La région de Saraguro, dans les Andes équatoriennes, accueille la maison de la jeunesse de la Fondation Mashi Pierre. © Victor Sauca / Unsplash
Perché sur les pentes de la cordillère des Andes, le petit village de Saraguro accueille la Fondation Mashi Pierre, qui gère une maison de la jeunesse pour les communautés locales. Avec l’aide de volontaires qui se mobilisent pour assurer, entre autres, des cours de langue et animer une bibliothèque mobile.
Le lundi 23 décembre dernier a marqué la fin de la campagne de collecte de fin d’année menée durant deux semaines par la fondation Mashi Pierre auprès des particuliers et des commerçants de Saraguro. L’objectif était de permettre de distribuer des cadeaux de Noël aux enfants défavorisés de la région, l’une des nombreuses activités menées par cette association créée il y a une quinzaine d’années pour venir en aide aux jeunes de ce petit village situé dans le sud de l’Equateur, à quelque 2500 mètres d’altitude.
Au-delà d’initiatives ponctuelles comme cette collecte solidaire, la structure, dédiée à l’éducation des enfants des communautés indigènes, mène deux projets majeurs : des cours d’anglais et un projet innovant de bibliothèque mobile destiné à desservir les écoles des populations locales, dans un environnement géographique qui ne facilite pas les déplacements. Ces initiatives ont pour but de favoriser l’accès à l’éducation et d’élargir les horizons des jeunes, tout en respectant les spécificités culturelles de la région.
Susciter l’apprentissage des langues par le jeu
C’est ici que Vanessa Martins a décidé de s’engager en tant que volontaire de solidarité internationale (VSI) pour une mission de deux ans, qu’elle a débutée il y a un peu plus de quatre mois, envoyée par la Guilde. Depuis toujours, la jeune femme rêvait de partir en Amérique latine. Pas seulement pour voyager. L’option du volontariat a immédiatement résonné en elle comme un moyen de vivre une expérience immersive et enrichissante, tout en apportant une contribution réelle à la communauté.
En tant que coordinatrice, les missions de Vanessa sont multiples : elle donne des cours d’anglais à une classe de douze enfants âgés de 5 à 11 ans et anime des ateliers autour de la lecture. « L’une des méthodes les plus efficaces pour capter l’attention des enfants est l’enseignement par le jeu : une approche ludique facilite l’apprentissage et suscite l’intérêt des jeunes élèves » explique-t-elle.
Vanessa, VSI au sein de la fondation Mashi Pierre avec les enfants de Saraguro et les membres des communautés locales. © DR
Elle participe par ailleurs activement à la gestion administrative de la fondation, dont l’équipe locale est composée de quatre personnes : un unique salarié et trois volontaires (une VSI donc, et deux volontaires en service civique).
Un trophée pour récompenser le travail de la fondation
Cette mission permet à Vanessa de développer de nombreuses compétences, tant sur le plan personnel que dans le cadre de ses activités : « J’ai dû apprendre la patience, car tout prend plus de temps dans ce contexte, et j’ai également dû m’adapter à un rythme de travail bien différent de celui que je connaissais auparavant. Sur le plan technique, j’ai enrichi mes compétences en informatique et en comptabilité, des domaines dans qui n’étaient pas ma spécialité, mais qui sont cruciaux dans la gestion de la fondation ».
Parmi les souvenirs les plus marquants de Vanessa, il y a cette première visite dans une école, où le directeur a remis un trophée à la Fondation Mashi Pierre pour récompenser son travail. Ce geste symbolique l’a profondément touchée, car il a été pour elle un puissant rappel de l’impact des actions de la fondation sur les communautés locales. L’accueil chaleureux et la reconnaissance des enseignants et des élèves ont renforcé son sentiment que son engagement avait un véritable sens et qu’elle n’était pas venue pour rien : « C’est pour moi une opportunité unique de redécouvrir le monde à travers une autre perspective, celle de la solidarité et de l’engagement. Chaque moment de la mission est précieux, offrant une expérience qui va au-delà du simple travail humanitaire : c’est une véritable aventure humaine ».
La Fondation Mashi-Pierre ne dispose que d’un unique salarié, et compte donc particulièrement sur la présence de volontaires internationaux d’échange et de solidarité (V.I.E.S) pour mettre en œuvre l’ensemble de ses actions.
En 2020, nous relations sur notre site le témoignage de Charlotte Lecloux, qui évoquait sa mission à la fondation: “Vivre à Saraguro m’a fait remettre en question ma propre culture et ma propre éducation (parce que beaucoup de choses marchent différemment ici). Être plongée dans la culture indigène, c’est un monde complètement différent. La culture est incroyable avec les rituels, les croyances, la langue quechua, les fêtes, la musique, la nourriture… Tout a été surprenant, et dès les premiers jours”, expliquait-elle alors.