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Alors que le « Poumon de la Terre » est soumis à de multiples dangers, l’association française Envol Vert déploie plusieurs projets pour tenter d’en limiter les effets. Charlène Lainé s’est engagée auprès d’eux en tant que volontaire de solidarité internationale (VSI) dès 2016. Lors de la COP 28, qui s’est déroulée à Dubaï au mois de décembre 2023, nous l’avons interrogée sur sa vision du volontariat dans le cadre de missions de protection de l’environnement.
C’est la plus grande forêt du monde : avec près de 400 milliards d’arbres, l’Amazonie abrite 13% des arbres de toute la planète. Pour autant, cet immense réservoir de biodiversité, qui s’étend sur neuf pays d’Amérique du Sud, est l’objet de très fortes menaces. Depuis le début de ce siècle, elle a ainsi été victime de trois fortes sécheresses, provoquant incendies et perturbation des cycles de l’eau.
Le réchauffement climatique est quant à lui en train de profondément modifier l’écosystème. C’est pour tenter de limiter les effets de ces menaces que l’association française Envol Vert, avec de nombreux autres acteurs locaux, tente de mettre en place sur le terrain des actions concrètes de protection de la forêt, avec le soutien de ses volontaires.
Pour quelles raisons vous êtes-vous engagée auprès d’Envol Vert ?
Pour me sentir utile face aux grands défis de notre temps, particulièrement en matière d’environnement. Pour mettre mes compétences au service d’une cause juste et noble. M’engager pour demain et pas simplement pour exercer mon métier et toucher un salaire! Je suis donc partie au Pérou, par l’intermédiaire du Service de Coopération au Développement (SCD), avec Envol Vert pour lutter contre la déforestation en Amazonie en soutenant des projets locaux innovants qui proposent des solutions concrètes et efficaces en faveur de la protection de la forêt.
Nous travaillons sur beaucoup de sujets différents : la reforestation en agroforesterie café et cacao, l’appui aux réserves naturelles, le développement de filières alternatives, le renforcement communautaire, la sensibilisation du grand public à l’Empreinte Forêts (une méthodologie développée par Envol Vert pour mesurer l’impact de notre consommation sur la déforestation). Beaucoup de sujets qui m’ont passionnée et poussée à poursuivre ma mission depuis plus de six ans.
"L'énergie des volontaires fait bouger des montagnes"
En quoi le volontariat vous semble-t-il utile dans le cadre d’actions dans le domaine de l’environnement ? ?
Le volontariat est indispensable à la survie de certaines associations pour leur développement ainsi que pour leur dynamisme. Les volontaires s’engagent aussi pour mettre en pratique leurs compétences et gagner en expérience tout en se dédiant à une cause d’intérêt général. En retour l’association bénéficie de leur force d’engagement, de leur énergie mais aussi de leur créativité. L’énergie des volontaires est précieuse, elle peut faire bouger des montagnes lorsqu’un encadrement approprié lui est apporté. Par ailleurs, les volontaires sont souvent critiques et obligent à une remise en question continue des modes d’intervention. Ils permettent à l’association de rester en lien avec les nouvelles générations. Enfin, la rencontre interculturelle apporte une richesse supplémentaire dans l’échange avec les participants locaux des projets.
Quel doit être le rôle des associations et ONG parmi l’ensemble des acteurs des politiques environnementales? Leur parole vous semble-t-elle suffisamment entendue?
Les ONG et les associations sont aujourd’hui indispensables à la lutte contre le changement climatique ou la destruction même du vivant. Alors même si nous n’avons pas encore gagné la guerre du climat, les associations militantes sont indispensables pour porter un regard averti sur le monde et le bien-être de l’Humanité.
Si vous aviez une mesure prioritaire à proposer en termes d’environnement, quelle serait-elle ?
Stopper les projets climaticides quels qu’ils soient et sortir concrètement des énergies fossiles ! Si la majorité des réfugiés aujourd’hui sont des victimes du changement climatique, cela n’est pas un hasard, et si nous ne traitons pas de cette question rapidement c’est tout un problème de bien être sociétal que nous devrons affronter. En tant que volontaire nous espérons constituer une partie de la réponse, même si l’engagement a souvent un prix.