France Volontaires Cambodge en mission à Siem Reap et Battambang
Si la capitale Phnom Penh accueille la majorité des volontaires internationaux au Cambodge, Siem Reap et Battambang reçoivent chaque année la contribution d’une trentaine de volontaires dans de nombreux domaines tels que l’éducation, l’assainissement, la formation professionnelle ou la pisciculture. L’équipe de France Volontaires, en version mobile, s’est déplacée au nord du Cambodge pour les rencontrer et s’entretenir avec d’autres acteurs du développement de la région.
Ce déplacement de trois jours au nord du Cambodge a permis à France Volontaires de rencontrer plus de 15 institutions et associations ainsi qu’une vingtaine de volontaires déployés sur place. Plusieurs objectifs : mieux connaître les volontaires et leurs projets de terrain, rencontrer les acteurs actuels comme futurs du volontariat et de la solidarité ainsi que promouvoir un volontariat international de qualité et réciproque. L’occasion également de suivre certains volontaires sur leurs lieux de mission pour réaliser un reportage photographique.
A Siem Reap, des volontaires engagés pour un tourisme responsable et le développement durable de la région
Siem Reap est la destination touristique majeure du Cambodge : c’est là que se situent les célèbres temples d’Angkor. Le site historique classé au patrimoine mondial de l’UNESCO attire normalement des millions de touristes chaque année, permettant la forte croissance économique et démographique de la région. Celle-ci étant devenue dépendante du tourisme pour son activité, la pandémie a mis en grande difficulté de nombreux professionnels du secteur dans la ville de Siem Reap. Depuis la réouverture du pays en mars 2022, l’activité reprend peu à peu et les touristes reviennent de plus en plus.
Ce tourisme de masse dans les temples angkoriens avait également amené son lot de difficultés pour la conservation des sites historiques ainsi que pour la durabilité et la résilience des activités économiques. Il a également fait apparaître un phénomène très fort de volontourisme visant à exploiter le désir d’engagement et l’empathie des visiteurs aux dépens des populations locales. France Volontaires se bat sur place avec les autorités nationales, l’Ambassade de France au Cambodge et l’ONG Friends International contre ce phénomène. Le déplacement devait ainsi permettre de veiller aux bonnes pratiques du volontariat au sein des structures d’accueil et de promouvoir un volontariat de qualité et responsable à nos interlocuteurs.
Face à l’afflux massif de visiteurs sur un territoire en développement, des ONG se sont saisies du tourisme comme moyen d’insertion professionnelle. L’Ecole du Bayon, l’Ecole hôtelière Sala Baï ainsi que l’école Paul Dubrule ont mis en place plusieurs formations professionnelles dans les métiers du tourisme et de la restauration, en recrutant des étudiants venant des communautés précaires de la région et des autres provinces du Cambodge. France Volontaires a rendu visite à ces structures qui font appel à des VSI et des volontaires en service civique pour développer et faire vivre ces ONG. Un repas solidaire dans le restaurant d’application de Sala Baï a d’ailleurs été organisé par France Volontaires à l’intention de tous les volontaires basés à Siem Reap mais aussi à Sisophon, au nord-ouest de Siem Reap. L’occasion pour les volontaires de faire connaissance, d’échanger sur leurs missions respectives et rencontrer l’équipe de France Volontaires au Cambodge. Renaud, VSI envoyé par la Guilde pour diriger l’école, s’appuie sur son expérience dans la restauration pour former de futurs professionnels du tourisme au Cambodge.
Siem Reap se situe non loin du Tonle Sap, un lac central au Cambodge vivant au rythme des saisons, réserve de biosphère Unesco et, étant une des zones de pêche d’eau douce les plus productives au monde, fournissant un revenu à des milliers de familles cambodgiennes. Pendant le temps des restrictions liées au COVID-19 et à l’absence de revenus tirés du tourisme, de nombreux Cambodgiens sont retournés dans leur village d’origine vivre de la pêche. Or, celle-ci pouvant être particulièrement intensive, la production halieutique locale fait courir un risque économique et environnemental à tout l’écosystème du Tonle Sap.
Autour de ce grand lac, Dorian, VSI envoyé par la Guilde à APDRA Pisciculture Paysanne, lutte contre ces pressions environnementales avec une ONG cambodgienne afin de développer une pisciculture familiale, agro-écologique et rentable. Nous l’avons suivi sur une ferme piscicole pour participer à une étude de terrain qui permettra de mettre en œuvre un programme de développement de la filière dans la région.
Enfin, le fort développement de la province de Siem Reap a amené celle-ci à prendre des mesures pour améliorer les conditions sanitaires et environnementales du territoire et pour favoriser le développement du secteur agricole. En partenariat avec des acteurs locaux et internationaux, ainsi qu’avec l’ONG Agrisud International, la province a entamé la construction de la toute première station de gestion des boues de vidange du pays. Ces boues, après traitement, seront valorisées en fertilisant organique accessible pour les agriculteurs locaux. VSI envoyée par l’IFAID, Eva s’engage dans la mise en œuvre de ce projet visant à structurer et améliorer toute une filière économiquement viable, par la coordination et l’accompagnement de tous les acteurs concernés.
A Battambang, l’art et le français comme vecteurs d’inclusion
Battambang, située à l’ouest du Tonle Sap, est un carrefour historique pour le Cambodge, située non loin de la frontière thaïlandaise. C’est à cette frontière que se sont constitués dans les années 1980 d’importants camps de réfugiés dans le contexte d’une crise humanitaire majeure suivant la fin du régime des Khmers Rouges. Pour aider de très jeunes Cambodgiens réfugiés dans ces camps à traiter le traumatisme de la guerre civile, des cours de dessin et de peinture ont été mis en place dans le cadre d’une thérapie par l’art. Plusieurs années plus tard, le Phare Ponleu Selpak était créé à Battambang par certains de ces jeunes, proposant des courts d’art pour la communauté.
Aujourd’hui le Phare est très connu au Cambodge pour son école de cirque et sa troupe professionnelle. Il a pourtant développé des formations artistiques plus diverses, notamment dans les arts graphiques et visuels, professionnalisant ainsi de nombreux jeunes Cambodgiens défavorisés aux métiers créatifs et amenant Battambang à devenir une capitale culturelle dans le pays ! Vincent nous a accueilli dans ce très beau centre d’art urbain jusqu’au studio d’animation où il s’engage comme directeur artistique en VSI envoyé par la Guilde depuis plusieurs années.
Les autres volontaires présents à Battambang s’engagent dans la promotion de la langue et de la culture francophone à l’Ecole française de Battambang ainsi qu’au Département de psychologie de l’Université de la ville. Deux volontaires en service civique, aidant l’Institut français du Cambodge sur la médiation culturelle, ont récemment déménagé de Phnom Penh, la capitale, pour poursuivre la deuxième partie de leur mission dans la calme et douce Battambang et offrir aux apprenants francophones de nombreux échanges interculturels.
Remerciements
Nous remercions tous les acteurs et volontaires rencontrés pour leur accueil. La visite de terrain a permis à France Volontaires d’obtenir de précieuses informations pour développer le volontariat international au Cambodge !
Lors de cette mission, nous avons rencontré Agrisud International au Cambodge, Anjali House, l’école Paul Dubrule, l’école du Bayon et celle de Sala Baï, Apdra Pisciculture Paysanne, Osmose, l’Alliance française de Siem Reap, le Self Help Community Center, Senteurs d’Angkor, Spoon Cambodia, le Phare Ponleu Selpak, Komar Rikreay l’Institut français du Cambodge à Battambang et l’Ecole française de Battambang, ainsi que les volontaires de Komar Chey et du Foyer Lataste.
Pour contacter l’Espace Volontariats du Cambodge, écrivez-nous à [email protected].