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LE MAG’

Chez Drop de Béton, le rugby bâtit des liens solides

6 Avr. 2025

L’association Drop de béton dispose d’une section rugby fauteuil, dont le staff a récemment été renforcé par l’arrivée de Makarita Nakavulevu, jeune volontaire fidjienne. © Drop de béton

Dans la métropole bordelaise, l’association Drop de Béton utilise le rugby comme un levier d’inclusion sociale. Depuis quelques semaines, Makarita, jeune volontaire de 22 ans venue des îles Fidji, apporte son énergie et son expertise en participant aux entraînements de rugby-fauteuil et de rugby féminin. Immersion dans une structure où l’ovalie va bien au-delà d’un simple jeu.

Pas de quête de performance ni de courses aux trophées, mais un objectif clair : utiliser le sport comme un vecteur de cohésion sociale et professionnelle. Basée à Mérignac, en Gironde, l’association Drop de béton propose, depuis 1997, de multiples activités autour du ballon ovale dans toute l’agglomération bordelaise : rugby féminin, rugby handicap, rugby citoyen dans les quartiers ou encore rugby santé.

“Chaque projet est porté par nos éducateurs sportifs et s’adresse à des publics différents, allant des jeunes des quartiers politique de la ville aux personnes en situation de handicap”, explique Hugo Gille, l’un des éducateurs sportifs de l’association.

Deux joueuses de la séction féminine de Drop de béton. © Drop de béton

C’est dans ce contexte que Makarita Nakavulevu, une jeune volontaire fidjienne, a rejoint l’association le 13 janvier dernier pour une période de sept mois, en compagnie de trois autres de ses compatriotes, déployés dans d’autres associations sportives de l’Hexagone. Son arrivée a été rendue possible grâce à un partenariat avec l’association Cool’eurs du Monde, qui favorise la mobilité internationale des jeunes engagés. “Le rugby est très ancré aux Fidji, c’est quelque chose de très important là-bas. Quand l’opportunité s’est présentée, Cool’eurs du Monde a tout de suite pensé à nous”, raconte Hugo.

Makarita, une volontaire venue du Pacifique

L’impact de la jeune volontaire de 21 ans au sein de l’association a tout de suite était rapidement palpable. Elle assiste notamment aux entraînements de rugby fauteuil et de rugby féminin, apportant son dynamisme et une expertise – elle suit une licence du sport à l’université de Suva, aux Fidji – qui stimule les joueuses. “Elle a une manière différente d’aborder le jeu. Pour les filles, c’est inspirant d’avoir une volontaire fidjienne dans leur entraînement. C’est une expérience enrichissante à la fois pour elles et pour nous”, ajoute-t-il, même si la barrière de la langue constitue parfois un petit obstacle : « Elle parle très bien anglais, le souci c’est que personne ne le parle très bien chez nous », lance-t-il ainsi en rigolant.

"Makarita a une manière différente d'aborder le jeu. Pour les filles, c'est inspirant d'avoir une volontaire fidjienne dans leur entraînement. C'est une expérience enrichissante à la fois pour elle et pour nous"

Hugo Gille, éducateur sportif au sein de l’association Drop de béton

Parmi les missions de Makarita, l’accompagnement de la section rugby fauteuil occupe une place importante. Cette discipline paralympique, encore méconnue du grand public jusqu’à ce que les Jeux paralympiques de Paris 2024 ne mettent les projecteurs dessus, permet à des joueurs en situation de handicap de pratiquer ce sport de contact intense et teinté de stratégie. “Notre section est en deuxième division nationale, et les entraînements ont lieu deux fois par semaine. Makarita aide à préparer les joueurs, à les équiper, et les assiste aussi pendant et après la séance”, explique Hugo.

Le rugby fauteuil : un terrain d'inclusion

L’initiative de cette section spécifique est venue de Cédric, un éducateur sportif de Drop de Béton, formé aux activités physiques adaptées. Une pratique qui s’avère en parfaite adéquation avec les valeurs de la structure : offrir des opportunités à des personnes qui sont parfois mises de côté, leur permettre de se retrouver et de partager un moment de vie sportive et sociale.

Si ses missions actuelles se concentrent principalement sur le rugby fauteuil et le rugby féminin, l’été prochain verra Makarita s’investir encore davantage. “L’été, c’est notre grosse période d’activité. Elle interviendra dans les centres sociaux, avec des jeunes qui n’ont pas forcément accès à des activités sportives”, prévoit Hugo. Au-delà de la présence sur le terrain, la venue de Makarita est aussi un moyen d’encourager l’ouverture culturelle auprès de jeunes femmes curieuses de découvrir sa culture, créant un échange réciproque où chacun apprend de l’autre.

En accueillant Makarita, Drop de Béton continue d’écrire son histoire, prouvant que dans le rugby comme dans la vie, les plus belles transformations ne se jouent pas qu’entre les perches.

Quatre volontaires fidjiens en France grâce au FEF-R

En plus de Makarita, déployée pour sept mois chez Drop de béton, trois autres volontaires fidjiens sont arrivés en France au mois de janvier dernier : Manoa Keteca, en mission chez Visions Mêlées (du côté de Bordeaux également), Joshua Yee, assistant du coach au club de tennis de table de Hennebont (Morbihan) et Henry Hiramatsu, auprès de l’association Scoope à Saumur (Maine).
Leur venue s’inscrit dans le cadre du principe de réciprocité, qui permet à des volontaires de nos pays partenaires de réaliser des missions de solidarité internationale dans des structures à but non lucratif ou des collectivités locales françaises.
Leur déploiement a été financé par le biais du Fonds Équipe France (FEF)-R, l’un des outils de coopération bilatérale du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. Un dispositif qui permet aux ambassades de soutenir des projets de coopération : dans le cas des Fidji, il s’agit d’accompagner plusieurs axes stratégiques dans le domaine sportif comme l’accès aux infrastructures, le soutien à des politiques d’inclusion, ou de lutte contre les discriminations et de réinsertion par le sport.

Bio express

Makarita Nakavulevu a 21 ans. Elle est actuellement étudiante en licence de Science du sport à l'Université de Suva, la capitale des îles Fidji. Elle réalise sa mission de solidarité internationale en réciprocité dans le cadre d'un Service civique international porté par l'association Cool'eurs du monde (membre de France Volontaires), du 13 janvier au 13 août 2025.
Makarita Nakavulevu
Service Civique international

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