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Actualités
14 mar. 25
A l’international
France

Le ministre de la francophonie en visite chez France Volontaires pour célébrer les 20 ans du volontariat de solidarité internationale

Alors qu’on célèbre cette année les vingt ans du Volontariat de solidarité internationale (VSI), Thani Mohamed Soilihi, ministre délégué chargé de la Francophonie et des Partenariats internationaux, est venu rencontrer ce jeudi 13 mars les équipes de France Volontaires et dialoguer avec une trentaine de volontaires. Une visite marquée par des témoignages riches et chaleureux autour du bilan et de l’avenir de ce dispositif.

Arrivé en fin d’après-midi, Thani Mohamed Soilihi commence sa visite par une déambulation dans les bureaux su siège de France Volontaires, à Ivry-sur-Seine (94). L’occasion d’échanges de qualité avec les collaborateurs, qui permettent au ministre de mieux connaître la variété des missions et le rôle de France Volontaires dans le développement d’un volontariat de qualité.

Il s’assoit ensuite face à une trentaine de volontaires, français ou ressortissants de pays partenaires : certains viennent de rentrer de mission, d’autres sont en France dans le cadre du dispositif de réciprocité. Stéphane Hamouis, premier volontaire de solidarité internationale parti dès 2005 à Madagascar, fait également partie de l’assistance.

Dire qu’on fait de la diplomatie, c’est peut-être un grand mot, mais en tout cas on est amenés à côtoyer tous les acteurs de la solidarité”, déclare Naïma Perron, ancienne VSI, face au ministre. © France Volontaires

« Chaque volontariat de solidarité internationale est issu d’un projet commun, et je dois dire d’un rêve commun », lance Thani Mohamed Soilihi en préambule, rappelant d’emblée l’importance, à ses yeux, de la construction partenariale des missions de solidarité internationale que la France accompagne dans le monde. Outre les volontaires, de nombreux acteurs du secteur sont d’ailleurs également présents lors de cet échange, parmi lesquels des représentants d’associations et de collectivités territoriales qui ont fait le déplacement pour l’occasion. « Célébrer les vingt ans du dispositif de VSI dans un monde de plus en plus brutal, c’est aussi réaffirmer nos valeurs communes d’ouverture, de construction et d’engagement », poursuit le ministre.

Une solidarité ancrée dans le réel

Une affirmation que Guillaume Nicolas, délégué général de la Délégation catholique pour la coopération (DCC), complète lors de son intervention, prononcée au nom de l’ensemble des associations membres de France Volontaires qu’il représente lors de l’événement : « Vous l’avez dit, les sociétés se replient alors que des volontaires se déploient.  Ils se déploient dans le monde et se déploient dans leur tête. Alors que les relations deviennent conflictuelles, les volontaires tissent des relations d’hospitalité. » Wilfrid Bertile, vice-président de la Région Réunion, partenaire historique de France Volontaires depuis 2003, insiste pour sa part sur l’impact du VSI quant à l’insertion des jeunes : « Depuis de nombreuses années, les collectivités territoriales ont développé des politiques ambitieuses d’accompagnement de la mobilité des jeunes, en Europe et à l’international. Le VSI permet de soutenir l’engagement des citoyens en faveur de missions d’intérêt général. Elles contribuent à l’ouverture des territoires au monde mais aussi à l’insertion des jeunes, puisque 85% d’entre eux décrochent un CDI dans les trois ans qui suivent leur mission de mobilité. »


Une trentaine de volontaires, anciens et actuels, on échangé autour de l’avenir du VSI ou de la francophonie. © France Volontaires

Chez les volontaires, ou anciens volontaires, on vante également les bienfaits du dispositif. Pour certains, le VSI permet ainsi aux personnes qui s’engagent de sortir de leur zone de confort et de mener une mission d’intérêt général utile pour les partenaires locaux. Laura Mahy, volontaire de solidarité internationale au Tchad, témoigne : « J’ai été envoyée jusqu’en janvier dernier au sein de l’Agence nationale de la Grande Muraille verte du Tchad. Ma mission en tant que volontaire était d’accompagner ce projet qui a entre autres pour objectif de réduire l’insécurité alimentaire dans cette région du Sahel. Ma grande satisfaction a été de voir qu’un projet comme ça pouvait changer leur vie. Savoir que j’ai pu contribuer à mon échelle à un projet aussi durable a été très enrichissant. »

 

D’autres rappellent que le VSI a également un impact sur les volontaires eux-mêmes, en leur permettant de gagner en compétences : « Le volontaire, quelque part, est un lien entre les différents organismes. Dire qu’on fait de la diplomatie, c’est peut-être un grand mot, mais en tout cas on est amenés à côtoyer tous les acteurs de la solidarité, et de ce point de vue-là c’est vraiment très positif » résume Naïma Perron, ancienne volontaire originaire de la Réunion.

Francophonie et volontariat : un dialogue essentiel

Enfin, d’autres encore notent à quel point le VSI affecte profondément les parcours des individus qui s’engagent à travers ce dispositif, sur les plans personnel comme professionnel. A ce titre, plusieurs volontaires en réciprocité, actuellement en France dans le cadre de leur mission, soulignent à quel point leur volontariat a été utile dans la maîtrise de la langue française.

Demba Mané, volontaire sénégalais, témoigne : « Le premier obstacle pour moi a été la prise de parole du fait de la barrière de la langue. Au Sénégal, le français est la langue officielle, c’est vrai, mais elle n’est parlée qu’à l’école. En dehors des classes, c’est le wolof partout. Ici à Paris, on dit que tout va très vite, mais c’est aussi pour la langue. Ça a été un peu difficile pour moi au début, mais au bout de quelques mois, j’ai acquis cette capacité à pouvoir m’exprimer facilement en français. »

Le ministre, dont la francophonie est l’un des portefeuilles, acquiesce et partage son propre parcours, insistant dans la foulée sur le fait que les langues constituent un outil de communication mais aussi un vecteur d’inclusion comme de rayonnement international pour la France.

Alors que la rencontre touche à sa fin, le ministre résume les échanges sur une note légère : « En écoutant vos expériences, je suis presque déçu de ne pas avoir été moi-même volontaire », provoquant des réactions amusées dans l’assistance. Avant de conclure de façon un peu plus solennelle : « Vous pouvez compter sur moi pour soutenir ce dispositif qui personnifie nos valeurs et nos objectifs. Grâce à plus de 15 000 femmes et hommes qui se sont engagés depuis 20 ans pour faire vivre la solidarité internationale, la justice sociale et climatique ou encore la citoyenneté mondiale, je veux souhaiter un joyeux anniversaire à ce dispositif et le redire : vive le volontariat de solidarité internationale ! »


© France Volontaires