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LE MAG’

La Maison Yanapanaku tisse des liens entre le Nord et l’Amérique latine

29 Fév. 2024

© DR

Depuis 2017, la Maison de la culture Yanapanaku fait se rencontrer les passionnés de cultures latinos autour d’ateliers créatifs, de cours de langues ou d’actions de solidarité menées sur le terrain en Amérique du Sud. Les volontaires du Programme EnLazando participent activement à toutes ces activités. Un seul fil rouge : le « buen vivir », cette philosophie des peuples indigènes des Andes qui promeut le partage et l’échange entre les hommes et la nature.

Il suffit de prononcer le mot « yanapanaku » et l’on a déjà un peu l’impression de voyager par-delà les océans. Et pour cause : en quechua (la langue des peuples qui vivent dans la Cordillère des Andes), le terme signifie « Entr’aide ». Il n’a évidemment pas été choisi par hasard. C’est Pamela Visconti qui l’a retenu quand elle a créé son association il y a huit ans, alors qu’elle était étudiante en économie sociale et solidaire à Valenciennes, dans les Hauts-de-France : « Je suis chilienne et je souhaitais alors mettre en place une structure de solidarité internationale en lien avec mon pays d’origine.  J’avais déjà été bénévole dans une association en Equateur, c’était dans la continuité de ce que j’avais déjà engagé là-bas ».
Elle propose alors une réunion d’information à l’attention de la communauté latino dans un petit bar de la petite ville du Nord. Surprise : plus d’une trentaine de personnes originaires de Colombie, d’Argentine ou du Chili, comme elle, répondent présent. « Certaines voulaient donner de leur temps pour développer des projets d’aide à l’Amérique latine, d’autres proposaient des ateliers d’initiation autour des cultures latinos, comme l’utilisation d’un métier à tisser traditionnel par exemple… Nous avons coconstruit ensemble le projet de l’association ».

Cours d'espagnol ou de percussions

Dans un premier temps, elle commence par financer des actions au Chili, comme l’achat de matériel de couture pour des personnes âgées ou la construction d’une bibliothèque et d’un centre culturel en Équateur (la Fondation Clara Luna dans la ville de Puerto Lopez). Au fil du temps, le projet se consolide autour d’autres animations : la Maison Yanapanaku propose également des cours de langue, du français pour les membres de la communauté latino du Nord-Pas de Calais, de l’espagnol pour les locaux qui souhaitent découvrir ou approfondir cette langue étrangère. « Il peut s’agir de retraités qui ont du temps pour apprendre, mais on a aussi des gens qui parlent déjà espagnol et entendent renforcer leurs connaissances pour préparer un voyage ou une expatriation à l’étranger » détaille Pamela.
Surtout, Yanapanaku consacre une grande partie de son temps et de son énergie au développement d’actions d’éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale (Ecsi) qui sont menées dans les écoles, collèges et lycées de la région. Concrètement, il peut s’agir d’échanges par courrier entre élèves, mais aussi de jeux ou de cours de percussion, par exemple.

« Quand je rentrerai à Bogota, cette expérience me servira dans l’association dans laquelle je suis bénévole »

Estefania Gualtero, volontaire colombienne à la Maison Yanapanaku

Sur ce volet, l’association est accompagnée par une cohorte de volontaires, comme Estefania Gualtero. Cette jeune journaliste colombienne de 22 ans est arrivée en France via le programme EnLAzando mis en place par France Volontaires, en partenariat avec La Guilde : « Venir en France est pour moi l’occasion de partager mes connaissances avec des jeunes d’ici. Cette interculturalité est très importante », explique-t-elle dans sa langue natale, bien qu’elle parle déjà un très bon français. « Quand je rentrerai à Bogota, cette expérience me servira aussi dans l’association dans laquelle je suis bénévole, qui travaille avec des personnes des communautés indigènes. J’espère pouvoir répliquer la méthodologie qu’on applique ici pour la mettre en œuvre chez moi » complète-t-elle avec enthousiasme. 

Des volontaires formés et accompagnés

Le volontariat s’avère une véritable richesse pour la Maison Yanapanaku. Outre les volontaires originaires d’Amérique latine qui gonflent régulièrement les rangs d’une structure composée uniquement de bénévoles, d’autres partent aussi pour donner un coup de main sur le terrain, principalement en Equateur. « Nous en avons déjà envoyé huit là-bas en service civique, entre autres pour promouvoir la lecture en mettant en place des petites bibliothèques mobiles » expose Pamela Visconti. « Ils ont plus de disponibilités que les bénévoles, généralement ils disent oui à tout ! Blague à part, ils sont surtout formés, bien préparés et super accompagnés. On ne pourrait pas développer autant de projets sans eux ».

Des ateliers créatifs (tissage, jeux, collages…) autour des cultures latino-américaines.

Le programme EnLAzando

Ce programme, mené depuis 2020 par France Volontaires, vise à mettre en œuvre une coopération durable entre la France et six pays d’Amérique du sud : la Bolivie, la Colombie, l’Equateur, le Paraguay, le Pérou et, depuis 2022, l’Argentine. EnLAzando a pour objectif principal d’appuyer la structuration de réseaux et d’acteurs (organisations, volontaires, entreprises, universités, États, etc.) pour construire une vision commune du volontariat et créer les conditions d’un volontariat responsable et solidaire en Amérique du Sud.

Regarder le reportage réalisé par la Maison Yanapanaku

Bio express

Estefania Gualtero a 22 ans. Cette jeune journaliste colombienne, fraîchement diplômée, a candidaté au programme EnLAzando de France Volontaires et réalise sa mission au sein de la Maison de la Culture Yanapanaku pour une durée d'un an.
Estefania Gualtero
Volontaire à la Maison Yanapanaku

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