Carnet de voyage de Théo Cartenet au Liban : épisode 1
Ici on considère son voisin comme son ami, on veille sur lui
Théo Cartenet est volontaire de solidarité internationale pour le département de Seine Maritime au Liban. Son volontariat est porté par la Guilde, dans le cadre du programme Territoires Volontaires.
Voilà plus d’un mois maintenant que je suis arrivé à Zahlé, dans la région du Bekaa au Liban. Ici, je suis volontaire de solidarité internationale (VSI) sur les missions jeunesse et sport, en étroite collaboration avec la direction de la jeunesse des sports et de la coopération internationale du Conseil départemental de la Seine-Maritime. Je vais rester au Liban un an. Mon rôle est de coordonner et d’animer les relations entre les deux collectivités sur ces thématiques.
L’écriture, le climat, la circulation sont si singuliers ici… Le son des cloches mêlé à l’appel à la prière du Muezzin me rappellent que la cathédrale Notre-Dame de Rouen n’est plus ma voisine. Ici, c’est Notre-Dame de Zahlé qui surplombe la ville. Zahlé est la plus grande ville chrétienne de tout le Moyen-Orient.
Mais je ne suis pas venu ici pour chercher la comparaison. Ici, j’apprends à goûter, à sentir des parfums nouveaux. Ici, on aperçoit une fumée épaisse de narguilé dans les cafés, on mange sur des tables de restaurants plus longues que mon ancien appartement d’étudiant pour les libanais qui le peuvent.
On considère son voisin comme un ami, on veille sur lui. Je prends une vraie leçon d’entraide et de fraternité. Ici, je communique dans la langue des sourires. C’est comme cela que je définis mon niveau actuel en arabe, mais j’y travaille. Et madame Pauline, adjointe au maire et chargée des projets portés dans le cadre des partenariats de coopération décentralisée entre la France et la Municipalité de Zahlé, veille à ce que je progresse sur tous les plans (cuisine, langage, intégration).
Ici, j’apprends à insister, à chercher davantage. Mon travail à la Municipalité est d’une grande richesse. Le français que je suis, arrivé il y a un mois, commence petit à petit à se fondre en un zahliote en devenir. Mon premier passage dans un salon de coiffure y est peut-être pour quelque chose …
Je rencontre les acteurs du sport, j’échange avec eux. Le sport représente une part importante de la vie des Zahliotes. Une fois leurs devoirs terminés, les jeunes exercent les activités de leur choix. Les acteurs sont bien structurés et l’offre est diversifiée. Le basket est le sport national pour petits et grands, filles et garçons. La crise économique impacte cependant la capacité des parents à assurer les licences de sport pour leurs enfants.
Pour ma part, je continue de travailler ma boxe en ayant en tête les conseils de Brice, boxeur professionnel burkinabé que le Département a par ailleurs accompagné dans le cadre de sa politique solidarité internationale. Sur le plan alimentaire, Il faut perpétuellement que j’élimine les knefe, les semsmiye et toutes les gourmandises auxquelles je cède.
Je travaille actuellement sur la mise en place d’un conseil des jeunes. Cette instance permettrait au conseil municipal d’avoir une vision sur la jeunesse zahliote. Le but est de les inciter à prendre part aux projets portés par la Municipalité. Je sens un attachement certain pour cette ville, je sens déjà que le départ sera difficile. Il me reste 10 mois, 19 jours, 12 heures et 15 minutes.
Sur ces quelques mots, je vous laisse, j’ai une randonnée à finir et de nouvelles réunions qui se préparent.
À bientôt,
Théo.