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LE MAG’

Ecuasol, l’établissement qui met du soleil dans la vie des jeunes de Quito

14 Fév. 2025

Une séance d’accompagnement scolaire dans les locaux de la fondation. © Ecuasol

Dans les faubourgs de la capitale équatorienne, la fondation Ecuasol réalise un remarquable travail éducatif :  depuis plus de vingt ans maintenant, elle a pour ambition d’aider les enfants et adolescents des quartiers défavorisés, principalement par des actions de soutien scolaire. Six volontaires en service civique international lui apportent leur soutien. Interview croisée entre Romain et Éléonore, actuellement en mission sur place.

« L’éducation peut changer un destin » : plus qu’un slogan, qu’Ecuasol affiche aux côtés de son logo, il s’agit là d’un véritable mot d’ordre que la fondation tente de mettre en œuvre depuis sa création en 2002. Confrontée à la pauvreté dans les quartiers nord de la capitale de l’Equateur, elle lutte au quotidien pour permettre à des dizaines d’enfants de bénéficier d’un accompagnement scolaire mais aussi psychologique et financier, alors que nombre d’entre eux sont livrés à eux-mêmes dans un environnement précaire et dangereux. Pour se faire, l’équipe sur place peut compter sur Paola Pinza, directrice de la fondation, qui est entourée de quatre auxiliaires pédagogiques et de deux cuisinières. Une cohorte de six volontaires en service civique international complète le staff, parmi lesquels Éléonore Himmi et Romain Botella, envoyés sur place par Impact International, qui nous détaillent leur mission.

La fondation Ecuasol évolue dans un contexte social de grande pauvreté, dans un quartier défavorisé. Qu’est-ce qui vous a incités à vous engager dans une telle mission?

Éléonore : D’un point de vue personnel, j’ai toujours voulu aider les enfants, ma formation professionnelle était en lien avec cela. Je suis éducatrice spécialisée, j’ai fait quatre ans d’études dans ce secteur et j’ai travaillé deux ans dans une prison pour mineurs en France. J’avais déjà réalisé un stage de trois mois à Madagascar dans une école, et ce service civique international est pour moi l’occasion de poursuivre dans cette logique.

Romain : Je n’ai pas été convaincu par les études que je faisais, alors j’ai finalement décidé de réaliser une année sabbatique, durant laquelle j’ai fait l’expérience du bénévolat auprès de la Société de Saint-Vincent-de-Paul (une asso­cia­tion d’uti­lité publique de lutte contre la précarité). Cela a constitué ma première approche de la solidarité : j’ai donné un coup de main pour aider à réaliser des demandes de séjour en France, j’ai travaillé sur des recours juridiques, etc. Je me suis senti utile et j’ai particulièrement aimé le contact avec le public. Ce service civique international est dans la continuité de cet engagement.

Éléonore et Romain, en service civique international auprès de la fondation Ecuasol. © DR

Comment se répartissent les rôles entre les différents volontaires présents chez Ecuasol ?

Éléonore : Chacun dispose d’une mission particulière, en ce qui me concerne c’est de l’accompagnement pédagogique et de l’animation. Il faut savoir qu’ici en Equateur, les enfants ont cours soit le matin soit l’après-midi, donc on les prend en charge sur la demi-journée où ils ne sont pas à l’école, afin qu’ils ne soient pas livrés à eux-mêmes. Concrètement, je renforce les cours d’anglais. J’ai aussi préparé le camp d’été, pendant les vacances scolaires, où nous devons gérer les enfants sur toute la journée. On fait des sorties collectives sur la côte, dans la montagne ou en Amazonie, en fonction du budget dont on dispose et qui dépend des donations que nous recevons.

Romain : Je gère la caisse de la fondation au quotidien pour tout ce qui est achat de nourriture, nécessaire de bricolage, cuisine pour le repas des enfants, etc. Il y a également de la gestion de projet, en particulier pour ce qui est de la mise en œuvre des relations avec les partenaires de la fondation. A titre d’exemple, j’ai récemment eu rendez-vous à l’ambassade de France pour rencontrer des représentant de l’Agence française de développement (AFD) afin de voir si on peut mettre en place des partenariats avec des acteurs du développement local, comme Agronomes et vétérinaires sans frontières. On travaille sur un projet pour permettre aux populations locales d’accéder à l’autosuffisance alimentaire.

Quel regard portez-vous sur le travail d’Ecuasol à Quito ?

Éléonore : La fondation a une façon particulièrement bienveillante d’aborder l’aide sociale. Elle est située dans un quartier où il n’y a rien autour, et je trouve qu’elle porte bien son nom, car c’est vraiment une lumière pour les enfants (Ecuasol = « le soleil d’Equateur »), avec un accompagnement global. J’ai travaillé en France autour des situations de maltraitance, mais les choses ne sont pas abordées de la même manière dans les deux pays. Il y a beaucoup plus de défiance vis-à-vis des éducateurs chez nous, alors qu’ici les enfants comptent réellement sur nous pour les aider.
Il faut aussi souligner que tout est organisé pour qu’il y ait une continuité dans les missions des volontaires en service civique international. Il y a systématiquement une passation d’un mois entre l’ancien volontaire et le nouveau, cela facilite le début de la mission du nouvel arrivant, et cela permet aussi de s’acclimater plus vite à la vie ici à Quito.

Romain :  Je suis impressionné par le travail que mène la fondation. Je pensais que c’était « juste » de l’aide dans le quartier, mais il y a un vrai travail de fond qui est mené avec l’ensemble des acteurs locaux, comme la mairie de Quito ou les entreprises. Au-delà des cours de langue ou le soutien scolaire, elle propose aussi des cours de dessin, de danse, il y a une interdisciplinarité qui est exemplaire. C’est un travail quotidien pour aider les enfants mais aussi plus globalement rendre le quartier plus vivable en dehors des murs de la structure.

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