Un défilé de marionnettes géantes dans les rues d’Abidjan. © France Volontaires
Accueilli au sein de l’académie Ivoire Marionnettes jusqu’au mois de janvier dernier, Schadei Jean-Pierre, avait posé ses valises à Abidjan, en Côte d’Ivoire, pour une mission de coordination de projets culturels. Il s’est pleinement investi dans le développement et la promotion d’initiatives artistiques locales.
Pendant un an, de janvier 2024 à janvier 2025, Schadei a arpenté les rues d’Abidjan avec la conviction profonde que l’art peut transformer des vies. À 24 ans, ce jeune Guadeloupéen a en effet rejoint la Côte d’Ivoire dans le cadre d’une mission de volontariat de solidarité internationale via le programme Territoires Volontaires de France Volontaires. Accueilli au sein de l’académie Ivoire Marionnettes, il a coordonné plusieurs projets culturels dans le cadre de son volontariat. Son terrain de jeu : les coulisses d’un théâtre pas comme les autres, où les marionnettes donnent la parole à ceux qu’on n’entend pas.
Accompagner par la culture les jeunes marginalisés
Son parcours est à son image : pluriel. Une double formation en école de commerce et en école d’informatique, une solide expérience associative comme professeur de mathématiques auprès de jeunes en difficulté, et une passion affirmée pour l’entrepreneuriat. Ce volontariat s’inscrit dans une quête de sens. « Je m’étais engagé car les missions d’Ivoire Marionnettes, axées sur l’intégration par l’éducation et la formation, me tenaient particulièrement à cœur. Dans cette structure, nous accompagnons des jeunes marginalisés dans le tissu culturel, social et économique ivoirien grâce à des formations artistiques variées : marionnettes, danse, couture, peinture, sculpture… » explique-t-il, rappelant en outre que le fait que la structure soit en Côte d’Ivoire a renforcé sa volonté de s’impliquer, en raison des liens historiques étroits entre son île, la Guadeloupe, et ce pays d’Afrique de l’Ouest.
Dans le cadre de ces missions, Schadei a participé activement à la recherche de financements, à la rédaction de projets culturels, et au développement de partenariats avec de grandes institutions comme l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), l’Agence française de développement (AFD), les Instituts français et les ambassades.
Mais au-delà des chiffres et des dossiers, c’est sur le terrain qu’il a vibré. Il garde ainsi en mémoire un souvenir marquant : « Le meilleur moment de ma mission a été le jour où Françoise Remarck, ministre de la Culture et de la Francophonie, est venue avec son équipe sur le site de l’association pour marquer publiquement l’agrément permettant à l’Académie Ivoire Marionnettes d’obtenir une certification de l’État et de devenir officiellement un centre de l’École de la deuxième chance ». Une victoire collective, une reconnaissance institutionnelle, et une promesse pour l’avenir des jeunes formés.
"Cette expérience m’a permis d’explorer de nouvelles façons de travailler et de développer mes compétences en gestion de projet"
Schadei Jean-Pierre , volontaire de solidarité internationale
S’il n’y a pas de trophée à décrocher, Schadei mesure l’impact de son engagement à l’aune des transformations qu’il observe. « Sur le plan personnel, j’ai eu l’opportunité de découvrir un nouveau pays, une nouvelle culture et de rencontrer des personnes formidables. Sur le plan professionnel, cette expérience m’a permis d’explorer de nouvelles façons de travailler et de développer mes compétences en gestion de projet », détaille-t-il.
Ni nostalgique, ni pressé de rentrer, il a décidé de prolonger son aventure sur le continent. « Je prévois de rester en Afrique de l’Ouest pendant quelques années. C’est une région que je n’ai pas encore fini de découvrir. » À ceux qui hésitent à s’engager à l’international, il adresse un conseil limpide : « Le volontariat est une expérience unique, à la fois enrichissante et transformative. Il permet de découvrir de nouvelles cultures, de rencontrer des personnes inspirantes et d’avoir un impact concret. »