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Événement
12 déc. 17
A l’international

Deux ans après la COP21, les volontaires climat sont toujours engagés

A l'occasion du One Planet Summit, retrouvons les volontaires qui s'étaient engagés dans des missions liées au développement durable. Que sont-ils devenus deux ans après ? Sont-ils toujours impliqués dans cette thématique ?

« Le 12 décembre 2017, Emmanuel Macron, président de la République française, Jim Yong Kim, président du Groupe Banque mondiale et Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, répondent à l’urgence écologique pour notre planète en réunissant à Paris les leaders internationaux et des citoyens engagés venus du monde entier. Car deux ans jour pour jour après l’accord historique de Paris, l’heure est aux actions concrètes. Beaucoup agissent déjà : des projets qui illustrent la transition à l’œuvre seront présentés. Beaucoup reste encore à faire pour atteindre nos objectifs : des engagements seront pris. » introduit le site « One Planet Summit ».

Le 15 novembre 2017, le Président Emmanuel Macron citait dans son discours, à Bonn : « Nous nous sommes fixés des objectifs ambitieux. L’Accord de Paris signé il y a presque deux ans est bien là. Il est, comme la chancelière vient de le rappeler, un point de départ, mais un point de départ auquel nous tenons, et sur lequel nous ne lâcherons rien. Ce point de départ fixe d’ici à 2100 un objectif d’augmentation d’1,5 degré en moyenne de la température du globe. Nous sommes aujourd’hui au-dessus de 3 degrés. Si nous continuons comme nous le faisons aujourd’hui, quels que soient les efforts déjà faits ces dernières années, cela veut dire que nous acceptons tacitement, collectivement ici la disparition d’un bon nombre des populations ici représentées. Qu’à horizon 2100 nous acceptons aujourd’hui tacitement que nombre de peuples qui sont là représentés disparaitront. Nous n’y sommes pas prêts. »

disparaitront. Nous n’y sommes pas prêts.COP de l’année dernière et celle que vous présidez aujourd’hui, et l’engagement de toutes celles et ceux qui présents dans cette salle continuent à oeuvrer sur le plan international.

La société civile est fortement impliquée dans les problématiques de développement durable, et en premier lieu les volontaires engagés dans des missions dédiées. Durant la COP21, nous avions valorisé certains d’entre eux. Deux ans plus tard, que sont-ils devenus ? Est-ce que leur engagement volontaire a laissé des traces, ont-ils continué sur leur lancée ?

Mathilde

Retrouvons Mathilde, qui a effectué un congé solidaire avec Planète Urgence en Amazonie péruvienne, chez Latitud Sur. Mathilde avait pour objectif d’améliorer la visibilité de l’association afin d’améliorer la récolte des fonds. Où en est-elle aujourd’hui ?

« Mon expérience en Amazonie avec Planète Urgences a été déterminante : je suis désormais en poste au CCFD-Terre Solidaire et travaille en partie pour la fondation dont la mission est de soutenir et d’encourager des initiatives innovantes pour engager une transition vers une société qui conçoit le progrès et le développement économique et social d’une façon respectueuse des Hommes et des limites de la Terre. »

Quel poste occupes-tu actuellement, quelles sont tes missions au quotidien ?

J’occupe actuellement un CDD en tant que responsable marketing mécénat et philanthropie au CCFD-Terre solidaire, première ONG française de développement, qui lutte durablement contre la faim en s’attaquant à ses causes, des plus locales aux plus globales. Je suis chargée de la fidélisation des grands donateurs, de la recherche de mécénat et des campagnes de collecte de la Fondation Terre Solidaire. Au sein du service « Développement des générosités », je mets en place des actions de marketing direct afin de développer les ressources privées de l’association via la fidélisation des grands donateurs, la recherche de mécénat tout en pilotant les campagnes de collecte de la Fondation.

Peux-tu nous raconter en quoi cette mission a été un tournant dans ta vie professionnelle et personnelle ?

Ce congé solidaire s’est inscrit dans le cadre d’un travail personnel de coaching professionnel et a fini de me convaincre que je pouvais mettre mes compétences en marketing direct au profit de causes d’intérêt général. 6 mois plus tard, j’ai quitté mon poste de chef de produit dans la presse pour intégrer le milieu associatif. Cette expérience m’a donné la confiance nécessaire pour postuler à des postes dans le fundraising et s’est révélée comme une véritable caution lors des entretiens d’embauche.

Quelles sont les compétences que tu as acquises ?

J’allais en Amazonie pour former des équipes et donc leur transmettre les techniques de marketing direct que j’avais apprises au cours de 10 années de ma vie professionnelle. Durant les 6 mois précédents la mission, j’ai réalisé un gros travail de veille sur les diverses ONG environnementales, leurs actions de collecte, ce qui m’a permis d’acquérir des connaissances des enjeux, de l’actualité et des problématiques du secteur caritatif. Cette première expérience en tant que formatrice m’a également démontrée que je pouvais faire preuve de pédagogie. J’ai aussi appris la patience : on a tendance à se plaindre pour le moindre souci de réseau dans nos bureaux, alors qu’avoir une heure d’internet par jour à Iquitos relevait du miracle …. On relativise vite les soucis techniques une fois revenue à Paris !

Pourquoi avoir continué dans ce domaine ?

Parce qu’il est aujourd’hui urgent de préserver la planète et de construire un monde durable pour les futures générations. N’ayant pas de compétence politique ou scientifique, ne travaillant pas la terre, c’est ma façon à moi de contribuer à ce grand projet collectif et vital. Je récolte aujourd’hui des fonds qui permettent aux populations de vivre dignement tout en préservant leur environnement.

Vis-tu différemment depuis ?

Ce congé solidaire a été le point déclencheur de mon changement de secteur d’activité, si bien que mon quotidien a fortement évolué. Je suis aujourd’hui heureuse de me lever en sachant pour quoi je vais travailler, d’évoluer au milieu de collègues impliqués : je suis heureuse d’avoir donné du sens à mon travail.

Peux-tu nous dire ce qu il s’est passé a la fin de ta mission ?

Comme je l’ai décrit au-dessus, je suis revenue avec la conviction que je pouvais et devais dédier mon quotidien pour des actions d‘intérêt général. Avoir vu les communautés indigènes et les trésors de l’Amazonie m a aussi fait prendre conscience qu’il était urgent de préserver une forêt qui regorgeait de richesses et de ressources.

Quel est le souvenir le plus marquant de ton expérience ?

La rencontre avec Nelson m’a fait réaliser que la véritable intelligence était celle que l’on développait soi-même, non pas à travers les livres mais véritablement par l’expérience et l’observation. Loin de toute civilisation, il avait développé lui-même sa propre méthode de récolte de miel à force d’heures passées à observer les abeilles. La préservation de l’environnement, et le développement de bonnes pratiques durable et l’agro-écologie doit vraiment être le fruit d’échanges internationaux.

Tu serais un politique, que ferais-tu pour contribuer à solutionner les problématiques notament a la COP 21 ?

Chacun son métier, je ne suis pas politique…. Ce qui m’inquiète aujourd’hui c’est que malgré ces sommets internationaux et les directives qui ne découlent, les faits ne suivent pas.

Si tu devais trouver un slogan au volontariat, quel serait-il ?

« Lance- toi, fais du volontariat, tu ne le regretteras pas ! «

As-tu un message a passer aux volontaires ?

Aujourd’hui, dans le milieu professionnel, on nous case vite dans des cases et les opportunités de tester d’autres métiers sont rares. Le volontariat permet de se tester, de convertir son temps libre en un temps utile, de faire de nouvelles rencontres et pourquoi pas de faire naître des vocations !