatifs sur la citoyenneté, la santé et la protection de l’enfance, ainsi que des échanges culturels et moments de convivialité entre les deux groupes.

Visite de la bibliothèque

Un chantier solidaire entre jeunes Français et Togolais à Avoutokpa

L’encadrement français, assuré par les professionnels de l’établissement Saint-Benoît, spécialisés dans l’accompagnement de jeunes en situation de fragilité, a permis un suivi individualisé et bienveillant. Leur formation AESI et leur expérience éducative ont garanti une approche adaptée à chaque jeune. Côté togolais, le BNCE a mobilisé quatre encadrants, dont des animateurs et le responsable local, tous expérimentés dans l’organisation de projets de mobilité internationale et d’éducation populaire.

Présentation des jeunes et de l’équipe encadrante

Avant la visite officielle, les jeunes avaient été accueillis au bureau de France Volontaires Togo pour un temps d’échange sur l’interculturalité, les opportunités de volontariat et leurs premières impressions de terrain. Cette rencontre, centrée sur le dialogue et la compréhension mutuelle, a permis de poser les bases d’une coopération harmonieuse avant le chantier.

Accueil des jeunes et de leur encadrants à l’Espace Volontariats – 24.01.25

Le programme JSI-VVV, un levier d’éducation et de coopération franco-togolaise

La visite de terrain a été marquée par les interventions du directeur exécutif du BNCE, de la chargée de coopération Société civile à l’ambassade de France, et des responsables d’équipe.
Elle a été suivie de prestations artistiques (chorégraphie, pièce de théâtre) et de la projection d’une vidéo souvenir retraçant les activités du chantier, prochainement disponible.

Echanges avec une partie de l’équipe encadrante

Pièce de théâtre

France Volontaires et le BNCE renforcent l’engagement des jeunes au Togo

Le BNCE, actif depuis 2011, œuvre pour la défense des droits de l’enfant au Togo à travers des actions éducatives et sociales.
Son partenariat avec Apprentis d’Auteuil, débuté en 2018, repose sur une co-construction pérenne et une vision partagée de l’éducation et de la solidarité. Le soutien de France Volontaires Togo et de l’Ambassade de France renforce l’ancrage local et la qualité du suivi des projets JSI-VVV sur le territoire togolais.

Le projet JSI-VVV Togo incarne la complémentarité des acteurs français et togolais et la valeur éducative du volontariat international. Il favorise le développement personnel et citoyen des jeunes, tout en contribuant à l’amélioration de l’accès à l’éducation dans le village d’Avoutokpa. Par son approche participative et interculturelle, ce projet renforce les liens de solidarité et de coopération entre la France et le Togo.

Visite des dortoirs

* La délégation était composée de Telngar Rassembeye, représentant national au Togo et au Ghana, Esso Wedeou Gnamke, chargé d’appui au développement des volontariats, et Maëva Bogard, chargée de communication et des relations partenariales, accompagnée de Cécile Blomme, chargée de coopération Société Civile à l’Ambassade de France au Togo.

Des volontaires internationaux au Forum de Paris sur la Paix

Depuis sa création en 2018, le Forum de Paris sur la Paix vise à réinventer la diplomatie dans un monde en mutation profonde. Cette nouvelle édition s’est inscrite dans un contexte particulièrement lourd : « Il n’y a jamais eu autant de conflits depuis la Seconde Guerre mondiale. Les phénomènes climatiques extrêmes… l’intelligence artificielle se développe plus rapidement que notre compréhension de celle-ci », rappelait ainsi le site officiel. L’événement entendait rassembler des acteurs divers (gouvernements, entreprises, société civile, universités…) pour débattre et proposer des solutions concrètes autour du thème « Nouvelles coalitions pour la paix, les peuples et la planète ».

Le volontariat international acteur des coalitions transversales

Plusieurs tables rondes ont mis les questions environnementales au cœur des enjeux : celle sur le « 10ème Anniversaire de l’Accord de Paris sur le Climat – Des solutions fondées sur la nature, pour restaurer les sols et les forêts » par exemple, ou encore celle sur « Les océans au carrefour des questions de biodiversité, climat et sécurité ».

Des thématiques chères à France Volontaires, dans la mesure où plusieurs programmes de volontariat international ont été mis en œuvre autour de la thématique de la reforestation, tels que Volontaires pour la Grande Muraille Verte, Volontaires pour l’Amazonie et Volontaires pour la préservation des forêts. Plusieurs volontaires et anciens volontaires étaient d’ailleurs présents sur l’événement (lire ci-dessous) pour assister aux débats et rencontrer les participants.

Regards vers demain

Ce Forum n’a pas uniquement constitué un rendez-vous de prises de parole : il a également constitué un moment charnière pour structurer l’avenir. Avec le 10ᵉ anniversaire de l’Accord de Paris célébré cette année dans le cadre de l’événement, un nouveau souffle est donné aux ambitions climatiques, en amont de la COP 30 à Belém.
Pour France Volontaires, la question est posée : comment faire en sorte que les volontaires soient réellement intégrés dans ces nouvelles coalitions comme vecteurs de transformation ? Comment concilier intervention locale sur le terrain et gouvernance mondiale ? Enfin, comment veiller à ce que le volontariat demeure un levier d’action durable, dans un contexte de remise en cause des acteurs de la solidarité internationale ?


Les volontaires et anciens volontaires présents sur l’événement autour de Jean-Noël Barrot, ministre de de l’Europe et des Affaires étrangères (4e en partant de la gauche) et Yann Delaunay, directeur de France Volontaires (dernier à droite).

Paroles de volontaires sur la paix

Alvine Taouema, volontaire de solidarité internationale auprès de France Volontaires, en mission à la Communauté d’Agglomération Seine-Eure, engagé pour la gestion durable de l’eau et l’adaptation au changement climatique.

« Participer au Forum de Paris sur la Paix 2025 a été une expérience profondément inspirante.

Ce forum m’a inspiré par sa capacité à relier les enjeux locaux aux défis mondiaux. Il m’a rappelé que chaque action compte, qu’elle soit menée sur un territoire rural, dans une collectivité, ou au sein d’un grand sommet international.

Il m’a rappelé que la paix ne se décrète pas : elle se construit, pas à pas, ensemble.

Chaque échange, chaque idée partagée, m’a confirmé que le volontariat est l’un des plus beaux moyens de relier les peuples, de bâtir la confiance et de faire vivre la solidarité au quotidien. »

Audrey Charlot, ancienne volontaire au Fonds d’équipement des Nations unies (UNCDF) et à Empow’Her, elle contribue aujourd’hui à des projets de développement et de diplomatie.

« Participer au Forum de Paris sur la Paix 2025 a été une expérience stimulante pour réfléchir au renouveau des relations internationales et à la manière de les rendre plus opérationnelles face aux défis mondiaux. Les échanges sur la sécurité, le financement du développement et la prise en compte du Sud global ont souligné la nécessité d’adapter la gouvernance mondiale à un contexte géopolitique en mutation, en privilégiant des approches plus inclusives et concertées.

Les discussions autour de l’intelligence artificielle ont également suscité espoirs et vigilances : cet outil peut aider à réduire certaines inégalités, mais risque aussi de les accentuer sans cadre éthique rigoureux ni accès équitable. Le recul d’indicateurs essentiels, tels que la mortalité infantile et maternelle, rappelle que les progrès du développement ne sont jamais acquis et appellent une action collective renforcée.

Ces échanges font écho à mes expériences de volontariat à l’UNCDF et à Empow’Her, où j’ai œuvré pour un développement plus inclusif et durable.

Le volontariat international reste, selon moi, un levier concret de diplomatie et de solidarité, reliant les peuples autour d’un objectif commun : bâtir des solutions équitables de paix et de progrès. »

Gaël Alsiret, ancien volontaire (VSI) pour la Région Sud au Costa Rica, engagé dans la coopération internationale décentralisée en faveur de la protection de l’environnement, et plus particulièrement de l’océan.

« Le Paris Peace Forum 2025 a rappelé combien la paix et la sécurité demeurent étroitement liées à l’action internationale pour le climat. À travers ses nombreuses conférences, il a également souligné l’importance d’impliquer les jeunes dans ces nouveaux enjeux — une démarche en parfaite cohérence avec les valeurs du volontariat et mon expérience sur le terrain : contribuer concrètement à la mise en œuvre des engagements internationaux pour la protection de l’océan, aussi bien au niveau local (dialogue avec les communautés costariciennes) qu’international (participation au suivi et à la préparation de la conférence UNOC3 à Nice, co-présidée par la France et le Costa Rica). »

Layla Khoudou, volontaire de solidarité internationale à l’Agence française de développement (AFD)
« Ma participation au Forum m’a permis de saisir l’importance cruciale du financement de la coopération internationale pour faire face aux crises mondiales. Agir pour les peuples et la planète en renforçant la solidarité est indispensable pour contribuer de manière réelle et durable à la paix mondiale.»

Ludovic Balogoun, volontaire de solidarité internationale au sein de la Maison des mondes africains (MansA), où j’occupe le poste de chargé de projet web.

« MansA est une institution culturelle engagée dans la promotion de la culture africaine et afro-diasporique. C’est à la fois un lieu de vie, un espace d’échanges et un média dédié aux récits africains.

Ma participation au Forum de Paris sur la Paix a été une expérience stimulante. Elle m’a permis de réaliser à quel point l’éthique, la transparence et la responsabilité, dans chaque domaine, qu’il soit culturel, technologique ou politique, sont essentielles pour façonner un futur plus juste et durable, dans un monde traversé par de profonds bouleversements.

En tant que volontaires, nous avons une responsabilité collective : celle de contribuer, par nos actions et nos engagements, à bâtir un monde plus équitable et respectueux des valeurs humaines. »