Le dispositif du Volontariat de solidarité internationale (VSI) fête ses vingt ans
Dispositif phare d’engagement citoyen, le VSI a permis, depuis 2005, à plus de 17.000 volontaires de s’engager en France et dans les pays partenaires pour faire vivre la solidarité internationale. Retour sur le cadre de ce dispositif soutenu par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE), son évolution et ses ambitions durant ces deux décennies d’existence au service de projets d’intérêt général.
Le Volontariat de solidarité internationale (VSI) permet à toute personne majeure d’accomplir une mission d’intérêt général dans un des pays bénéficiaires de l’aide publique au développement, dans les domaines de la solidarité internationale et de l’action humanitaire. Soutenu par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE) et géré par le FONJEP, le dispositif est encadré par la loi du 23 février 2005, dont nous fêtons cette année les 20 ans.
Depuis 2021, le VSI est ouvert à la réciprocité, permettant l’accueil de volontaires internationaux en France au même titre que l’envoi de volontaires français dans les pays partenaires.
Dans une dynamique partenariale, les missions sont co-construites entre un organisme d’envoi et un organisme d’accueil (ONG, collectivités locales…) en réponse à des besoins bien identifiés sur le terrain. Les missions de VSI durent au minimum un an et peuvent s’étendre sur plusieurs années (6 maximum). Des compétences spécifiques sont demandées et un accompagnement est mis en place pour les volontaires avant, pendant et après leur mission.
En quelques chiffres :
- 22 associations agréées par le MEAE
- 1763 missions de VSI dans le monde en 2024, dont 147 en France dans le cadre de la réciprocité
- 17400 missions de VSI depuis 2005
- Top 5 des pays d’accueil depuis 2005 : Madagascar, Cambodge, Philippines, Cameroun et Haïti
Concernant les principales régions d’accueil de VSI en réciprocité :
- Région Ile-de-France
- Région Auvergne-Rhône-Alpes
- Région Provence-Alpes-Côte d’Azur
- Région Pays de la Loire
- Région Nouvelle-Aquitaine
Concernant les principales régions d’envoi de VSI :
- Région Ile-de-France
- Région Auvergne-Rhône-Alpes
- Région Nouvelle-Aquitaine
- Région Pays de la Loire
- Région Bretagne
Dorian (au centre), VSI envoyé par la Guilde à APDRA Pisciculture Paysanne, au Cambodge. Depuis 2005, le pays est le deuxième pays qui accueille le plus grand nombre de VSI, derrière Madagasacar. © Régis Binard / France Volontaires
Un dispositif efficace qui contribue aux Objectifs de développement durable
Aux quatre coins du monde, les volontaires interviennent au quotidien sur des domaines très variés parmi lesquels l’éducation, la santé, la prévention des risques, le sport ou encore la sécurité alimentaire. Tous contribuent à la mise en œuvre des Objectifs de développement durable, dans toute leur diversité.
Un rapport d’évaluation du dispositif publié en 2022 fait état d’un niveau élevé de satisfaction par les acteurs et usagers du VSI. Les organisations d’envoi témoignent d’une satisfaction très élevée à l’égard du dispositif VSI qui leur permet de mettre à disposition des volontaires engagés et compétents au service de leurs partenaires, pour le développement de leurs actions et le transfert de compétences. En outre, l’expérience de volontariat en VSI est considérée comme très positive pour les volontaires eux-mêmes (68%). Enfin, pour les partenaires locaux accueillant des volontaires, le dispositif VSI est un levier confirmé de développement organisationnel et de transfert de compétences.
En ce qui concerne l’apport du VSI pour les volontaires, c’est le vécu humain qui est mis en avant : le rapport à l’Autre, la connaissance des pays et l’apprentissage des cultures différentes, et notamment des langues, qui sont valorisés comme une source d’enrichissement personnel, structurante dans le parcours de vie des individus. Pour les compétences acquises, deux types sont particulièrement évoqués par les VSI interrogés. En premier lieu, les compétences interpersonnelles liées au travail en équipe ou à la vie associative et qui sont le prolongement de l’expérience de l’interculturalité vécue au niveau personnel. En second lieu, les compétences professionnelles développées pendant la mission.
De nombreux témoignages de volontaires confirment l’impact positif de cette expérience, sur leur vie professionnelle autant que personnelle.
Une évolution du cadre législatif jusqu’à l’ouverture à la réciprocité
Depuis sa création, le cadre législatif du VSI a évolué et s’est renforcé avec pour objectifs d’assurer un environnement toujours plus sécurisant pour les volontaires, d’être en cohérence avec les besoins des organisations parties prenantes, et d’être en ligne avec les orientations de la politique française d’investissement solidaire et durable.
Quatre dates clés sont à noter :
- Le 30 janvier 1995: un décret vient assoir les aides financières de l’État aux associations de volontariat, apporter des garanties pour les volontaires (formation, couverture sociale, soutien au retour) et créer la Commission du Volontariat (organisme paritaire qui rend des avis)
- Le 7 janvier 2004 : un texte est déposé au Sénat par Dominique de Villepin et Pierre-André Wiltzer, alors respectivement Premier ministre et ministre délégué à la Coopération et à la Francophonie. Le texte sera enrichi par deux séries de rapports courant 2004. Jacques Godfrain, alors député, soumet l’un d’entre eux. Il est Président de l’Association française des volontaires du progrès (AFVP), qui deviendra France Volontaires en octobre 2009.
- Le 23 février 2005 : la loi relative au contrat de VSI est promulguée, après deux phases de lecture au Parlement de janvier à octobre 2004.
- Le 4 août 2021 : la loi de programmation relative au développement solidaire et à la lutte contre les inégalités mondiales est adoptée. Elle ouvre le VSI à la réciprocité permettant d’accueillir en France des volontaires provenant de pays partenaires.
Une ambition de haut niveau pour le VSI
Le 5 mai 2023 s’est tenu le Conseil présidentiel du développement (CPD), présidé par le président de la République Emmanuel Macron, au cours duquel plusieurs orientations stratégiques ont été arrêtées pour la mise en œuvre de l’action solidaire de la France à l’international. À cette occasion, l’accroissement du nombre de volontaires de solidarité internationale déployés a été fixé comme objectif prioritaire avec une cible de 2.625 VSI à l’horizon fin 2027.
En réponse à cette ambition, France Volontaires a entrepris de nombreuses démarches pour une mobilisation élargie des acteurs de l’investissement solidaire et durable, en particulier à destination des institutions et opérateurs de l’État, des collectivités territoriales et d’organisations de la société civile telles que les fondations. France Volontaires, avec ses membres, poursuit son engagement afin de créer les conditions favorables au développement quantitatif et qualitatif du dispositif VSI.
Photo de couverture : Benoît Dagbert, volontaire de solidarité internationale en Mauritanie, en avril 2024. © Thomas Limousin / France Volontaires