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LE MAG’

Du Bénin jusqu’à Paris pour les Jeux Olympiques de Paris 2024

15 Juil. 2024

Blandine Oroucoura Ganni, en service civique pour six mois dans le cadre du programme Terre de Jeux Paris 2024. © France Volontaires

Arrivée en avril du Bénin, la jeune femme, étudiante en sociologie du sport, passe six mois en France dans le cadre du programme Terre de Jeux Paris 2024 de France Volontaires. Elle accompagne des collégiens des Hauts-de-Seine lors de leurs séances de natation pour évoquer avec eux les valeurs de l’olympisme.

« Quand tu seras devenue une star, tu ne m’oublieras pas ? ». Ghaly rigole en regardant Blandine prendre la pose pour la photo. La jeune béninoise sourit en retour en direction du maître-nageur. Arrivée mi-avril en région parisienne, elle fait partie des premiers volontaires du programme Terre de Jeux Paris 2024 porté par France Volontaires avec le soutien de l’Ambassade de France et de l’ANPE Bénin. Elle y restera pendant les six mois de son service civique international. Sa mission ? Sensibiliser des collégiens des Hauts-de-Seine dans le cadre du projet « Natation, Olympisme et Handicap » (NOHa) mis en place par le conseil départemental.

Un échange autour du sport et handicap

En ce jeudi du mois de juin, la session a lieu dans la piscine de Suresnes : un bassin flambant neuf (il a été inauguré en février dernier) situé sur les hauteurs de la ville, juste en face du célèbre mémorial du Mont-Valérien. Elliot et Nicolas, professeurs de sport au collègue André-Mauroy de Neuilly-sur-Seine, débarquent avec une vingtaine de jeunes pour valider leur attestation de savoir nager de fin de sixième. Blandine est là pour accompagner les élèves dispensés de sport. Aujourd’hui, seule Alice est dans cette situation. La jeune fille ne mouillera pas ses longues tresses noires dans l’eau du bassin : elle a oublié ses affaires. Qu’à cela ne tienne, voilà l’occasion pour elle de passer un moment avec Blandine pour parler sport et handicap.

Au bord du bassin, alors que les enfants enchaînent leurs exercices nautiques, notre volontaire sort son ordinateur et une petite roue qu’elle demande à Alice de faire tourner. « Valeurs », « Athlètes », « culture générale du sport »… La collégienne voit finalement la petite flèche s’arrêter sur « Natation ». C’est le moment d’échanger sur le parcours d’Alex Portal et Laurent Chardard, deux nageurs français qui participeront en septembre aux Jeux Paralympiques. Ce dernier a un destin particulier : ancien surfeur, le Réunionnais a dû se réinventer après une attaque de requin qui a nécessité l’amputation de son bras et de sa jambe droite. Il est aujourd’hui triple médaillé olympique.

Un ordinateur et une petite roue à faire tourner pour parler sport et handicap avec Alice, dispensée de séance de natation. © France Volontaires

Paradoxalement, ce n’est pourtant pas la natation qui est la spécialité de Blandine. « Dans mon village au Bénin, il n’y avait pas de piscine et je ne sais même pas nager », explique-t-elle. Cela ne l’empêche pas d’être une grande fan de sport, elle qui pratique la gymnastique depuis toute petite.

Un mémoire sur la place des femmes dans le sport

À l’heure des choix professionnels, elle a fini par transformer sa passion en sujet d’étude et suit désormais un cursus universitaire à l’Institut national de l’éducation physique et du sport du Bénin. En se spécialisant sur la question de la place des femmes dans les pratiques : « Tout est parti du constat de l’absence de filles dans certaines disciplines comme le football, la boxe, voire les sports de raquette. Par exemple il n’y avait que six filles qui faisaient du foot sur une centaine d’étudiants dans mon université ». Un enjeu difficile à cerner d’un point de vue sociologique et qu’illustre parfaitement la petite Alice, à la fin de la séance de sensibilisation à l’olympisme : « C’était super intéressant, même pour moi qui n’aime pas du tout le sport », rigole la collégienne.

Pendant les JO, Blandine raccrochera l’ordinateur et la petite roue pour revêtir la tenue officielle de Paris 2024. Elle sera en effet bénévole sur l’événement estival. À défaut de devenir une star dans sa discipline sportive, elle est d’ores et déjà devenue une star de la solidarité internationale.

Le bassin éphémère de Suresnes, inauguré en février dernier par le conseil départemental des Hauts-de-Seine, où Blandine accompagne les collégiennes et collégiens dans des séances de sensibilisation aux valeurs de l’olympisme. © France Volontaires

Bio express

Blandine Oroucoura Ganni est étudiante à l'Institut national de l'éducation physique et du sport du Bénin. Elle y suit un cursus en sociologie du sport autour de la question de la place des femmes dans les pratiques sportives. D'avril à octobre 2024, elle participe au programme Terre de Jeux Paris 2024 en tant que service civique international en réciprocité, dans le département des Hauts-de-Seine.
Blandine Oroucoura Ganni
Volontaire en service civique international

L'organisme d'accueil

Le Département des Hauts-de-Seine participe au programme Terre de Jeux Paris 2024, coordonné par France Volontaires, en accueillant des volontaires internationaux, en particulier dans le cadre du projet NOHa: un parcours éducatif et sportif qui permet aux collégiens du département de développer la pratique de la natation, d’être sensibilisés aux valeurs de l’olympisme et à la compréhension du handicap. Pour l’occasion, trois bassins de natation éphémères ont été installés à Châtenay-Malabry, Clichy et Suresnes. Au total, ce sont plus de 8000 jeunes qui profiteront de ces nouveaux bassins temporaires.

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