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Lutter contre les discriminations à l’embauche pour promouvoir l’égalité des chances : c’est l’objectif de La Cravate solidaire, une association basée à Bordeaux. Originaire de Sfax, en Tunisie, et membre de la section Hay-Habib des scouts tunisiens, Skander Hlel, 20 ans, a réalisé une mission de service civique de six mois à Bordeaux au sein de la structure.
« L’habit ne fait pas le moine, mais y contribue » : tel est le slogan de La Cravate solidaire, ce réseau d’associations qui œuvre pour l’égalité des chances en luttant contre les discriminations à l’embauche, notamment celles liées à l’apparence physique. Pour cela, elle accompagne des personnes en (ré)insertion vers la réussite de leurs projets professionnels et collecte en entreprises et auprès de particuliers des tenues professionnelles pour homme et femme. Skander Hlel a été mobilisé auprès de la Cravate solidaire dans le cadre du programme Weccee de l’association Cool’eurs du Monde, qui offre à de jeunes volontaires venus de divers horizons l’opportunité de s’engager dans des actions de solidarité internationale à travers la mobilité. Il nous présente son témoignage.
Je souhaitais participer à un échange afin de pouvoir découvrir la culture française,
faire de nouvelles rencontres et renforcer mes capacités à communiquer en français. Je voulais également m’immerger dans la vie associative française, ayant déjà eu une brève expérience avec les Scouts de France auparavant.
Au cours de ma mission, j’ai exercé des responsabilités assez variées. La Cravate Solidaire travaille en étroite collaboration avec France Travail, elle est régulièrement contactée pour organiser des ateliers de préparation aux entretiens d’embauche dans différentes villes. J’étais de sortie un jour par semaine pour participer au coaching en image, à l’organisation d’entretiens blancs et à la préparation des CV professionnels. Les autres jours étaient consacrés à d’autres activités, comme la préparation d’un atelier ou du tri de vêtements pour les bénéficiaires.
Cela a constitué une superbe expérience. J’ai apprécié les échanges que nous avons pu avoir et la solidarité qui s’est instaurée entre nous. Chacun était curieux d’apprendre et de découvrir la culture et les traditions des autres. Aujourd’hui, j’ai l’impression de mieux comprendre certains pays, et je suis ravi d’avoir gardé des liens d’amitié avec des personnes dans plusieurs régions du monde.
Ma mission a également été l’occasion de rejoindre la section des Scouts laïcs de Pessac, à côté de Bordeaux. J’ai suivi une formation avec eux, puis j’ai commencé à participer aux activités en tant que chef scout. J’ai animé divers jeux, des séances de danse, et pris part à plusieurs week-ends de camping, comme je le faisais en Tunisie.
Cette expérience de vie à Bordeaux a été exceptionnelle. Chaque jeudi, dans le foyer où j’étais hébergé, nous organisions une activité de cuisine collective où chacun préparait des plats de son pays d’origine (Maroc, Sénégal, France etc.). J’ai fait découvrir la cuisine tunisienne à mes colocataires en préparant un ojja merguez, un plat dont ils se souviennent encore, surtout à cause de la harissa !
Ma mission a également été l’occasion d’améliorer mon français. Je n’étais pas très à l’aise avec la langue, ce qui rendait mes échanges téléphoniques avec les candidats parfois difficiles. J’avais pour tâche de les orienter, mais j’ai rapidement été confronté à un manque de confiance de leur part, en raison de mon niveau de langue. J’en ai alors discuté avec mon tuteur, qui a fait preuve de compréhension et m’a proposé de nouvelles activités pour m’aider à surmonter ces difficultés.