On a visité la Maison des mondes africains
À l’invitation de MansA – Maison des Mondes Africains, France Volontaires a découvert ce nouveau lieu culturel parisien, ouvert au public au début du mois d’octobre. Une immersion guidée par Mariette et Ludovic, volontaires de solidarité internationale actuellement en mission d’un an au sein de la structure.
C’est dans un ancien atelier de couture totalement rénové du 10e arrondissement de Paris que MansA – Maison des mondes africains, a ouvert ses portes il y a quelques semaines maintenant. Sous la verrière du vaste hall central, au milieu des fougères et des palmiers, Liz Gomis, directrice de MansA, nous accueille. Sourire vif, ton direct, elle rappelle d’emblée la vocation du lieu, dont l’ambition est de promouvoir la transmission et la valorisation des cultures contemporaines africaines. La journaliste et réalisatrice, consacrée “Femme de culture 2022”, pilote cette « fabrique des nouveaux imaginaires » depuis son inauguration le samedi octobre dernier.
Culture africaine contemporaine : une immersion au cœur de MansA
À peine le temps d’un café que Mariette et Ludovic arrivent pour entamer la déambulation. Tous deux volontaires de solidarité internationale en réciprocité (elle, venue de Côte d’Ivoire, lui du Bénin), ils participent depuis plusieurs mois à la vie des lieux. « Ludovic collabore à la gestion de la communication digitale et Mariette est photographe. On est fiers de leur collaboration : les images de Mariette ont été par exemple publiées dans le Monde ou dans Libé », s’enthousiasme Liz.

Ludovic et Mariette, volontaires auprès de MansA.
On sent chez les deux volontaires une familiarité avec l’exposition X.MISERICORDIA, de l’artiste Nicolas Premier, dont ils ont accompagné la gestation, et qui a été proposée au public jusqu’à début décembre. C’est Ludovic qui prend le premier les rennes de la visite, pour évoquer avec nous le sens des diverses œuvres présentées : « Tout tourne autour de l’histoire du Misericordia, ce navire négrier portugais qui avaient disparu en mer après la révolte des esclaves qui étaient à bord, au XVIe siècle ». Première étape : l’installation disposée dans l’espace d’accueil de MansA, où une dizaine de moniteurs sont empilés en forme de pyramide. Les visiteurs peuvent s’asseoir sur un long banc noir pour observer la structure lumineuse, où se mêlent couleurs saturées, visages fugitifs, messages cryptés et les sons d’une radio pirate qui relaie des voix, des musiques ou des sons d’archives.
La bibliothèque constitue l’étape suivante. L’endroit surprend : une grande image rétro-éclairée recouvre le mur, vibrante de couleurs, presque vivante. Au pied, les étagères regorgent d’essais, de romans ou de beaux livres. L’éclairage bleuté donne l’impression d’entrer dans une capsule temporelle. On feuillette quelques ouvrages, on scrute les détails de l’image où se croisent silhouettes et explosions de couleurs.

Puis vient la descente vers le sous-sol, la « cale » du bateau. L’atmosphère change d’un coup : sol sombre, murs avalés par l’obscurité, unique faisceau de lumière provenant de l’immense projection, « AFRICA IS THE FUTURE », qui occupe le mur du fond. On se répartit sur les bancs. Le film d’une trentaine de minutes débute sans introduction, mêlant archives et images tournées par l’artiste, entend « révéler d’autres perceptions du monde », selon l’artiste.
La visite guidée s’achève, mais l’échange continue encore un peu. Mariette et Ludovic racontent leur mission d’un an à MansA, leur découverte de la scène culturelle parisienne, et la manière dont leur rôle de volontaires nourrit la vie du lieu. Liz Gomis confie : « On est content, c’est important d’avoir ces deux volontaires. D’ailleurs ici, personne ne pense à eux en se disant “les volontaires” : pour nous ils font partie intégrante de l’équipe. Ils nous apportent un autre regard sur ce qu’on fait, ce sont des jeunes qui viennent d’une autre région du monde, on confronte nos idées, tout ça nous enrichit. »
Alors que l’exposition X-MISERICORDIA vient de fermer ses portes, MansA s’apprête déjà à ouvrir un nouveau chapitre. Du 13 au 20 décembre, le lieu inaugurera Trajectoires, un cycle consacré aux récits afro-diasporiques. Une nouvelle création pour un espace qui entend rendre visibles des histoires encore trop peu racontées.
