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LE MAG’

Basile Ouedraogo : « Le volontariat a été pour moi un déclic »

29 Déc. 2025

Basile lors de sa mission de volontariat au Laboratoire d’innovations sociales (LABIS) de Dakar. © DR

Ancien volontaire burkinabè passé par le Sénégal et la France, Basile Ouédraogo a progressivement fait du volontariat non seulement une expérience personnelle, mais également un terrain d’apprentissage professionnel. Il a récemment mis fin à sa mission pour reprendre des études, avec l’ambition de consolider ses compétences et de continuer à agir au service des jeunes et de la solidarité internationale.

Du Burkina au Sénégal, puis jusqu’à Nantes, Basile Ouédraogo a construit sa vie autour d’un fil conducteur clair : le volontariat comme levier d’engagement citoyen et de transformation personnelle. Son parcours débute au Burkina Faso, avec une mission au sein du Service National de Volontariat. C’est là qu’il entend parler, pour la première fois, du Service civique de réciprocité. En 2018, il candidate et rejoint France Volontaires à Nantes comme ambassadeur de réciprocité. L’expérience dure neuf mois et marque profondément sa trajectoire. « Cette mission m’a donné envie de continuer. Ça a vraiment été un déclic pour moi dans le volontariat. La mobilité, ce n’était pas juste partir et revenir : ça m’a ouvert et ça m’a donné envie de créer des ponts entre les jeunes », explique-t-il.

De retour au Burkina, il poursuit son engagement avant de repartir, cette fois comme Volontaire de solidarité internationale (VSI) au Sénégal avec Solidarité Laïque. Retardée par la crise sanitaire, sa prise de poste se concrétise finalement fin 2020. Il prend alors la responsabilité du pôle Engagement citoyen au Laboratoire d’Innovations sociales (LabIS) de Dakar, un espace citoyen qui soutient les initiatives des jeunes pour refonrcer leur employabilité.  

Au Sénégal, une mission de volontariat structurante dans le domaine de la citoyenneté

Au Sénégal, Basile vit une expérience décisive. Il contribue à structurer une équipe, à nouer des partenariats, à développer des projets concrets. « C’est une mission que je considère comme remarquable, parce qu’il y a eu beaucoup de réalisations concrètes. J’ai participé aux démarches avec les institutions, aux conventions avec les collectivités, à la mise à disposition d’un espace pour accueillir le laboratoire. Ensuite, on a équipé le lieu, lancé des appels à projets, accompagné des jeunes, et on a vraiment vu des impacts réels », raconte-t-il

Pour lui, ces années sont autant un apprentissage qu’une façon de renforcer ses convictions : être volontaire peut conduire à devenir acteur de l’écosystème. « Passer de volontaire à acteur du développement du volontariat, pour moi c’est très important. J’ai envie de contribuer à donner la chance à d’autres jeunes de vivre des parcours comme celui que j’ai eu », confie-t-il.

Son engagement est d’ailleurs récompensé : lors de la Journée internationale des volontaires 2023, il reçoit ainsi un certificat du ministre de la Jeunesse, de l’Entrepreneuriat et de l’Emploi du Sénégal, qui reconnaît la qualité de son investissement dans ce secteur.

Accompagner à son tour les volontaires internationaux

Après cette mission au Sénégal, Basile revient brièvement au Burkina Faso… avant de repartir en France dans le cadre d’un nouveau VSI, cette fois en réciprocité, toujours aux côtés de Solidarité Laïque et des CEMÉA Pays de la Loire, une structure qui forme les jeunes aux fonctions d’animation ou à l’encadrement de la petite enfance. Il change de position : « Je voulais revenir, mais cette fois pas seulement comme volontaire. Je voulais être dans une posture d’acteur, quelqu’un qui accompagne les autres volontaires, du départ jusqu’au retour », explique-t-il.

Il coordonne alors des dispositifs de mobilité, accompagne des jeunes internationaux, soutient les structures d’accueil et consolide des partenariats. Il parle de tout cela avec calme et assurance : « Le volontariat m’a nourri, il m’a donné des compétences, un réseau, une confiance. Maintenant, je veux contribuer à consolider ces parcours, surtout dans un contexte où les budgets se resserrent. Il faut continuer à créer des ponts et montrer que ces expériences sont crédibles et utiles. »

« Le volontariat m’a nourri, il m’a donné des compétences, un réseau, une confiance. »

Basile Ouedraogo, ancien volontaire en mission au Sénégal et en France.

Reprendre des études pour consolider son expérience de volontariat international

Après ces années d’engagement sur le terrain, Basile a récemment ouvert un nouveau chapitre : il a mis fin à sa mission pour reprendre des études en France. Il vient d’intégrer l’École 3A, qui entend « démontrer le lien naturel entre commerce et développement, avec près de 40 années d’expertise dans les domaines de la solidarité, de l’économie « autrement », et du développement à l’international ». Alternant en master en coopération internationale et aide humanitaire, son objectif est clair : « Me mettre à jour, développer mes compétences et consolider toutes les expériences que j’ai eues pendant ces sept dernières années », explique-t-il. Il aborde ce virage avec sérénité, fort du réseau qu’il a construit et des acteurs rencontrés au fil de ses missions : « Le fait d’avoir été VSI en France et à l’international m’a permis de créer des liens solides. Aujourd’hui, je sais que je peux m’appuyer sur ces partenaires pour réussir cette transition ». Son ambition, elle, reste claire : continuer à travailler dans la solidarité internationale, renforcer les dispositifs de mobilité et contribuer à structurer des parcours qui, comme le sien, transforment durablement celles et ceux qui s’y engagent.

 

Basile Ouedraogo lors de sa première expérience en Service Civique © DR 

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