Sokchantha, du Cambodge jusqu’à une école bretonne
Sokchantha est l’une des premières Cambodgiennes parties en Volontariat de solidarité internationale (VSI) en France. Elle s’est s’engagée dans le cadre du programme d’envoi de volontaires en réciprocité de la Délégation catholique pour la coopération (DCC) au sein d’un groupe scolaire en Bretagne. Elle nous raconte son expérience, ses défis et ses accomplissements !
Peux-tu te présenter en quelques mots et nous raconter ton parcours ?
Je m’appelle Sokchantha CHHEAN, j’ai 31 ans et je viens de Siem Reap. J’ai étudié la didactique du français option tourisme, avant de travailler dans une agence de tourisme et un centre culturel. En 2019, j’ai passé la formation Bafa en France pour travailler avec les enfants à l’Alliance française de Siem Reap. J’aime bien marcher et me balader, cuisiner des plats cambodgiens et j’aime beaucoup lire les BD françaises.
Pourquoi as-tu choisi de t’engager comme volontaire ?
Je me suis engagée en volontariat de solidarité internationale en France pour passer l’année scolaire 2023-2024 à l’école Saint-Catherine Joseph de Liffré en Bretagne. Mon objectif était de venir en France pour partager ma culture avec de jeunes enfants et en savoir plus sur le fonctionnement des écoles françaises. J’en apprends davantage sur les émotions des enfants, j’anime des activités calmes comme de la méditation et du petit yoga. Je souhaitais d’autant plus apporter mes expériences et ma culture au sein de cette école en particulier car elle a un grand projet sportif et culturel qui permet les échanges entre nos cultures.
Qu’est-ce que tu fais dans ta mission à Liffré ?
Ma mission peut se répartir en plusieurs tâches différentes : mettre en place des animations sportives, faire du petit yoga et de la méditation avec les enfants, partager des choses sur mon pays et accompagner les enfants et les enseignants dans les activités scolaires et extra-scolaires. Tout cela, en assurant la sécurité des enfants et en utilisant tantôt le français, tantôt l’anglais.
Après une semaine d’observation, j’ai été chargée des séances sportives et de la salle “motricité” pour les maternelles et primaires et du planning d’activités. Concernant l’aspect culturel, des temps forts sont proposés aux élèves où je présente mon pays. Ils sont très curieux et me posent beaucoup de questions, notamment sur l’école au Cambodge !
Quel est ton meilleur souvenir ?
Mon meilleur souvenir, c’est un moment de partage avec ma famille d’accueil à Liffré et qui est très sportive. Je suis très bien accueillie et les enfants reviennent parfois à la maison : c’est l’occasion pour moi de faire découvrir la cuisine cambodgienne et de jouer quelques parties de basket en famille !
Ta plus grande difficulté ?
Le transport en France est bien organisé, je trouve, mais prendre le métro – sous terre – m’effraie beaucoup. Je reste encore stressée quand je prends les transports pour aller rendre visite à mes amis.
Qu’as-tu appris et transmis durant ton expérience ?
Je dirais que j’ai pu nettement approfondir mon niveau de français, notamment grâce à mon entourage. Parler avec les enfants est aussi très différent et je suis maintenant plus à l’aise pour parler avec tout le monde ! J’ai beaucoup appris sur l’organisation des écoles en France avec ses horaires, ses emplois du temps, les activités des enseignants. J’ai beaucoup de respect pour mes collègues et j’essaye de m’investir autant que possible dans les activités qui me sont confiées.
“Faire un volontariat en France, c’est rencontrer des volontaires du monde entier”
Quels sont tes projets pour la suite ?
Cette expérience me rend très fière et j’aimerais reproduire ce que j’apprends ici. Je veux travailler et partager ce que j’ai appris en France auprès des équipes cambodgiennes dans un centre de loisirs à Siem Reap ou dans des écoles internationales. Après cela, j’aimerais beaucoup pouvoir repartir m’engager en France dans le cadre d’un VSI plus long, et dans un autre domaine !
Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui envisage de faire un volontariat international en France ?
Chacun son expérience mais je l’encouragerais à venir et à sortir de sa zone de confort ! Faire un volontariat en France, c’est rencontrer des volontaires du monde entier et c’est l’occasion de partager ses expériences et sa culture. Beaucoup de Cambodgiens sont inquiets par rapport à la langue française mais je leur dirais de ne pas s’inquiéter : j’apprends beaucoup sur le terrain et je suis toujours encouragée par mes collègues, mes amis et les enfants !