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LE MAG’

“Les volontaires étrangers donnent une dimension internationale à nos projets”

10 Oct. 2025

Rafik Mousli, directeur d’Une Terre Culturelle, dans les locaux de l’association à Marseille. © France Volontaires

À Marseille,  l’association Une Terre culturelle relie mobilité internationale et ancrage local et permet à des jeunes, souvent éloignés des dispositifs d’aide et d’accompagnement, de s’ouvrir à d’autres cultures ou de se confronter à de nouvelles réalités. Rafik Mousli, directeur de l’association nouvellement membre de France Volontaires, répond à nos 5 questions. 

Comment est née l’association Une Terre culturelle ?

L’histoire commence dans les années 1990 au centre social Saint-Mauront Bellevue, dans le quartier Felix-Pyat à Marseille, où des travailleurs sociaux ont développé un secteur dédié aux échanges internationaux de jeunes. Face aux difficultés rencontrées, certains participants et éducateurs ont décidé en 2002 de créer Une Terre culturelle pour préserver et renforcer ce réseau. L’idée était simple : permettre à des jeunes, notamment issus des quartiers populaires, de découvrir d’autres horizons grâce à la mobilité et à la rencontre interculturelle.
Très vite, nous avons élargi nos actions au volontariat. En 2007, nous avons obtenu l’agrément pour accueillir des volontaires en service civil (puis en service civique), et peu après pour le Service volontaire européen. Aujourd’hui, nous travaillons dans le cadre du Corps européen de solidarité, avec l’Office franco-allemand pour la jeunesse, et nous coordonnons des projets en région Provence-Alpes-Côte d’Azur et dans le bassin méditerranéen, notamment avec le Maroc, l’Algérie et la Tunisie.

Pourquoi avoir fait du volontariat un axe fort de vos activités ?

Parce que le volontariat complète parfaitement notre démarche. Accueillir des volontaires étrangers à Marseille permet de donner une dimension internationale à des projets locaux. Ces jeunes apportent un regard neuf et partagent leur expérience de mobilité avec d’autres, notamment ceux qui n’ont pas eu l’opportunité de voyager.
Notre objectif est de toucher les jeunes qui ont moins accès à ce type de dispositifs. Cela peut concerner ceux qui vivent dans des quartiers populaires, en zones rurales, ou simplement des jeunes qui n’ont pas encore découvert la diversité culturelle. Le volontariat devient alors un formidable outil d’apprentissage, qui aide à combattre les préjugés et à renforcer la citoyenneté.

La quatrième édition de Smarthe4Change, au printemps dernier, rencontre organisée autour de la thématique du choc interculturel. © Une Terre Culturelle

Avec quels types de partenaires travaillez-vous ?

Nos partenaires sont variés : associations de terrain, centres sociaux, clubs sportifs, structures culturelles… Les volontaires que nous accueillons ne sont pas seulement intégrés dans nos projets, mais aussi placés chez ces partenaires, où ils apportent un soutien précieux. Cela renforce les coopérations locales comme internationales.
Nous travaillons également en étroite collaboration avec France Volontaires depuis plus de dix ans. Leur expertise nous accompagne sur le plan administratif et institutionnel, en particulier pour les agréments ou la mise en place de projets à l’étranger. L’adhésion à France Volontaires s’est donc imposée naturellement, comme une manière de consolider un partenariat déjà solide.

Vous participez régulièrement à des événements grand public, comme le Delta Festival. Quel est l’intérêt pour vous ?

Ces rendez-vous sont des espaces de sensibilisation incontournables. Dans un festival comme le Delta, nous rencontrons des centaines de jeunes, parfois issus de milieux très différents. Certains découvrent pour la première fois les possibilités offertes par la mobilité européenne et internationale.
Nous intervenons aussi dans des fêtes de quartier, des événements organisés par les missions locales ou les centres sociaux, ainsi qu’à la Fête de l’Europe. Chaque fois, nous essayons de montrer la valeur ajoutée d’un projet de mobilité, à travers des témoignages, des vidéos ou la rencontre directe avec des volontaires.

Enfin, pouvez-vous nous parler de la Maison du volontariat ?

C’est un lieu de vie et d’accueil au sein de nos locaux, à Marseille, où résident plusieurs volontaires. Ils y partagent des espaces communs, organisent des activités et contribuent à l’animation du quartier. Cela peut aller d’une soirée cuisine à des expositions ou des projections de films, souvent ouvertes au voisinage.
La Maison accueille aussi des événements réguliers : la Journée mondiale de la diversité, les Journées du patrimoine, un village interculturel, ou encore l’initiative « Smarthe4change » (l’association est basée dans le quartier Sainte-Marthe), qui propose chaque mois des ateliers sur des thématiques citoyennes. C’est à la fois un espace d’accueil, de convivialité et de rayonnement culturel.

Une Terre Culturelle en bref

Créée en 2002 à Marseille, l’association loi 1901 trouve ses premières initiatives dès 1992 au Centre social Saint-Mauront Bellevue. Elle agit en faveur d’un développement humain durable, en s’appuyant sur l’apprentissage interculturel réciproque. Ses projets portent sur l’éducation à la citoyenneté, la solidarité, l’inclusion sociale et l’écologie. La rencontre et le dialogue entre cultures constituent pour elle des leviers essentiels afin de déconstruire les préjugés et de renforcer les liens entre individus.

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