L’université des Antilles en Guadeloupe © Université des Antilles
En Guadeloupe, Diana Lopez Vasquez, juriste mexicaine de 28 ans, s’est engagée pour une mission d’un an au sein de l’Université des Antilles afin d’améliorer l’accueil des étudiants internationaux et accompagner l’établissement vers le label « Bienvenue en France ». Un exemple concret de coopération régionale dans le cadre du programme européen Interreg.
Depuis le début de l’année, plusieurs missions de volontariat de solidarité internationale ont été déployées aux Caraïbes grâce à un cofinancement de l’Union européenne. Objectif : renforcer les liens de coopération régionale et favoriser l’intégration des populations locales dans des projets d’intérêt général. En Guadeloupe, Diana Lopez Vasquez, une volontaire mexicaine de 28 ans, contribue à améliorer l’accueil des étudiants internationaux à l’Université des Antilles, avec pour objectif l’obtention du label « Bienvenue en France » attribué par Campus France. Rencontre avec une juriste passionnée par les échanges interculturels.
Pouvez-vous revenir sur votre parcours avant cette mission de volontariat ?
Je suis avocate de formation. J’ai fait mes études de droit au Mexique et commencé à travailler dans un cabinet d’avocates. Puis, j’ai décidé de poursuivre un master à Sciences Po Paris, avec une spécialisation en droit et action humanitaire. J’ai terminé mes études en juillet dernier et j’ai commencé à m’interroger sur la suite de mon parcours. C’était comme un effet papillon : un collègue, ancien étudiant à Sciences Po, m’a parlé de son expérience de volontariat de solidarité internationale. Il m’a mentionné cette mission à l’Université des Antilles, et cela m’a immédiatement interpellée.
Qu’est-ce qui vous a motivée à candidater à ce volontariat en particulier ?
D’un point de vue personnel, le volontariat fait partie de ma culture familiale. Mes parents se sont rencontrés alors que mon père réalisait une mission de volontariat, et, depuis mon plus jeune âge, j’ai toujours participé à des actions bénévoles pour aider ma communauté. Après mes études, j’ai estimé que c’était le bon moment pour m’engager sur une durée plus longue.
Diana Lopez Vasquez, interviewée dans l’émission Guadeloupe Soir sur la chaîne Guadeloupe 1 fin mars. © DR
En quoi consiste précisément votre mission ?
Je suis intégrée à la direction des relations internationales de l’Université des Antilles, sur le campus de Guadeloupe. Ma mission principale est de contribuer à l’obtention du label « Bienvenue en France » de Campus France, qui valorise la qualité de l’accueil des étudiants internationaux dans les établissements d’enseignement supérieur. Cela implique de nombreux aspects : accueil, intégration, organisation d’événements…
Êtes-vous en lien avec d’autres volontaires ?
Oui, j’ai un homologue en Martinique, car l’Université des Antilles est une structure multisites, avec cinq campus : trois en Guadeloupe et deux en Martinique. Ensemble, nous identifions les problématiques sociales rencontrées par les étudiants internationaux. Beaucoup viennent des Caraïbes (Sainte-Lucie, Haïti, République dominicaine…) mais aussi d’Afrique (Bénin, Burkina Faso..), et d’Europe via le programme Erasmus, notamment d’Allemagne ou d’Autriche. Pour ces étudiants non français, il est essentiel de les accompagner dans les démarches administratives, les demandes de visa, la recherche de logement, etc.
."Cette expérience me permet de mieux comprendre à quel point les jeunesses des Caraïbes sont connectées."
Cette diversité rend-elle la mission plus difficile ?
Oui et non. Chaque étudiant est unique, avec son propre parcours et ses propres besoins. Cela nous oblige à personnaliser notre accompagnement. On organise aussi des événements pour faciliter leur intégration et animer la vie du campus. Par exemple, cette semaine, nous avons célébré la fin du semestre avec un moment créatif et convivial, permettant aux étudiants de partager leurs expériences.
Comment se passe votre adaptation linguistique et culturelle en Guadeloupe ?
Je parle espagnol, ma langue maternelle, ainsi que l’anglais et le français, qui est ma troisième langue. Ma mission se déroule principalement en français, ce qui est une excellente opportunité pour progresser. Parfois, je parle aussi anglais ou espagnol selon les situations. Ce que je trouve enrichissant ici, c’est la coexistence de plusieurs langues, notamment le créole en plus du français. Et surtout, les Guadeloupéens sont très accueillants, ce qui facilite mon intégration.
Avez-vous déjà des projets pour la suite ?
Pas encore de plan précis. Je pense qu’il faut garder une certaine flexibilité dans la vie, car tout ne se passe jamais comme prévu. A priori, je me vois continuer dans le domaine des relations internationales, au service des jeunes ou des communautés. Cela pourrait être dans un environnement francophone ou hispanophone, je garde les deux options ouvertes.
Quel impact cette mission a-t-elle eu sur votre vision de la région ?
Cette expérience me permet de mieux comprendre à quel point les jeunesses des Caraïbes sont connectées. Finalement, les Antilles sont très proches du Mexique, géographiquement et culturellement. Il y a de vraies possibilités de coopération entre ces deux régions. Cela résonne particulièrement avec mon histoire familiale, car la famille de mon père est originaire des Caraïbes mexicaines. Alors que le Mexique est traditionnellement tourné vers le Nord, vers les États-Unis, cette mission me donne envie de contribuer à bâtir des ponts entre jeunes caribéens.