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Publication
06 oct. 25

RAPPORT · Volontariat en Afrique : le rapport 2025 de l’Union africaine salue une dynamique essentielle et le rôle de France Volontaires

Premier rapport continental sur le volontariat en Afrique, cette analyse de l’Union Africaine met en lumière l’importance croissante du volontariat, profondément enraciné dans les traditions africaines. Le rôle de France Volontaires est explicitement reconnu comme facilitateur d’opportunités de volontariat bilatéral sur le continent, permettant notamment à des volontaires issus de programmes nationaux africains d’être déployés en France.

Un document de référence

Le Rapport 2025 de l’Union Africaine sur l’état du volontariat en Afrique constitue le tout premier document de référence à l’échelle continentale sur ce sujet. Il s’inscrit dans la continuité du Rapport mondial sur l’état du volontariat 2022 publié par le Programme des Volontaires des Nations Unies, et marque le lancement d’une série de publications biennales dédiées au volontariat en Afrique. 

Cette publication répond à un besoin partagé par les acteurs du volontariat de mieux documenter et valoriser un phénomène à la fois ancien et en pleine expansion, qui joue un rôle crucial dans le développement, la cohésion sociale et la consolidation de la paix sur le continent. 

Les objectifs du rapport tournent autour de deux enjeux principaux :  

  • Plaidoyer politique et programmatique : promouvoir l’élaboration de politiques et de programmes nationaux de volontariat, en cohérence avec la Charte Africaine de la Jeunesse ;
  • Partage des connaissances et apprentissage collectif : générer des preuves et documenter les bonnes pratiques afin de favoriser l’apprentissage intra- et inter-États.

Le volontariat africain en chiffres

Le rapport sert de document de référence pour les praticiens, décideurs politiques et chercheurs, en offrant des informations détaillées et spécifiques sur le volontariat en Afrique : 

  • 651 611 missions recensées ;
  • 71 millions d’heures/an, soit une valorisation économique de 353,5 millions USD ;
  • Un volontariat incarné par les jeunes (74 % ont moins de 35 ans) et paritaire (50,5 % de femmes).

Si les volontaires africains formaient un pays, leur contribution représenterait le 4ᵉ PIB du continent. 

Une reconnaissance institutionnelle et de cadres nationaux renforcés 

Le rapport note des avancées notables dans la reconnaissance institutionnelle du volontariat et ces évolutions sont particulièrement visibles dans plusieurs pays où France Volontaires mène des actions : Burkina Faso, Cameroun, Congo, Guinée, Kenya, Madagascar, Mali, Maroc, Niger, Rwanda, Sénégal, Tchad, Togo ou encore Tunisie.

Au total :  

  • 16 pays disposent désormais d’une loi nationale ;
  • 6 pays ont adopté une politique nationale ;
  • 3 pays ont mis en place une stratégie nationale. 

Plusieurs pays où France Volontaires est engagée apparaissent dans ce panorama. Parmi eux : 

  • Le Sénégal, qui a adopté une loi sur le volontariat et attend la publication de son décret d’application ; 
  • La Côte d’Ivoire, citée parmi les pays d’Afrique de l’Ouest disposant de programmes ou de mesures nationales de volontariat, notamment à travers l’organisation de jeunesse locale OJPDEL ; 
  • Le Togo, reconnu comme pionnier en matière de mécanismes de suivi grâce au système numérique mis en place par l’Agence nationale du volontariat ; 
  • Le Cameroun, avec l’initiative des clusters LOGOC ; 
  • Le Burkina Faso, la Tunisie et la République démocratique du Congo, également mentionnés pour leurs engagements dans le domaine du volontariat.

Le volontariat comme levier stratégique des agendas 2063 et 2030

Ce rapport examine également comment le volontariat peut être mobilisé comme un levier stratégique pour contribuer à la réalisation des objectifs de l’Agenda 2063 de l’Union africaine et de l’Agenda 2030 des Nations unies. 

Il relie directement le volontariat aux grandes ambitions continentales et internationales : 

  • Agenda 2063 de l’Union africaine : prospérité (Aspiration 1), paix et sécurité (Aspiration 4), inclusion centrée sur les populations (Aspiration 6) ;
  • Agenda 2030 des Nations unies : ODD 3 (santé), ODD 4 (éducation), ODD 5 (égalité femmes-hommes), ODD 10 (réduction des inégalités), ODD 13 (climat), ODD 16 (paix et institutions). 

Des défis à relever et un appel aux Etats africains à se mobiliser

Malgré cette ampleur, le volontariat reste confronté à plusieurs obstacles dans le continent : 

  • Une faible priorisation politique : dans beaucoup de pays, le volontariat n’est pas encore reconnu comme un pilier stratégique du développement national ;
  • Des financements insuffisants : même quand des lois ou politiques existent, les moyens budgétaires restent limités, freinant la mise en œuvre concrète ; 
  • Une sous-valorisation des formes traditionnelles : pourtant très présentes dans les communautés, elles peinent à être reconnues dans les cadres officiels ;
  • Un manque de données fiables : sans systèmes de suivi, il est difficile de mesurer l’impact réel du volontariat à l’échelle nationale et continentale. 

Ainsi, le rapport adresse des recommandations aux États membres et à l’Union africaine pour promouvoir et développer les réalisations du volontariat sur le continent, telles que : 

  • Allouer des ressources financières dédiées pour soutenir le développement et la pérennité des programmes ;
  • Intégrer les formes traditionnelles dans les politiques nationales ans les politiques nationales afin de mieux refléter la diversité des pratiques volontaires africaines ;
  • Inclure le volontariat dans les statistiques officielles (recensement, enquête, bases de données) pour en objectiver l’impact ;
  • Développer davantage de programmes nationaux structurés afin d’élargir les opportunités et renforcer la visibilité du volontariat.

Dans ce sens, le rapport met en avant des bonnes pratiques, comme le processus de collecte des données de l’Agence nationale du volontariat au Togo (ANVT), partenaire majeur de France Volontaires, qui a mis en place un système numérique pionnier permettant de suivre, documenter et valoriser l’ensemble des contributions des volontaires au développement.