La représentation revisitée de Hamlet, donnée par le collectif Le Poulpe à l’Alliance française de Pondichéry. © collectif Le Poulpe
À Pondichéry, la coopération culturelle illustre la vitalité des échanges franco-indiens. Volontaire de solidarité internationale, Loula Pasquiet accompagne la Région Centre-Val de Loire dans la mise en œuvre de projets conjoints avec le Tamil Nadu et le Territoire de Pondichéry, de la résidence théâtrale du collectif Le Poulpe au Food System Festival…
Depuis 2008, la Région Centre-Val de Loire a tissé un partenariat étroit avec l’État du Tamil Nadu et le Territoire de Pondichéry, dans le sud-est de l’Inde. Cette coopération décentralisée s’articule autour de l’économie, de la recherche et de la culture. En 2018, un accord signé avec le ministère de la Culture du Tamil Nadu a ouvert la voie à de nombreux projets artistiques franco-indiens. C’est là que s’inscrit la mission de Loula Pasquiet, volontaire de solidarité internationale (VSI).
Aux Arts, Lycéens et Apprentis : une scène interculturelle à Pondichéry
Parmi les projets récents, Loula a suivi de près l’accueil du collectif ligérien Le Poulpe au lycée français international de Pondichéry. Né en 2017, Le Poulpe rassemble des artistes de théâtre dont la démarche repose sur la pluralité, la confrontation des points de vue et la recherche d’un langage scénique commun. Un théâtre qui crée du lien, ouvre au débat et met l’interprète au centre du processus créatif, sans jamais perdre l’esprit initial : inventer des formes accessibles à tous, où l’on croise textes classiques, faits divers ou récits intimes. Le Poulpe revendique un théâtre « exigeant et pour tout le monde », qui va au-delà de la simple représentation, avec des événements conviviaux, des performances et des rencontres avec le public
À Pondichéry, les artistes du collectif ont mené une résidence avec deux classes de lycéens de Seconde. De ce travail est née une version revisitée de la pièce Hamlet mélangeant improvisations, lectures et jeux de scène. Loula a accompagné le projet de bout en bout : « L’interculturalité, ça marche à fond sur des projets artistiques… c’est toujours super intéressant de notre côté, en tant que VSI, comme on est sur le terrain de pouvoir voir tout ça ».
Le dispositif Aux Arts, Lycéens et Apprentis International !, porté par la Région, a ainsi pris corps à l’Alliance française, transformée pour l’occasion en scène de théâtre. Plus qu’une simple résidence, l’expérience a donné à ces élèves de Seconde l’occasion de se découvrir autrement, et aux artistes du Poulpe un terrain inédit d’expérimentation.
Patamil et le Food System Festival : quand la culture croise l’alimentation
Mais la mission de Loula ne s’arrête pas au théâtre. Elle s’implique aussi dans le projet Patamil, vaste programme de recherche-action porté par les universités de Tours, d’Orléans et de Pondichéry, avec des ONG indiennes et des lycées agricoles de la Région Centre. Son objectif : réfléchir à la justice alimentaire et à des systèmes agricoles durables, en France comme en Inde.
« Concrètement, j’ai pu participer à l’élaboration d’un festival, qui implique le grand public, la société civile, les institutions de recherche », raconte Loula.
Le festival a rassemblé chercheurs, étudiants, agriculteurs et habitants autour d’animations, de conférences et de visites de fermes en circuit court. Une délégation française y a pris part, composée d’acteurs de la Région Centre-Val de Loire : des agriculteurs ou chefs restaurateurs qui ont pu venir aussi pour s’inspirer des modèles qui étaient déjà mis en place en Inde et qui fonctionnent bien et eux partager leur expertise.
Au-delà de la recherche, ce projet a pris la forme d’un espace culturel et citoyen, où l’on échange savoir-faire, récits et pratiques, comme sur une grande scène ouverte à la société civile.
"Cette expérience me prend beaucoup d’énergie, mais je la récupère en relations, en découvertes, en nouveaux centres d’intérêts »
Loula Pasquiet,, volontaire de solidarité internationale
Ces premiers mois en Inde ont déjà marqué Loula. « C’est beaucoup de choses à gérer en même temps, mais j’étais prête, je pense: ça me prend beaucoup d’énergie, mais je la récupère en relations, en découvertes, en nouveaux centres d’intérêts ». Alors que son volontariat se poursuit, elle mesure combien ce dernier renforce ses envies pour l’avenir : « Je sais que je n’aurai aucun mal à valoriser cette expérience », conclue-t-elle.